lundi 24 novembre 2014

Critique 529 : SPIROU N° 3997 (19 Novembre 2014)


C'est vraiment un numéro spécial cette semaine puisqu'on a droit à un épisode exceptionnel de Spirou, écrit par Pascal Jousselin (Imbattable) et dessiné par 71 dessinateurs, sur le principe du livre dont vous êtes héros : une expérience mémorable !

Le sommaire est bien évidemment chamboulé par le récit complet à tiroirs proposé cette semaine, qui occupe une vingtaine de pages à lui seul. Détaillons un peu l'objet.

- Fantasio a disparu ! L'ami de Spirou est introuvable et le groom n'a que trois indices pour tenter de le retrouver : une photo bizarre, trois mots sur un bout de papier et une carte routière. Il enquête en compagnie de Spip.
Jousselin, qui adore (et réussit brillamment) les jeux narratifs dans sa propre série Imbattable, a reçu de Frédéric Niffle, le rédacteur en chef de la revue, une proposition taillée sur mesure pour lui : imaginer une intrigue originale avec Spirou, avec plusieurs possibilités pour diriger le récit.
Le résultat est un exercice de style brillant qui exige du lecteur une vraie participation. Les issues multiples de l'histoire sont souvent délirantes, absurdes, mais cela importe moins en vérité que l'aspect ludique du projet. Dès le 3ème (des 71) strip, on a trois directions possibles, correspondant aux indices dont dispose le héros et qui l'entraînent à chaque fois dans des aventures inattendues et fantasques. C'est très stimulant, même si je vous cache pas qu'il faut s'accrocher et que revenir en arrière pour explorer les autres pistes est diabolique. On mesure ainsi l'ahurissante somme de travail que cela a dû représenter pour Jousselin (même si certaines péripéties ont été imaginées par d'autres - il en a quand même orienté 58 au total).
Visuellement, tout le gratin des artistes Dupuis a été invité à la fête et on se régale souvent avec Yoann, Simon Léturgie, Fabrice Tarrin, Jousselin lui-même, Joub, Richard Guérineau, Delaf, Hugo Piette, Steve Baker, Arthur De Pins, Munuera, Matthieu Bonhomme, Benoît Féroumont, Denis Bodart, Olivier Schwartz, Libon, Nob, Renaud Collin, . Comme vous voyez, il y a du beau monde (et ils compensent les prestations plus moyennes des autres). Cela donne surtout envie de revoir certains dessiner Spirou un jour (pourquoi pas pour un HS de la collection "Une aventure de Spirou et Fantasio par...").

Le reste du programme est évidemment du coup plus convenu, mais j'ai aimé :

- Lady S. : ADN (3/6). Grevitz invite Shania et son père adoptif Abel chez lui mais le cocktail vire à l'aigre à cause du caractère odieux de l'hôte puis lorsque le cobaye de Grevitz fait irruption pour se venger du scientifique.
Aymond ne fait pas d'étincelles mais il conduit efficacement son récit. Chaque épisode possède un cliffhanger assez prometteur pour qu'on ait envie de connaître la suite. Graphiquement, c'est aussi classique mais, comme on le découvre dans l'interview de l'auteur en préambule, très soigné.

- Tash et Trash. Dino est encore une fois royal avec ce strip en trois cases drôlissime. / Capitaine Anchois. Floris fait aussi merveille avec un gag en un seul plan.

- Dad. Nob revient et accomplit un nouveau miracle avec cette page à la chute très drôle, superbement illustrée. (Voir ci-dessous :)  

En direct de la rédak donne évidemment la parole à Pascal Jousselin, qui explique les coulisses de Fantasio a disparu. Et la semaine prochaine démarre le récit complet de Spirou et Fantasio, La grosse tête, écrit par Makyo et Toldac et dessiné par Téhem.

Autre bonne nouvelle : l'histoire du Marsupilami (d'une affligeante médiocrité) est terminée, et plus que deux épisodes à supporter le moyen Buck Danny "Classic".

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