jeudi 21 avril 2016

Critique 870 : LA NUIT DE L'ORACLE, de Paul Auster


LA NUIT DE L'ORACLE (en v.o. :Oracle Night) est un roman écrit par Paul Auster, traduit en français par Christine Le Boeuf, publié en 2004 par les éditions Actes Sud.


Sydney Orr, 34 ans, est un écrivain new yorkais qui vient de sortir d'une longue hospitalisation de trois mois suite à un collapsus. Il est marié à Grace, dont le parrain, John Trause, 56 ans, est lui aussi écrivain et ami avec Sidney.
Tandis que Grace est tourmentée par quelque chose dont elle refuse de parler avec lui, Sidney se remet à écrire après avoir acheté un carnet bleu, le même modèle que ceux utilisés par Trause, dans une papéterie, le "Paper Palace". L'idée de son histoire lui a été soufflée par Trause, inspiré de l'aventure de Flitcraft, un personnage secondaire du Faucon Maltais de Dashiell Hammett, qui change complètement de vie après avoir miraculeusement échappé à un accident mortel (1).  
Mais rapidement ce projet aboutit dans une impasse narrative. L'agent littéraire de Sidneylui propose une commande : une nouvelle adaptation libre de La Machine à explorer le temps de H.G. Wells pour un long métrage à grand spectacle hollywoodien dirigé par Bobby Hunter (2). Cela lui rapporterait assez d'argent pour éponger toutes ses dettes liées à son hospitalisation.
Le synopsis rédigé par Sidney est rejeté par les producteurs. Peter lui confie alors un de ses anciens textes non publiés dont il pourrait tirer un scénario : l'histoire de L'Empire des os va fournir à Sidney des clés pour comprendre des éléments du passé de Grace, de Trause, de Jacob (le fils junkie de Peter qui hait Grace), et du présent (la grossesse non désirée de Grace, la relation particulière de son épouse avec son parrain).
Les événements se précipitent alors : Jacob s'échappe de l'établissement où il suit une cure de désintoxication et agresse Sidney et surtout Grace à qui il est venu extorquer de l'argent pour payer deux dealers qui le menacent de mort ; Peter décède des suites d'une phlébite mal soignée ; Grace perd son bébé ; Sidney reçoit un gros chèque émis par Peter qui lui permet de rembourser tous ses frais.

Enchâssés dans l'histoire principale résumée ci-dessus, on trouve trouve trois récits fictionnels imaginés par le personnage de Sidney Orr :

- (1) l'histoire dans le carnet bleu : Nick Bowen, 36 ans, est un éditeur new yorkais, marié à Eva. Il reçoit des mains de Rosa Leightman (28 ans) un manuscrit inédit de la grand-mère de celle-ci, Sylvia Maxwell, intitulé La Nuit de l'oracle, afin d'estimer s'il mérite d'être publié. Nick tombe immédiatement amoureux de Rosa mais sans le lui avouer.
Sorti poster des courriers un soir, il manque d'être écrasé par une gargouille qui s'est détachée d'un mur. Bouleversé, il interprète cela comme le signe qu'il lui faut changer de vie : il s'envole pour Kansas City où il rencontre Ed Victory, un chauffeur de taxi dont il est le dernier client et qui lui propose de l'employer pour l'aider au B.P.H. (Bureau de Préservation Historique), basé dans ancien abri atomique.
Tandis que Eva se lance à la recherche de son mari, remontant sa piste grâce aux relevés bancaires de sa carte de crédit (qu'elle a fait bloquer entretemps) et que Rosa découvre sur son répondeur téléphonique la déclaration d'amour de Nick qu'elle va rejoindre à Kansas City où il l'attend, Nick porte secours à Ed, victime d'un malaise cardiaque.
Ayant promis à son ami de s'occuper du BPH, Nick s'y trouve enfermé accidentellement, sans savoir que Ed meurt sur la table d'opération. 

