dimanche 9 novembre 2014

Critique 523 : SPIROU N° 3995 (5 Novembre 2014)


La couverture met à l'honneur Lady S., dont la prépublication du nouveau tome commence (pour 6 semaines) : comme je n'ai jamais lu cette série, créée par Jean Van Hamme et Philippe Aymond, je vais découvrir ce que ça vaut.
J'ai aimé :

- Lady S. : ADN (1/6). La situation de cette espionne est bien compliquée puisqu'elle est interdite de séjour où réside son père, un dissident communiste, qui la croit morte. Désormais détachée, la jeune femme aspire à une vie plus calme en retrouvant son paternel. Mais au moment où elle engage les formalités pour être accueillie comme réfugiée politique, un ami de la famille est mêlé à une sombre affaire d'agents dormants meurtriers.
Philippe Aymond est désormais seul aux commandes de cette production, imaginée par le créateur de XIII et Largo Winch, mais, comme il l'indique dans l'interview précédant ce premier épisode, la transition se fait en douceur : en effet, on croirait lire du Van Hamme dans le texte avec cette aventure convenue mais agréable d'espionne rattrapée par son passé. C'est efficace, mais à surveiller sur la longueur.
Visuellement, Aymond est un disciple (innombrables) de Jean Giraud : son trait classique, aux finitions soignées, n'a rien de renversant mais le rendu est solide, et son héroïne a du chien.

- Soda : Résurrection (7/7). Le capitaine Pronzini, avant de mourir, remet à Soda une clé USB contenant ses aveux et la révélation d'une conspiration d'envergure. Désormais, le flic-prêtre est comme son ex-supérieur en danger, et tous ses proches avec lui - dont sa mère...
Tome clôt son récit pied au plancher, un peu trop d'ailleurs : la séquence finale est efficace mais le lecteur doit alors avaler une somme d'infos et un cliffhanger qui s'enchaînent jusqu'à la dernière page, au risque d'un trop plein (alors que tout ce qui avait précédé relevait plus du polar d'ambiance). Il faudra attendre la suite et fin de cette aventure (déjà en cours de réalisation mais sans date de prépublication annoncée) pour, en définitive, se faire un avis.
Dan reste égal à lui-même : sa prestation aura été excellente tout du long, et la poursuite de cette épilogue confirme la maîtrise du dessinateur.

- Mélusine. Les professeurs de l'école de magie commencent à interroger les élèves pour démasquer celui qui fabrique de la drogue : Clarke feuilletonne avec drôlerie grâce à un premier suspect savoureux.

- Zizi chauve-souris. Trondheim et Bianco servent trois nouveaux strips impayables : de la difficulté de se bagarrer quand on veut s'exercer sur un ami sans maîtriser le bluff ou supporter la douleur.

- L'Atelier Mastodonte. Obion doit travailler pour réussir à mieux dessiner les chevaux (en vue de la reprise de Blueberry) : la leçon de dessin qu'il reçoit est très drôle et cruelle. Trondheim se vante de la classification de ses planches mais trouve plus fort que lui avec Nob : imparable. C'est toujours un régal.

- Tash et Trash. Dino a vraiment une imagination imparable pour conter l' 'effroyable voyage" de ses deux héros.

- Dad. Le papa emmène deux de ses filles au cinéma voir un film avec une jeune vedette qu'il a autrefois côtoyé dans un cours de comédie, mais l'effronterie des gamines va leur coûter cher. Encore une planche admirable de Nob, tant pour l'écriture que les dessins. (Voir ci-dessous :)  

En direct de la rédak, avec une interview de Delaf et Dubuc, prépare le retour de la série à succès, Les Nombrils (objet d'un fan-book dans un n° précédent), mais on trouve aussi l'annonce de la parution de l'Intégrale Esteban, en noir et blanc, de Bonhomme (j'espère que je pourrais me l'acheter bientôt, à moins que de réussir à me la faire offrir pour le fêtes...).
Les aventures d'un journal revient sur l'expérience de reportage dessiné par Congo de Gaël et Pixel Vengeur en 2004 : un projet qui aurait mérité de durer.

A voir aussi, dans les Cartes blanches de la semaine, un strip très marrant par Obion (Le magicien).
Mais, dans l'ensemble, c'est une semaine assez pauvre (Le Marsupilami est d'une nullité effarante, Buck Danny ennuyeux et graphiquement médiocre, et c'est sans parler des Femmes en blanc, Tamara, Nelson, Bulbox...). Même le bonus pour les abonnés (deux autocollants des Campbell de Munuera) est assez indigne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire