dimanche 2 décembre 2012

Critiques 363 : REVUES DECEMBRE 2012 (et projections pour la suite en 2013)

Batman Saga 7 :

Batman (#7 : Tous ergots dehors) : Batman s'est miraculeusement tiré du labyrinthe où l'avait piégé la Cour des Hiboux et rejoint sa Batcave où Alfred a récupéré le cadavre de l'Ergot, le tueur qu'il a affronté. Mais l'homme n'est pas vraiment mort grâce à un traitement qui améliore ses capacités physiques... Et surtout, comme Batman va l'expliquer à Nightwing, l'Ergot est intimement lié au disciple du protecteur de Gotham. Cependant, la Cour des Hiboux s'apprête à lancer un assaut massif sur la cité pour en (re)prendre le contrôle.

Il y a quelque chose d'agaçant chez Scott Snyder : voilà un scénariste indéniablement doué, efficace, sachant développer une intrigue ambitieuse, mais c'est aussi un auteur roublard, ne reculant devant aucune facilité, aucune outrance, (ab)usant de rebondissements énormes (le personnage d'Harper bien providentiel et sorti d'on-ne-sait-où, le lien entre l'Ergot et Nightwing)pour le simple plaisir de retenir ses lecteurs.
Ce côté mecanique, outrancier, finit par devenir lassant : ce n'est plus un feuilleton, c'est une suite de coups d'éclats, de scènes-chocs, quitte à flirter avec le n'importe quoi. En vérité, cela est plus lassant que palpitant, et après 7 épisodes, on a finalement pas beaucoup avancé. Les personnages ne sont pas attachants ni vraiment inquiétants, tout ça ressemble à du grand-guignol. Ras-le-bol.

C'est d'autant plus dommage que la série dispose avec Greg Capullo d'un dessinateur autrement plus inspiré, capable d'aligner les épisodes sans faillir, avec de vraies idées de découpage, des compositions malines, une vraie puissance dans le trait. Mais ce talent tourne à vide et n'empêche pas l'ennui.
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Detective Comics (#7 : Le serpent et le faucon) : Batman court après Charlotte Rivers qui court après sa soeur, Jill Cahse, qui court après le Pingouin, après lesquel court aussi Peau-de-Serpent. Zzzz...

Mais qu'est-ce que cette série raconte ? A quoi sert-elle ? Ce n'est vraiment qu'un Bat-title de plus, échouant totalement à nous intéresser : Où est la différence, ou la plus-value ? Le suspense tombe à plat, les personnages s'agitent comme des pantins, on se fiche royalement de leurs oppositions, et le cliffhanger ne relance rien. C'est plat, juste fait pour vendre encore, toujours plus, jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à l'absurde, du Batman, même s'il n'y a rien à raconter.

Tony Daniel devrait se contenter de dessiner car, même s'il est loin d'être renversant, il est plus supportable dans cet exercice que comme scénariste. (L'a-t-il compris tout seul ? En tout cas, il a quitté la série en vo et va désormais s'occuper d'Action Comics, avec Superman).
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Batman & Robin (#7 : Possédé !) : Morgan Ducard torture Robin que Batman s'empresse de rejoindre pour le sauver et en découdre avec Personne. L'affrontement entre les deux rivaux sera explosif, mais le jeune Damian Wayne, provoqué une dernière fois par son adversaire, succombe à la tentation...

L'avant-dernier chapitre du premier arc de Peter Tomasi fait l'effet d'une libération : le scénariste a méthodiquement fait monter la pression et, enfin, l'heure du duel entre Batman et Personne a sonné. Leur combat occupe largement l'épisode, ponctué par des dialogues où s'affirment le ressentiment, la revanche, la quête d'identité, la conception de la justice. Le résultat est intense et jubilatoire, même si c'est également très violent, âpre. Et encore une fois, quel cliffhanger redoutable !