- (2)La Nuit de l'oracle, de Sylvia Maxwell : Lemuel Flagg est un lieutenant anglais aveuglé par l'explosion d'un mortier dans les Ardennes durant la première guerre mondiale. Secouru par deux orphelins, François et Geneviève, il les adopte à la fin du conflit et les emmène en Angleterre. Sujet à de violentes migraines, il se découvre un don de voyance qui lui vaut fortune, gloire et amour - auprès de Bettina Knott. Mais son don lui apprend que sa bien-aimée le trahira un jour : ne pouvant supporter ce futur, il met fin à ses jours en se poignardant.

- (3)La Machine à explorer le temps, d'après HG Wells, pour Bobby Hunter : Jack, 28 ans, est un des héritiers d'un riche éleveur texan, vivant en 1895. Grâce à l'argent, il construit une machine temporel avec laquelle il se rend le 27 Novembre 1963. Jill (20 ans) vit au XXIIème siècle et remonte jusqu'au 20 Novembre 1963, 200 ans avant sa naissance. Jack apprend l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et revient le 22 Novembre pour l'empêcher. Il rencontre Jill à la recherche de Lee Harvey Oswald et avec elle, il l'empêche de tirer sur le président américain, mais qui est quand même abattu. Jill, ayant enfreint la loi de son époque de ne pas entraver le cours de l'Histoire, ne peut rentrer chez elle et reste auprès de Jack qui est amoureux d'elle.
Herbert George Wells :
son roman La Machine à explorer le temps
est adapté librement par Sidney Orr pour un projet
de long métrage.

Aucun autre des textes de Paul Auster ne mérite mieux d'être qualifier de "roman à tiroirs" et la densité avec laquelle l'auteur traite cette exercice (en 230 pages) ajoute au caractère vertigineux de ce qui est un de ses chefs d'oeuvre. 

L'écrivain engage ici une réflexion passionnante et fascinante sur la création littéraire : il s'agit de parler des liens entre un auteur et ses écrits, à quel point ces derniers sont inspirés de sa propre vie mais aussi dans quelle mesure la fiction impacte le réel. Il le formule d'ailleurs clairement dès le début de l'histoire :

"Il n'existait aucun lien entre l'imagination et la réalité, disais-je, aucun rapport de cause à effet entre les mots d'un poème et les événements de nos vies. (...) À ma surprise, John était d'avis opposé. (...) "Les pensées sont réelles", disait-il, "les mots sont réels. Tout ce qui est humain est réel et parfois nous en savons certaines choses avant qu'elles ne se produisent, même si nous n'en n'avons pas conscience. Nous vivons dans le présent, mais l'avenir est en nous à tout moment. peut-être est-ce pour cela qu'on écrit, Sid. Pas pour rapporter des événements du passé, mais pour en provoquer dans l'avenir.""

Si on s'en tient à la surface du livre, aux traits les plus facilement remarquables, on peut déjà noter la mise en abîme créée par les protagonistes : l'action se déroule en 1982 mais relatée 20 ans après, le héros (écrivain) prend un éditeur comme personnage principal dont la vie est bouleversé par un manuscrit sur l'aventure d'un devin, puis il imagine ensuite une autre fiction avec des voyageurs temporels issus du passé et du futur. L'oracle du titre figure, dans les diverses strates du roman, autant ce qui va arriver que ce que le passé révèle.

Toutes ces vies sont tracées par un mélange de hasard et de contingence, deux notions centrales dans l'oeuvre de Auster (dont le nom fournit en un anagrame celui de Peter Trause - comme autrefois, dans Léviathan, Peter Aaron avait les mêmes initiales que l'auteur). La Nuit de l'oracle est à la fois le titre du livre de Paul Auster et celui du manuscrit inédit de Sylvia Maxwell, la grand-mère de Rosa Leightman, protagoniste de l'histoire imaginée par Sidney Orr. Ainsi, dans le(s) récit(s), on trouve moult messages envoyés (in)directement par les personnages qui restent lettres mortes pour leurs destinataires ou seulement décryptés quand il est (déjà) trop tard pour corriger des situations.

