dimanche 21 août 2016

Critique 995 : SPIROU N° 4088 (17 Août 2016)


Ah, quel plaisir ! Fabien Vehlmann et, surtout, le trop rare Denis Bodart sont de retour avec un récit complet (8 pages), Meteorman, un splendide hommage aux super-héros d'antan. C'est un événement qui suffit à lui seul l'acquisition de la revue, dont ce numéro comporte également (et pas que pour les abonnés, comme je le croyais depuis depuis le début) une nouvelle partie du poster géant de Lucky Luke par Achdé.

J'ai aimé :

- Harmony : Indigo (3/8). Harmony, Eden et Payne découvrent, avec effroi, le nouvel entraînement auxquels ils sont soumis, à des fins militaires. Si l'un refuse de s'y soumettre, les deux autres seront privés de distraction. Même Steinman regrette d'avoir accepté la récupération du projet.
Matthieu Reynès mène toujours aussi bien son affaire : la narration est décompressée mais permet d'apprécier pleinement le calvaire des trois gamins. L'auteur ne cache pas ses influences, mais les a bien intégrées à son récit. Par ailleurs, comme il l'explique dans son interview en préambule, il fait l'effort de produire de façon soutenue sa production pour que les lecteurs impatients suivent la série : le troisième tome est d'ores et déjà annoncé pour début 2017.

- Autour d'Odile. Madaule s'amuse, à sa manière très ingénieuse, du faible débit des messageries dans ce gag en un page très réussi.

- Meteorman : Le Héros sous l'oreiller. Le jeune Tom reçoit du vieux Jack un cadeau inestimable : un fragment de l'extra-terrestre Meteorman qu'il a vu s'écraser sur Terre avant d'en devenir le pacificateur. Lorsqu'il rencontre le justicier venu d'ailleurs, Tom accepte de lui rendre ce bout de lui-même s'il lui permet quelques distractions. Jusqu'au jour où il doit choisir d'honorer ou non sa promesse...
Seulement huit pages, mais quelles pages ! Relire Denis Bodart est un privilège qui ne se boude pas tant l'artiste est rare (sa dernière livraison date d'il y a plus de deux ans pour le dernier épisode en date de Green Manor !). Avec son complice Fabien Vehlmann, depuis 2000, il a quelquefois produit de courts récits fantastiques, des variations sur les super-héros (un registre qui inspire visiblement le scénariste depuis quelque temps - voir son récent Supergroom avec Yoann).
Le résultat est magnifique, avec une morale digne d'une fable, qui interroge autant le jeune héros que le lecteur. Graphiquement, c'est évidemment un régal. Espérons qu'on n'aura pas à attendre encore deux ans avant de retrouver cet immense dessinateur dans les pages du journal.

- Le Voyage à travers les siècles (5/6). Salma et Libon abordent les voyages modernes, les motivations des globe-trotters : une page encore très dense, et rigolote. L'idée aurait mérité une série régulière au-delà des six semaines prévues. Suite et donc, hélas ! fin la semaine prochaine.

- L'Atelier Mastodonte. Obion s'y perd un peu avec le scénario que lui a donné Trondheim, tout aussi embrouillé avec sa création. Nob est indigné par un sous-entendu de Frédéric Niffle sur sa succession. Deux doubles bandes très réussies : une bonne semaine donc.

- Tash & Trash. Dino adresse un clin d'oeil à Peyo et aux Schtroumpfs : inhabituel mais toujours drôle. / Zizi chauve-souris. Bianco et Trondheim continuent le dialogue surréaliste entre Suzie et ses grands-parents : marrant, mais toujours aussi frustrant, avec même le risque que les auteurs tirent un peu trop sur la corde...

En direct de la rédak donne la parole à Vehlmann et Bodart pour parler de leurs intentions avec Meteorman. La semaine prochaine, Les Tuniques bleues reviennent pour leur 58ème aventure (et leur 60ème tome !).
Les aventures d'un journal évoquent la création de la Schtroumpfette, qu provoqua le courroux de Nine Culliford, la femme et coloriste de Peyo.

Et sur ces mots se concluent mes articles du journal de "Spirou" : je reste abonné à cette parution, mais n'en rédigerai plus de compte-rendu puisque, c'est décidé, ce blog s'arrêtera à sa millième critique, dans quelques jours (j'aurai alors l'occasion de vous en dire plus sur la suite).
Merci donc à tous ceux qui auront lu ces entrées sur la revue, en espérant qu'elles vous auront donnés envie de l'acheter (voire de vous y abonner). Vive "Spirou" : "Ami partout toujours" ! 

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