samedi 24 février 2024

PINE & MERRIMAC #1 (Kyle Starks / Fran Galan)

 

A Jamesport, Missouri, à l'angle des rues Pine et Merrimac, se trouve l'agence d'enquêtes privées de Linnea et Parker Kent. Elle est une ancienne flic qui a perdu sa soeur, assassinée durant leur enfance. Lui un ancien lutteur. Lorsqu'un couple vient leur demander de retrouver Tabitha, leur fille, Linnea accepte l'affaire malgré les souvenirs qu'elle fait remonter en elle...



J'avais acheté ce premier épisode le mois dernier, lors de sa sortie, mais je l'ai gardé sous le coude en attendant de voir ce que donnerait le deuxième numéro pour savoir si j'allais en tirer des critiques. Et je peux vous dire que je vais vous reparler de Pine & Merrimac dès la semaine prochaine et par la suite car c'est un gros coup de coeur.


J'avais vu ici et là (La mini Assassin Nation, des apparitions aux générique de Batman : The Brave and the Bold) le nom de Kyle Starks, scénarite et co-créateur de cette série, mais c'est surtout Fran Galan qui m'a motivé à acheter Pine & Merrimac. En effet, l'an dernier, Marvel avait publié un one-shot, Werewolf by Night, illustré par l'artiste espagnol, qui avait été une de mes lectures favorites et j'étais impatient de savoir où Galan rebondirait.
 

Boom ! Studios est une maison d'édition indépendante qui propose des choses très intéressantes et dont le succès de Something is killing the children (et ses spin-off) de James Tynion IV et Werther Dell'Edera a mis en lumière le reste de son catalogue. Cette fois, il s'agit d'un polar à l'ancienne sur un couple de détectives privés dont le titre pourrait faire croire qu'il s'ait de leur identité alors qu'en vérité cela désigne l'adresse de leur agence à Jamesport dans le Missouri.
 

Dans ce décor loin des métropoles américaines, on suit donc Linnea et Parker. Leur passé est résumé au début du premier épisode, de manière rapide mais claire : elle est une ancienne flic qui a vécu un drame durant son enfance (sa soeur a été enlevée et retrouvée morte) puis qui a rencontré son futur mari, lutteur, lors d'une enquête. Ils se sont mariés et reconvertis en enquêteurs. La plupart de leurs dossiers concernent des affaires d'adultère.

Jusqu'à ce qu'un couple vienne leur demander de retrouver leur fille, Tabitha, disparue. Même si Linnea s'est jurée de ne jamais accepter ce genre d'investigations, elle ne résiste pas à l'envie de réconforter ces parents. Avec Parker, elle remonte la piste de bikers qui évoquent une île voisine où il se passerait de drôles de choses...

Kyle Starks ne cherche pas à réinventer la roue. L'intrigue démarre de su des bases très classiques : les deux héros sont un peu la tête (Linnea) et les jambes (ou les muscles - Parker). Le cadre de Jamesport fournit un environnement a priori paisible et sans histoire mais cachant en réalité des secrets glauques. Les enquêtes du couple leur valent la rancune des gens dont ils ont mis à jour les tares, mais aussi des amitiés solides, notamment avec leur voisin, Jody, qui tient un stock de surplus militaire, une sorte de bazar avec des articles à bas prix.

La caractérisation des personnages est elle aussi basique : Linnea est une femme qui a traversé des choses dures mais que sa silhouette frêle ne laisse pas deviner. Parker est un type un peu rustre mais follement épris de sa femme et dont l'expérience du ring fait un partenaire utile quand l'ambiance se met à chauffer. Les parents de Tabitha sont des gens ordinaires frappés par un drame auquel nul ne peut rester insensible.

On est donc dans un épisode d'exposition, où les protagonistes et le décor sont présentés. Mais le rythme file à toute allure, c'est un vrai page-turner, très efficace et quand on arrive à la fin de ce premier chapitre (pour l'instant, les auteurs se gardent de dire si le titre sera une série limitée ou une ongoing, attendant de voir comment il sera accueilli par les lecteurs, mais les ventes sont excellentes donc tous les espoirs sont permis), on a envie de lire la suite car on s'est attaché sans difficulté aux héros.

Fran Galan assure le dessin et sa colorisation et le résultat est aussi beau que sur Werewolf by Night. S'il est impossible d'être catégorique sur la technique employée, vu les ressources actuelles de l'infographie qui permet de copier n'importe quoi, il me semble quand même évident que Galan dessine sans encrage et utilise de l'aquarelle ensuite. Ce qui suppose une compétence très solide car évidemment on ne peut pas rattraper ce qu'on a raté : soit la planche est parfaitement exécutée, soit il faut la refaire entièrement.

Galan ne s'inscrit pas dans un registre purement réaliste, il exagère subtilement les proportions, les expressions, souligne les physionomies, accentue les perspectives, ce qui ajoutent au dynamisme de l'ensemble. Le rôle joué par les lumières et les ombres est déterminant et magnifiquement accompli. C'est impressionnant et Kyle Starks sait qu'il dispose d'un artiste de première classe, à même de transcender son script.

Au risque de me répéter et de paraître prudent, Pine & Merrimac est très classique, mais surtout possède un fort potentiel, de quoi en faire un sleeper, le titre que personne n'attend et qui conquiert une fan base de fidèles supporters. Alors, ne passez pas à côté et rejoignez la bande !

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