vendredi 8 décembre 2023

BIRDS OF PREY #4, de Kelly Thompson et Leonardo Romero


La couverture de ce quatrième épisode de Birds of Prey ne ment pas : ça va chauffer et cogner dur entre les héroïnes ! Kelly Thompson et Leonardo Romero livrent un numéro explosif où l'action domine dans des pages superbes et intenses jusqu'à un cliffhanger palpitant. Cette série est jubilatoire.


Wonder Woman arrive sur Themyscera pour stopper les Birds of Prey. Tour à tour, Zealot, Big Barda et Batgirl tentent de couvrir le fuite de Black Canary, Sin et Harley Quinn. Mais l'affrontement terminé, la vérité sur la détention de Sin aboutit à une révélation menaçante pour l'île des amazones elle-même...


Des séries sorties cette semaine, on peut distinguer deux catégories : celles qui, comme Shazam ! ou Daredevil, ont échoué à tenir leurs promesses, et celles, comme Birds of Prey et X-Men (dont je parlerai plus tard), qui confirment la solidité de leurs équipes artistiques et la qualité de leur production.
 

Ce qui saute aux yeux avec Birds of Prey, c'est combien Kelly Thompson écrit - enfin ! - ce qu'elle n'a jamais eu l'opportunité de faire chez Marvel. Alors que si peu de scénaristes savent bien animer un groupe de super-héros, elle a ça dans le sang !


Adoubée par Gail Simone, qui a longtemps rédigé les aventures des BoP, Thompson est en pleine confiance, mais elle n'est pas arrivée chez DC seulement armée du soutien de sa consoeur. Elle est venue avec ses idées, son style, et il est frappant de voir à quel point ils collent à la série.

J'ignore si le titre sous sa conduite est un gros succès, je ne m'intéresse guère aux chiffres de vente (seulement au moment où une série est annulée), mais je pense vraiment que Birds of Prey a tout pour plaire. C'est efficace, rythmé, inventif, un divertissement quatre étoiles. Et j'espère que, le moment venu, quand il y aura assez de matériel pour ça, Urban traduira ces épisodes pour la France, qui n'a eu que trop rarement accès aux aventures des Oiseaux de Proie.

Dans ce quatrième épisode, comme on peut le deviner dès la couverture, il y a beaucoup d'action. Ce n'est pas nouveau : depuis sa relance, la série ne ménage ni ses héroïnes ni ne frustre ses lecteurs. Mais là, on franchit clairement un palier puisque les héroïnes vont affronter Wonder Woman dont elles ont "envahi" l'île natale.

Plutôt que de se concentrer sur une seule opposition évidente, mise en avant sur la couverture, Kelly Thompson éprouve l'amazone avec plusieurs de ses personnages. On appréciera une fois encore la manière dont Leonardo Romero créé pour chacune des chorégraphies distinctes, soulignant leurs différences dans une telle situation.

Bien entendu, le face-à-face entre Big Barda et Wonder Woman est le plus spectaculaire : la force colossale de l'ancienne Furie d'Apokolips et de l'amazone aboutit à une bagarre épique, âpre, disputée. Diana prend cher mais rend coup pour coup et le résultat est crédible.

Plus inattendue, l'intervention de Batgirl s'avère un vrai challenge pour Batgirl. En revanche, Zealot n'a pas vraiment l'occasion de briller face à Diana, mais il faut alors se souvenir qu'elle a fait voeu de ne tuer personne sur Themyscera avant, sinon, à n'en pas douter, la membre des WildC.A.T.S. aurait fait couler le sang.

Je reviens sur le dessin de Romero pour sa clarté. Il ne s'agit pas seulement d'une évidence car ce n'est pas donné à tout le monde de produire des scènes de combat aussi dynamiques et originales dans perdre de vue leur lisibilité. On peut, en s'adonnant à cet exercice, se laisser griser mais Romero ne tombe pas dans ce piège et c'est d'autant plus méritoire qu'en prime les belligérantes portent toutes des tenues très bariolées, très graphiques, et qu'il ne sacrifie aucun des détails de ces tenues.

Le cadre de ces bastons n'est pas non plus négligé : la forêt de Themyscera est valorisée et mise à contribution dans des moments clés, qu'il s'agisse de montrer l'impact des coups portés et reçus, ou de s'en servir pour les acrobaties accomplies notamment par Batgirl.

Dans le dernier quart de l'épisode, le rythme se calme un peu pour exposer la menace réelle qui pèse sur l'île des amazones et qui explique pourquoi Sin a été enlevée et retenue ici. Une entité géante, Megaera, pervertie qui plus est par l'arme de Big Barda, a besoin d'un hôte et c'est aux BoP de maintenant s'en occuper, ce qui ne s'annonce pas gagné après la défaite de Wonder Woman face à cette créature.

J'en dis peut-être trop, mais en vérité, l'essentiel est à venir dans le prochain épisode qui s'annonce peut-être encore plus dantesque que celui-ci. Les connaisseurs de l'oeuvre de Kelly Thompson auront remarqué son goût intact pour les monstres hors normes et les rebondissements dépassant les compétences de ses personnages. Mais cela garantit des frissons pour la suite de cet arc.

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