dimanche 14 février 2016

Critique 816 : SPIROU N° 4061 (10 Février 2016)


La recette du bonheur ? Lucky Luke + Matthieu Bonhomme = L'homme qui tua Lucky Luke. C'est si évident que cette couverture inédite ne présente même pas le retour du poor lonesome cowboy - mais le résultat est effectivement magnifique. 

J'ai aimé :

- Jérôme K. Jérôme Bloche : Aïna (4/8). Jérôme et le père Arthur veulent en avoir le coeur net et se rendent jusqu'à la maison où résident Aïna, Pacifico et leurs patrons. Il est désormais certain que la jeune femme y est retenue contre son gré...
A la moitié de la pré-publication de cette aventure, Dodier lève un peu le voile sur l'intrigue qui traite de l'esclavagisme moderne. La narration est d'une fluidité toujours imparable, confirmée par le découpage qui l'accélère et le ralentit tour à tour, en passant de pages à cinq et quatre bandes. 

- Choc : Les fantôme de Knightgrave II (7/12). En 1934, Eden a découvert qu'une amie de sa mère, qui l'avait consolé après le décès de son père, tué par un flic lors d'une manifestation d'ouvriers en grève, est devenue prostituée. En 1955, Choc, après avoir commis un quadruple braquage lors de la St-Patrick à New York, négocie une vente d'armes en Birmanie...
Je me répète mais, de semaine en semaine, cette histoire ne cesse de me bluffer : le récit de Colman est prenant et brosse un portrait passionnant de son anti-héros. Quant au graphisme, Maltaite accomplit toujours des prodiges, à l'aise quels que soient l'époque, les personnages, l'ambiance, l'action. Magistral.

- Boni : Le business. Ian Fortin livre quatre strips pleins de malice et semble bien résolu à ne plus victimiser autant son petit lapin, ici confronté aux lois du commerce.

- Autour d'Odile. Bruno Madaule, aux commandes de Givrés ! / Cramés !, lance une nouvelle série sur une idée simple mais efficace : une demoiselle prisonnière d'un donjon, un chevalier qui lui déclare sa flamme, un dragon qui s'interpose. C'est amusant, très prometteur.

- Capitaine Anchois. Floris fait encore une fois merveille avec ce gag en une page où l'infortuné Louis va apprendre à ses dépens qu'une envie pressante se paie cher.

- Rob. James et Boris Mirroir sont aussi en forme avec deux nouveaux doubles strips où le robot sombre dans une période gothique et Clutch ne donne pas le bon exemple.

- Happy Birds. Pekko lâchera-t-il un peu son jeu pour séduire cette fille qui lui plait ? Pas sûr, mais Trondheim et Piette, eux, remportent toujours la partie.

- L'homme qui tua Lucky Luke (1/10). Lucky Luke arrive une nuit d'orage à Froogy Town, précédé par sa réputation, au point qu'un citoyen de cette bourgade ne tarde pas à le défier...
Et c'est parti pour dix semaines : Matthieu Bonhomme réalise donc un vieux rêve, comme il l'explique dans l'interview en préambule de ce premier épisode, en donnant sa version du héros septuagénaire de Morris. Il revient aux fondements de la série, bannissant la parodie (Jolly Jumper ne parle pas) et les seconds rôles classiques (pas de Dalton, de Ran-tan-plan), rendant hommage à John Ford, promettant d'expliquer pourquoi Lucky Luke a arrêté de fumer.
Le résultat est somptueux, avec une ambiance immédiatement accrocheuse, un dessin toujours aussi fabuleux et ses propres couleurs (qui reprennent d'ailleurs les codes de la série). Jouissif ! (Voir l'extrait ci-dessous :)   

- L'Atelier Mastodonte. L'arrivée de Fabien Toulmé dans l'équipe inspire Mathilde Domecq et l'intéressé pour deux doubles strips irrésistibles.

- Tash & Trash. Dino réinvente la Saint-Valentin avec de l'avance dans un strip très rigolo et absurde.

- Game Over. Gare aux gros cailloux : Midam est impeccable dans un nouveau gag bien noir.

- Dad. Ma mère de Pandora offre une opportunité à Dad de se refaire une santé financière : Nob produit un gag encore une fois savoureux avec une chute cruelle. (Voir ci-dessous :)

En direct de la rédak donne la parole à Madaule qui nous en dit plus sur Autour d'Odile. La semaine prochaine, c'est Nelson (toujours aussi affligeant) qui a l'honneur de la "une".
Les aventures d'un journal revient sur une des idées délirantes de l'ex-rédac'chef Thierry Tinlot en 2004 : un numéro très petit format qui se contentera d'être finalement un supplément pour les abonnés.

Et pour les abonnés, cette semaine, une carte de la Saint-Valentin des Nombrils : je l'ai donnée à ma filleule, qui adore la série.

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