Patrick Gleason se lâche lui aussi dans une succession de splash et doubles pages où tout vole en éclats, des os se brisent, du sang gicle. Chaque coup porté est vraiment ressenti, la fureur de la bagarre est admirablement rendue : l'artiste ne déçoit pas, même si avec son encreur Mick Gray il en profite aussi pour sacrifier les décors (on peut admettre qu'il commence à s'essoufler après 7 épisodes pareils).

Toujours, et de loin, la meilleure série de la revue.
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Batgirl (#7 : Vu d'en dessous) : j'ai suffisamment dit tout le mal que je pensais de ce titre pour le zapper complètment cette fois (et définitivement). Donc, pas de critique (et de toute manière, feuilletez et vous vous rendrez compte que c'est trop laid pour s'infliger ça).
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Bilan : pas content - le couperet va tomber : j'arrête les frais au prochain numéro. Seul Batman & Robin surnage, et une seule série satisfaisante pour 5,60 E, c'est trop cher. Les hiboux de Snyder m'ennuient. Le reste est du remplissage (en restant poli). Quelle déception tout de même que le kiosque Urban Comics !  
Spider-Man 6 :

Spider-Man (#681-683 : Mission spatiale - Fins du monde) : Spider-Man et la Torche (des 4F) viennent en aide aux membres de la station orbitale Apogée 1 dont fait partie John Jameson (le fils de J. Jonah) et qui est piratée par le Dr Octopus.
Cette mission remplie, le Tisseur n'en a cependant pas fini avec Otto Octavius, qui a reformé les Sinister Six (avec le Rhino, l'Homme-Sable, Electro, le Caméléon et Mystério). Son plan consiste à se faire passer pour le sauveur de l'humanité en démontrant qu'il peut remédier au réchauffement climatique. Spidey fait appel aux Vengeurs tandis que les chefs d'Etat du monde sont divisés sur les intentions d'Octopus...

Passons vite sur la seconde partie de l'histoire Mission Spatiale (dont je n'ai pas lu le début et qui n'est pas très bonne) pour nous concentrer sur le début de la nouvelle saga, Fins du monde. Cet arc comptera 6 épisodes (suite le mois prochain, et épilogue en Février).
Dan Slott, le scénariste désormais seul aux commandes de la série, voit grand et développe une intrigue dans laquelle il implique une grande galerie de vilains (les Sinister Six recomposés) et de héros (les Vengeurs en renfort de Spidey). Tout cela ressemble fort à un mini-event...
Le résultat manque un peu de rythme et surtout de souffle, comme s'il y avait une limite éditoriale pour ne pas, malgré tout, charger la barque en plus des crossovers traditionnels. Mais aussi parce que le plan de Doc Ock imaginé par Slott, avec ses accents écolos, peine à susciter un vrai suspense, une vraie tension. On voit bien en définitive que tout ça n'est qu'un prétexte pour opposer les Vengeurs aux Sinister Six, et donc Spidey à Octopus. Sans compter que, pour les plus curieux, il est connu que la série file droit vers son 700ème épisode, va être relaunchée et qu'on promet un grand bouleversement pour le héros. Or, cette façon d'écrire des histoires non plus comme une collection d'épisodes en soi mais pour préparer une refonte du titre des mois à l'avance condamne les intrigues à n'être que des étapes avant une pseudo-révolution (qui ne durera que quelques mois).
Ce n'est pas désagrèable à lire, le cliffhanger du 2ème chapitre est efficace (les Vengeurs sont tous au tapis), mais de là à dire que c'est palpitant...

Après Guiseppe Camuncoli (encré par Klaus Janson - ce qui rend son dessin un peu meilleur), c'est Stefano Caselli qui illustre Fins du monde (1 & 2/6). L'italien a un style très expressif, avec un découpage efficace, qui convient bien à l'histoire et la série : il a fait des progrés notables depuis ses affreux épisodes d'Avengers Academy.
La colorisation de Frank Martin Jr est un peu trop froide et, comme souvent actuellement, couvre trop l'encrage.
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Spider-Man & Miss Hulk (Avenging Spider-Man #7 : J'donne ma langue au chat) : après avoir donné un coup de main pour neutraliser une monstrueuse bestiole dans les égoûts, Spider-Man suit, contre l'avis de sa partenaire du soir, Miss Hulk à une exposition sur l'art égyptien dans un musée. Des voleurs s'introduisent en coulisses pour dérober une statuette, ce qui a pour effet de réveiller une déesse et de causer pas mal de dégats...

