vendredi 18 août 2017

ASTONISHING X-MEN #2, de Charles Soule et Mike Deodato


Après un premier épisode qui, contre toute attente, m'avait beaucoup plu, j'attendais fébrilement de savoir si Astonishing X-Men #2, écrit par Charles Soule et cette fois dessiné par Mike Deodato, allait tenir ses promesses.


Amahl Farouk et Charles Xavier s'affrontent sur le plan astral pour un match au gain équivoque, quel que soit le vainqueur : en effet, le Roi d'Ombre entend contrôler l'équipe de mutants rassemblée par Psylocke, qu'il a agressé télépathiquement en premier, mais le Pr. X leur épargnera ce sort en les tuant psychiquement s'il l'emporte.


Cependant, donc, Old Man Logan démasque le Fauve dont la présence étonnait les autres depuis le début de l'aventure à Londres, tandis que Gambit et Rogue tentent de diriger cette expédition dont Fantomex devient l'éclaireur.


Dans notre dimension, au sommet d'un gratte-ciel londonien où ils se sont retranchés et que les services spéciaux encerclent désormais, Bishop et Angel veillent à ce que Psylocke évitent tout désagrément à leurs acolytes endormis...

Et alors ?
Et alors ça reste excellent : Soule lève un peu le pied côté action après un "pilote" haletant (mais aussi plutôt fluet en ce qui concerne l'intrigue) tout en maintenant notre intérêt. Le cliffhanger du premier épisode trouve ici son explication en mettant en scène le duel entre Farouk et Xavier sur le plan astral, mais leur match révèle aussi une issue pour le moins choquante, quel que soit le gagnant.

Progressivement, au fil de saynètes parfois drôles (la reconstitution des déclarations d'amour de Kitty Pryde et Colossus puis Rogue et Gambit), parfois plus dérangeantes (l'attirance de Logan pour Jean Grey), le scénariste conduit les héros à ce que sait déjà le lecteur : ils ne sont pas seuls et on les manipule. Dans la réalité, la situation est traité plus (trop) rapidement mais s'avère aussi tendue (l'officier des services spéciaux est résolu à régler le problème des mutants dans le building de manière radicale).

Ce qui est appréciable, c'est qu'on sort des poncifs habituels attachés aux séries mutantes : ici, pas de métaphore sur la persécution, mais un ennemi plus rare, très puissant, pervers, un vrai suspense - d'autant plus efficace que le casting, a priori choisi pour le potentiel commercial ou le contentement des fans, s'avère judicieux (à part Psylocke et Fantomex, les autres ne sont pas des mutants habitués aux jeux psi).

Deodato remplace Jim Cheung au dessin et livre une prestation de très bon niveau : son goût connu pour les ambiances noires, les personnages à la gestuelle imprimée par la tension, son aisance à passer de héros mâles très physiques à des héroïnes séduisantes, conviennent parfaitement à ce chapitre. Tout comme ce découpage caractéristique, avec des cases disposées comme un jeu de domino, adéquat pour une aventure visant à brouiller les repères.

Et si cette énième version des Astonishing X-Men, avec un scénariste inspiré et sa collection d'artistes de luxe, était la vraie bonne série mutante, voire celle qui réconcilie les fans et les profanes ?

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