La Nuit de l'oracle est à la fois une oeuvre complexe et suffisamment fluide, tortueuse et palpitante : on est entraîné dans ses labyrinthes en s'y perdant rapidement avant que l'issue des différentes pistes narratives se dévoile et vous explose à la figure. C'est le texte d'un auteur au sommet de son art, en pleine possession de ses moyens, qui tient le lecteur dans ses filets, le manipule à son gré : sa construction s'apparente à celle d'un polar avec des indices, des fausses routes, des vérités partielles et des mensonges révélateurs. On se prend au jeu, on est sur le qui-vive en permanence, cherchant à deviner ce qui va se passer, à anticiper les événements, à déchiffrer les personnages, à émettre des hypothèses - bref à écrire le roman tout en le lisant mais en étant sans cesse étonné par les directions prises par Auster. C'est une lecture active, très stimulante, à la fois dramatique et ludique.

Les interrogations littéraires de Auster et ses héros sont intimes mais développées avec une souffle romanesque coutumier chez lui : plutôt que de sombrer dans l'introspection ennuyeuse, l'auto-fiction facile, l'analyse évidente, l'auteur emprunte des chemins détournés, n'oubliant jamais de divertir, d'intriguer (dans tous les sens du terme : il complote, il tend des pièges, il manoeuvre le lecteur, et il le fait en imaginant des péripéties excitantes, émouvantes, inquiétantes, spectaculaires).

Ce refus d'une écriture simplement psychanalytique, Auster le dépasse en mettant en scène des créatures qui, au fond, parle de lui, de son métier (qui consiste à raconter des histoires), plus sûrement que le ferait une biographie. Ses personnages sont solidement caractérisés, nourris de références à ses propres expériences, sa propre oeuvre, mais inscrites dans des rebondissements qui constituent l'essence du travail romanesque, se détachent du réalisme (parfois subtilement, parfois par des éléments étranges plus définis).

Cette adresse à malaxer la matière fictionnelle permet à Auster de rendre divertissant des pièces de sa construction pouvant de prime abord sembler convenues, paresseuses : par exemple, Sidney Orr semble n'être qu'un double facile, écrivain new yorkais jeune et prometteur en 1982 évoqué 20 ans plus tard. Or, le métier, l'âge et la situation géographique de Sidney Orr sont autant de facteurs qui rendent tout ce qui lui est arrivé et lui arrivera possibles et passionnants. Ce qu'il vit devient intense justement parce qu'il est tel qu'il est présenté : marié à une femme qu'il aime et qui l'aime, récupérant péniblement d'une maladie (qui a failli le tuer), puis mu par une envie de ré-écrire subite, il renaît. Ce qu'il écrit va le conduire à s'interroger sur ce qui l'inspire, donc sur son existence et les troubles qui la traversent. L'impasse de l'aventure de Nick Bowen qu'il invente répond non pas à son impuissance créatrice mais à l'élucidation progressive, laborieuse, de questions qui le hantent dans la période qui suit sa sortie de l'hôpital, avec la crise que subit son couple, les relations troubles qu'il entretient avec son ami Peter Trause, le rôle joué par le fils de celui-ci (Jacob).

Lorsque Nick Bowen finira emprisonné dans l'abri anti-atomique du BPH, Sidney en conçoit une légitime frustration mais, sans s'en rendre compte tout de suite, a commencé par en tirer quelques déductions sur sa propre vie : le parallèle entre l'histoire personnelle de Sidney et celle de Nick dévoile leur complexité existentielle et aussi les ressorts de l'écriture romanesque et de ce qu'elle implique.
Dashiell Hammett : l'auteur du Faucon Maltais,
dont l'un des seconds rôles, Flitcraft, inspire l'histoire
de Nick Bowen, écrite par Sidney Orr dans son carnet bleu.

L'aventure absurde de Nick s'inspire de celle d'un personnage secondaire du Faucon Maltais de Dashiell Hammett (un roman donc à l'origine d'un autre), Flitcraft : Nick échappe à la mort de manière identique (une gargouille manque de s'écraser sur lui au lieu d'un poutre dans le texte de Hammett) mais décide de changer de vie à cause de ça, de manière aussi brusque et radicale. Peu avant, la découverte du manuscrit de Sylvia Maxwell que lui a remis Rosa Leightman, dont il tombe amoureux au premier regard (signe annonciateur de sa crise existentielle) préfigure, par son contenu son épopée : La Nuit de l'oracle parle d'un homme que son don de voyance voue à un terrible destin et qui préfère se tuer plutôt que souffrir de ce qu'il a vu de son futur. Nick, lui, préférera fuir plutôt que de continuer à se mentir mais connaîtra un sort tout aussi tragique mais aussi plus incongru.

