jeudi 9 avril 2009

Critique 19 : HOUSE OF M, de Brian Michael Bendis et Olivier Coipel



House of M est une saga en 8 épisodes, paru en 2005, écrit par Brian Michael Bendis et dessinée par Olivier Coipel.
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Wanda Maximoff alias la Sorcière Rouge, fille de Magnéto et soeur de Vif-Argent, a progressivement perdu la raison jusqu'à décimer une partie des Avengers sans s'en rendre vraiment compte. L'ampleur de ses pouvoirs (grâce auxquels elle peut altérer la réalité) est devenu tel qu'elle représente une menace pour le monde, et ni la magie du Dr Strange ni la télépathie du Pr Xavier (mentor des X-Men) ne peuvent plus maîtriser les crises délirantes de la jeune femme. Charles Xavier organise donc une réunion au sommet avec les Nouveaux Vengeurs et les X-Men pour décider du sort de Wanda. Au terme d'un débat houleux, les héros se rendent à Génosha, où Magnéto vit avec ses enfants. A leur arrivée, l'endroit est désert, abandonné, puis peu après le Pr Xavier se volatilise brusquement tandis que le Dr Strange ne parvient pas à localiser Wanda. Emma Frost la repère dans une sorte d'église où Spider-Man pénétre quand une lumière éblouissante efface tout...
Le monde s'est métamorphosé : les mutants dominent la population, Magnéto, chef de la « Maison de M » (« House of M »), contrôle tous les gouvernements du monde ! Seul Wolverine se souvient de ce qui s'est passé avant et décide d'agir pour savoir ce qui est arrivé. Pour cela, il va trouver une alliée inattendue, une fillette ayant le pouvoir de rendre aux autres le souvenir de la réalité : Layla Miller.
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D'abord, cette mini-série, avec son concept, proche d'un gigantesque "What if...?", l'a rapprochée d'une parenthèse baroque dans la continuité de l'univers classique de Marvel, ce qui fait qu'on peut la lire et l'apprécier en soi, pour elle seule, tout en ayant envie d'en connaître les conséquences.
Mais de conséquences, finalement, HOM en a peu eu de concrètes et de durables, si ce n'est d'ébranler psychologiquement quelques héros dont la vie dans cette réalité réinventée était bouleversée (ainsi Spider-Man était marié à Gwen Stacy, son premier amour tué par le Bouffon Vert, et son oncle Ben était encore en vie, ou, plus notable, Wolverine n'est plus amnésique). La force de ce crossover est donc aussi sa faiblesse : Marvel n'a pas su/pu/voulu (au choix) en exploiter davantage les répercussions.
Malgré tout, comme je le disai, cela reste une lecture très agréable, avec un développement intriguant et prenant, des dialogues ciselés, un cadre originale et riche en surprises. Bendis expédie un peu le dénouement (comme souvent avec lui), mais ça ne gâche pas la bonne impression dégagée par l'ensemble.
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Graphiquement, Olivier Coipel, auquel le succès de cette saga a apporté une notoriété foudroyante et durable, n'avait pas encore atteint la maturité qu'il affiche avec Thor aujourd'hui. Mais il nous gratifie quand même de planches superbes, tantôt spectaculaires, tantôt habilement séquencées (comme durant les conciliabules entre les héros).
Plus dommageable est la succession d'encreurs - Rick Magyar, Scott Hanna... - qui nuit à la cohérence esthétique de l'ensemble.
La mise en couleurs de Frank d'Armata rattrape cet impair. 
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Un "must read" efficace.

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