Cet épisode a été l'argument pour que j'achète la revue puisqu'il est signé par le couple Immonen. Comme (apparemment) à chaque fois dans la série Avenging Spider-Man, il s'agit d'un one-shot réunissant le Tisseur et un autre héros. 
Kathryn Immonen avait d'abord pensé à une team-up entre Spidey et la Guêpe, mais celle-ci étant morte a été remplacée par Miss Hulk. La scénariste s'est amusée (et nous amuse aussi beaucoup) avec une intrigue totalement loufoque où le caractère ombrageux de la géante verte fait des étincelles avec celui facétieux du Tisseur et où les péripéties délirantes, sur fond de mythologie égyptienne, assurent le spectacle.
Voilà qui est incroyablement rafraîchissant, drôle, rythmé !

Stuart Immonen illustre le script de son épouse avec sa tonicité habituelle. Ses planches sont un régal : on peut les lire facilement, en admirant déjà la virtuosité avec laquelle l'artiste bonifie chaque situation, puis plus attentivement, en remarquant comment il soigne la gestuelle, les expressions, varie les effets de découpage.
Pour (je crois)la première fois, Matt Hollingsworth colorise Immonen et le résultat est très abouti, avec des nuances superbes.   
Rien que pour cet épisode, la revue mérite l'achat.
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Scarlet Spider (#3 : Le contrat) : le clone de Peter Parker, Kaine, est désormais justicier masqué à Houston. Il protège une certaine Aracely, victime de trafiquants d'être humains...

Je ne sais honnêtement pas quoi dire de ce truc : le personnage ne me dit rien (issu de la fameuse Saga du clone, que je n'ai pas lue), l'épisode m'est passé au-dessus de la tête et ne m'a pas donné envie d'en savoir plus.

Les dessins ne m'ont pas plu non plus.

Tout ça ressemble trop à un énième produit capitalisant sur Spider-Man.
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Bilan : Indécis - Avenging Spider-Man est une vraie pépite. Mais comme c'était l'unique raison de cet achat, j'ignore si je reviendrai à la revue le mois prochain pour connaître la suite et fin de la saga Ends of earth (sans compter que Scarlet Spider m'indiffère).
Wolverine 6 :

Wolverine & the X-Men (#11 : Avengers vs X-Men) : Les mutants et les héros se cassent la figure auw quatre coins du monde. L'enjeu de la bataille : récupérer Hope, probable nouvelle hôtesse de la force du Phénix. Wolverine retrouve la gamine mais les commandos de la mort Shi'Ar débarquent pour l'éliminer...

Comment bien plomber une série avec un crossover ? C'est ce que cet épisode illustre parfaitement. Passe encore qu'AvX implique mutants et héros et impacte plein de titres, obligés d'en suivre la trame, mais pourquoi faut-il que cela contamine autant de productions, et autant de temps ?
Jason Aaron a du talent mais il échoue cette fois à sauver les meubles : ses personnages, dont certains ont fait le choix étonnant de rallier le parti de Cyclope (devenu dans l'affaire un méchant comparable à ce que fut Magnéto), sont embarqués dans ce barnum où tout le monde s'en met/prend plein la tronche.
Finie la rigolade des premiers arcs, finie la caractérisation originale, fini le cocktail jubilatoire entre action et délire avec ces seconds rôles savoureux : tout ça est broyé dans la machine AvX... Voilà pourquoi j'en ai marre de ces events, et plus encore de la manière dont ils contaminent tant de séries.

Pour ne rien arranger, Chris Bachalo cède à nouveau sa place de dessinateur à Nick Bradshaw, ce clone d'Art Adams (dont je n'ai jamais été fan), dont les pages surchargées de détails, aux personnages peu expressifs, rendent la lecture encore plus pénible.