Le rapport entre Sidney Orr et Nick Bowen, Paul Auster n'en fait pas un mystère : dès le début, il explique que l'ami le plus proche de Sid est John Trause, un romancier reconnu, plus âgé que lui, lui glisse l'idée de rédiger une histoire inspirée de celle du Flitcraft de Hammett. Cette suggestion, le lecteur devine qu'elle n'a rien d'innocente (ce qui se confirmera ensuite) : c'est une clé pour l'avenir, mais aussi pour le passé, car Trause est le parrain de la femme de Sid - et davantage même...

On entre là dans le thème favori entre tous de Auster : le rôle de l'intertextualité dans la création romanesque. On n'écrit pas à partir d'une page blanche, on ne démarre pas une histoire sur du vide, la littérature s'alimente de la vie, parfois même elle sert à la décrypter, y compris pour la vie de l'auteur.

Tout dépend ensuite de la part de hasard, d'imprévisibilité dans la continuité des évémenents : le hasard manque de tuer/sauver Flitcraft, il impacte en permanence les choix du romancier - dans une des nombreuses notes de bas de page (un autre texte à part entière dans le corps du texte principal), Sidney Orr affirme qu'envoyer Nick Bowen à Kansas City est arbitraire, la première ville qui lui vient à l'esprit, et en même temps ce choix est évident car il s'agit d'un endroit éloigné de New York, lieu de tous les possibles donc pour qui veut refaire sa vie sans être retrouvé. Puis Sidney se rappelle que Kansas City et l'hôtel Hyatt Regency ont été le théâtre d'une catastrophe authentique en 1981, suffisamment mémorable donc pour rejaillir au moment d'élire un point de chute pur Nick Bowen - donc moins hasardeux.

Imaginer des situations, une intrigue, un personnage est donc une combinaison subtile entre des options hasardeuses et des réflexes inconscients, des souvenirs lointains et déformés. Sidney Orr s'interrogera de la même manière sur qui lui a inspiré Sylvia Maxwell, l'auteur du livre la Nuit de l'oracle que veut publier Nick Bowen. Au contraire, il visualise Nick et Eva Bowen comme des versions physiquement inverses de lui et de Grace, sa femme.

Le personnage de Ed Victory, chauffeur de taxi qui aura un rôle décisif et extraordinaire vis-à-vis de Nick Bowen, est aussi le fruit d'une synthèse : collectionneur d'annuaires téléphoniques, il renvoie à un exemplaire de 1937-38 provenant de Varsovie que possède Sidney Orr dans lequel se trouvent les noms et numéros des Orlowsky, ses aïeux. Paul Auster nous explique, mine de rien, que même les choses les plus dérisoires peuvent devenir la base d'une création artistique. Le passé remonte à la surface pour éclairer le présent et préparer le futur.

Toutefois, cette progression n'est pas sans danger : elle peut affecter la vie d'un romancier en profondeur et douloureusement, comme en témoigne un échange entre le narrateur et John Trause. Ce dernier évoque le terrible traumatisme d'un ami écrivain qui, s'estimant responsable de la mort de sa fille à cause d'un poème, renonça à écrire. Dès lors, Auster se demande ce qui pousse malgré tout un auteur à écrire si cela signifie tenter le diable, provoquer le mauvais sort. C'est ce qu'apprendra Sidney Orr quand il entreprendra d'adapter en scénario un texte inédit de John Trause qui regorge en fait d'indices sur leurs vies - la sienne, celle de Grace, celle de Trause, celle de Jacob (le fils junkie de Peter) - toutes liées.  

"A certains moments, écrit Sidney Orr après avoir déchiré le carnet, pendant ces quelques jours, 
j'ai eu l'impression que mon corps était transparent, 
une membrane poreuse à travers laquelle pouvaient passer toutes les forces invisibles du monde
- un réseau aérien de charges électriques transmises par les pensées et les sentiments des autres. 
Je soupçonne cet état d'avoir été à l'origine de la naissance de Lemuel Flagg, 
le héros aveugle de La Nuit de l'oracle, cet homme si sensible aux vibrations
 qui l'entouraient qu'il savait ce qui allait se passer
avant même que n'aient eu lieu les événements eux-mêmes. 
Je ne savais pas, mais chacune des pensées qui me passaient par la tête 
me désignait cette direction.(…) 
Le futur était déjà en moi, et je me préparais aux désastres à venir."

Enfin, une des caractéristiques de ce roman réside dans la longueur des notes de bas de page, occupant parfois jusqu'au deux tiers de la page. Le procédé étonne : pourquoi Auster n'a pas intégré ces notes dans le cours du récit ? Il s'agit sûrement d'une manière de rythmer le texte en obligeant là encore le lecteur à non seulement en assimiler les éléments moteurs mais aussi à apprécier des détails qui enrichissent la caractérisation des personnages et la densité de l'intrigue. Mais ce qui apparaît d'abord comme des additions dérangeantes, rappelant la technique des romans de Jules Verne pour donner du réalisme à de la pure fiction, est rédigé avec une telle richesse dans les détails (mentionnant par exemple un dessin de Willen De Kooning pour expliquer le titre du premier roman de Sidney Orr, Autoportrait avec frère imaginaire) et une telle adresse, une telle justesse que cela constitue encore une épaisseur supplémentaire à l'oeuvre. Ce qui est dit dans ces notes est aussi intéressant que le récit initial.
Willem De Kooning :
le peintre est évoqué via le titre d'un de ses dessins,
Autoportrait avec frère imaginaire, qui est aussi celui
du premier roman de Sidney Orr.

Il y a une dimension ludique aussi dans ces notes de bas de page : Paul Auster joue avec le lecteur en suggérant qu'elles ancrent l'histoire dans le réel et, en même temps, leur longueur même renforce l'aspect romanesque, le procédé technique, introduit une distance entre ce que l'auteur veut nous faire passer pour vrai et le fait que plusieurs éléments sont franchement incroyables (trop étranges, décalées, invraisemblables - c'est flagrant en ce qui concerne le personnage de M. R. Chang, le papetier chinois, d'abord simple commerçant, puis aspirant à devenir un ami de Sidney Orr, l'entraînant dans un bordel où une sublime prostituée haïtienne séduira le narrateur, puis reprochant ensuite au héros son comportement jusqu'à le rosser brutalement).

En rédigeant la critique d'un tel livre, on se rend compte qu'en définitive aucune analyse n'en épuiserait toutes les pistes : La Nuit de l'oracle pourrait s'intituler "Le livre des livres" ou "Le livre des histoires" tellement son contenu est riche, foisonnant, profond. Avec ce roman, on a droit à quatre (voire cinq en comptant L'Empire des os, le texte inédit de Trause) récits (celui de Sidney Orr, l'aventure de Nick Bowen, La Nuit de l'oracle de Sylvia Maxwell, la version de La Machine à explorer le temps) tous aussi formidables, pouvant s'apprécier comme un recueil de nouvelles, ou une collection de scénarios en devenir. Une démonstration littéraire par un conteur hors (Orr) pair.
*
Un film ne suffirait sans doute pas à traduire un tel bouquin. Pour s'en convaincre, il suffit de s'amuser, comme je l'ai fait, à distribuer les rôles principaux de chacune des histoires  - et à considérer la difficulté de transposer la construction "dédalesque" des récits en un tout cohérent et fluide.
Voilà en tout cas mon casting idéal :
 Mélanie Laurent et Ewan McGregor : Grace et Sidney Orr
 Hugh Laurie : Peter Trause
 Adam Driver : Jacob Trause
 Michael Sheen et Lizzy Caplan : Nick Bowen et Rosa Leightman
 Claire Foy : Eva Bowen
 Chi McBride : Ed Victory
 Damian Lewis : Lemuel Flagg
 Quentin Dolmaire et Lou Roy Lecollinet : François et Geneviève
 Gillian Jacobs : Bettina Knott
Nina Dobrev et Ian Somerhalder : Jill et Jack

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