dimanche 14 août 2016

Critique 983 : SPIROU N° 4087 (10 Août 2016)


Le Petit Spirou est en couverture pour un récit complet de 6 pages : une nouvelle occasion de constater la déchéance terrible de Tome et Janry, le tandem qui a réalisé les meilleures aventures de Spirou et Fantasio (après Franquin), aujourd'hui littéralement incapable de produire ne serait-ce qu'un gag drôle... Cédric est présent sur le bandeau (un autre exemple de BD "pour enfants" affligeante, et écrite par un septuagénaire - cherchez l'erreur...).

J'ai aimé :

- Harmony : Indigo (2/8). La firme Sigmacorp a isolé ses recherches dans un complexe à l'écart de tout. Plusieurs adolescents sont testés, mais seuls deux sont retenus pour suivre la même formation que Harmony. Toutefois, les partenaires financiers de la compagnie exigent des résultats rapides, ce qui signifie une formation plus dure...
Mathieu Reynès développe son récit avec une belle habileté et assume ses références avec brio : comme il l'explique dans l'interview en préambule de ce nouvel épisode, il est influencé par le manga mais aussi les comics super-héroïques. L'ambiance tendue alterne avec un rythme plus posé. Graphiquement, les personnages sont très expressifs, les décors soignés, le découpage dynamique. C'est très efficace. (Et pour info, l'auteur est déjà en train de réaliser le tome 3 : la suite devrait donc arriver vite, en 2017).

- Le Voyage à travers les siècles (4/6). Salma et Libon ont mis l'humour en veilleuse pour ce nouveau chapitre : c'est un peu dommage mais ce sacrifice était sans doute inévitable avec la somme d'infos à diffuser. Espérons quand même que la suite sera à nouveau plus drôle.

- Capitaine Anchois. Nouveau trésor en vue, mais il faut composer avec les allergies de Louis : Floris ne force pas son talent pour ces deux pages, mais son humour fait mouche.

- Rob. Clunch accepte, par amour pour Clémisse, de fuir ses parents en leur laissant Rob : James et Boris Mirroir livrent deux nouveaux doubles strips rigolos, où la lâcheté du couple comme le sort pathétique du robot font la paire.

- L'Atelier Mastodonte. Obion serait-il devenu invisible ? Il met Trondheim à l'épreuve lorsque Frédéric Niffle passe par là. Pas renversant, les gags de la semaine (au diapason de toute la revue en fait), mais la chute du double strip de Trondheim est "savoureuse" (les guillemets s'imposent, vous comprendrez pourquoi en sachant ce qu'il y a au bout des doigts d'Obion).

- Tash & Trash. On est bien peu de choses dans l'univers et Dino philosophe avec à-propos à ce sujet. / Zizi chauve-souris. Suzie est encore une fois dépitée quand elle espère découvrir une photo de son père chez ses grands-parents : Le lecteur, lui, n'est pas dépité par la nouvelle bande de Trondheim et Bianco (même si j'aimerai plus qu'un strip par semaine).

- Dad. Où Dad fait "aplouf" devant Bébérinice qui a voulu nourrir des canards... Et où Nob fait bien marrer le lecteur avec cette page imparable. (Voir ci-dessous :)

En direct de la rédak donne la parole à Janry : sans intérêt (sinon, donc, de nourrir les regrets des fans de sa grande époque). La semaine prochaine, un événement : le retour de Denis Bodart aux dessins d'un récit complet de huit pages, écrit par Fabien Vehlmann !
Les aventures d'un journal revient sur la série Les paparazzi de Cauvin et Luc Mazel, qui renoua avec le succès grâce à ce titre, avec l'aide de Will et Deliège.

(Et, comme prévu, j'ai laissé tomber la critique du Spirou de Frank Pé et Zidrou : cinq pages encore joliment dessiné, mais d'un vide abyssal. Merci bien, mais cette arnaque a assez duré.) 

Les abonnés ont droit à la deuxième partie du poster Lucky Luke dessiné par Achdé.

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