Les events font vendre des comics mais exténuent le fan en étant trop fréquents, trop longs, trop envahissants.
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Wolverine (#300 : Retour au Japon) : Logan est pris au milieu d'une guerre clanique et mafieuse entre la Main (dont la direction par le Caïd est contestée) et les Yakusas. Dents-de-sabre et le nouveau Samouraï d'Argent viennent participer aux festivités...

C'est décidemment un mauvais mois pour la revue car cet épisode spécial de trente pages pour célèbrer le 300ème épisode de la série est une déception. Jason Aaron est en roue libre, il n'arrive pas à rendre intéressante cette histoire qu'on a l'impression de relire pour la énième fois avec moults ninjas, gangsters. Les guest-stars ne servent à rien et Wolverine traverse tout ça comme un automate réduit à larder des méchants.
30 pages pour ça : c'est beaucoup trop pour si peu de choses.

Les dessins ne sont pas plus convaincants : Adam Kubert fait partie de ces dessinateurs côtés dont je comprends pas la notoriété ; Ron Garney bâcle ses pages comme jamais, et Steve Sanders est d'une faiblesse que ne fait que souligner l'horrible colorisation de ses scènes.
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Wolverine (#1000 : Si j'avais des griffes) : Une jeune fille mal dans sa peau imagine comment son existence serait plus heureuse si elle pouvait être comme son idole, Wolverine... Jusqu'à ce qu'elle le rencontre, sans le reconnaître.

Ces douze pages écrites par Sarah Cross et dessinées par Joao Lemos ne sont pas terribles, mais en fin de compte, avec cette petite fable inoffensive, on a la partie la plus sympathique de la revue. Rien de renversant, un peu mièvre même, mais avec ces allusions ironiques à Twilight et sa chute amusante, c'est distrayant.
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Bilan : décevant - AvX gâche la partie, le 300ème épisode du griffu n'est pas à la hauteur... Si j'avais sû, j'aurai zappé ce numéro.   
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Pour le dire simplement : c'est pas un bon mois.
Renseignements pris, AvX va continuer à impacter W&TXM jusqu'au #16... Là, j'en ai vraiment ma claque, des events, des tie-in !
Je vais donc cesser l'achat du dernier mensuel que je suivais en vf. En attendant le relaunch Marvel (et Panini ?) : nouvelles (re)numérotations, nouvelles équipes créatives, nouvelles directions pour les séries, nouvelles séries tout court...
Il est trop tôt pour savoir comment Panini va réorganiser les sommaires de ses revues, peut-être même en créant un nouveau mensuel à l'occasion. Logiquement, il ne devrait pas y avoir de révolution, mais des aménagements.
Certaines productions Marvel sont prometteuses, comme All-New X-Men par Brian Bendis et Stuart Immonen, Thor : God of Thunder par Jason Aaron et Esad Ribic, Fantastic Four/FF par Matt Fraction et Mark Bagley/Mike Allred, Wolverine par Paul Cornell et Alan Davis, voire Captain America/Uncanny Avengers par Rick Remender et John Romita Jr/John Cassaday, Secret Avengers par Nick Spencer et Luke Ross, Young Avengers par Kieron Gillen et Jamie McKelvie...
D'autres relances sont moins engageantes comme Avengers/New Avengers par Jonathan Hickman et Jerome Opena (entre autres)/Steve Epting...
Et tout ça ne constitue qu'une petite partie de l'opération. Que Panini retiendra-t-il ? Et dans quelles revues atterrira tel ou tel titre ? Réponse en Mai 2013. D'ici-là, ma revue de presse va se contenter de commentaires sur des hors-séries ou des bimestriels, où sont prévus des choses plus intéressantes, loin d'AvX.

Quant au kiosque Urban, ç'aura été LA grande déception. La reprise en main de DC en vf est une réussite en librairie, où la filiale de Dargaud offre rééditions et nouveautés en nombre et de qualité, mais ses revues sont trop chères pour leur quantité et avec des sommaires trop inégaux (pourquoi avoir écarté des séries comme Wonder Woman, Aquaman, Catwoman, Batman Inc., Batwoman ?).
Dommage.

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