mardi 1 août 2023

DARK AVENGERS : THE END IS THE BEGINNING, de Jeff Parker, Kev Walker, Declan Shalvey, Gabriel Hernandez Walta et Neil Edwards


Suite directe de Thnderbolts #174, Dark Avengers : The End is the Beginning est le moyen qu'avait trouvé Marvel en 2012 pour tenter de conquérir de nouveaux lecteurs. Ainsi ce n'est pas un relaunch puisque ce titre (re)démarre au... N° 175, soit 159 épisodes après la fin du run de Brian Michael Bendis ! Jeff Parker se prête au jeu et poursuit ses intrigues, toujours en compagnie des fidèles Kev Walker et Declan Shalvey, avant que ce dernier ne soit ponctuellement remplacé par Gabriel Hernandez Walta, puis que Neil Edwards reprenne en charge toute la partie graphique.


Après avoir, avec l'aide de Hank Pym, installé dans les Everglades une sorte d'antenne relais destinée à localiser les Thunderbolts perdus dans le temps, Luke Cage rentre au Raft pour découvrir qu'il est relevé de ses fonctions et que la seconde formation des Dark Avengers, composé de Ragnarok (un clone de Thor), Trickshot (le frère de Hawkeye), Toxie Doxie (issue de Stark Industries) et Dark Spider-Man, remplace les T-Bolts. Mais Cage a un joker : il nomme son remplaçant et c'est Skaar, le fils de Hulk !


Les Thunderbolts ont remonté encore le temps jusqu'à l'ère pléistocène (2,5 millions d'années av. J.C.) ! Ils sauvent un autre voyageur temporel avant de remarquer qu'une brèche s'est ouverte dans leur Tour, laissant échapper les restes de Man-Thing qui se recompose et se révèle doué de parole mais incapable de se téléporter dans l'espace-temps. Le voyageur temporel rescapé va s'en charger, ce qui n'est pas une bonne nouvelle puisqu'il s'agit du Dr. Fatalis !


Luke Cage et Skaar reçoivent leur ordre de mission pour les Dark Avengers : ils doivent retrouver Erk Wender, un super-humain capable de générer de l'énergie et actuellement aux mains du maître du Sultan Magus, qui, grâce à lui, a érigé autour de son pays, le Sharzhad, un dôme impénétrable. Cependant, Fatalis a ramené les Thunderbolts dans le présent en Latvérie avant de les expédier dans un futur cauchemardesque !


Au Sharzhad, la situation dégénère rapidement quand le Sultan Magus s'en prend à Luke Cage et Skaar et que les Dark Avengers s'enfuient. Les Thunderbolts, eux, ont abouti 78 ans dans le futur, au milieu d'une guerre ouverte entre les mutants et Mondo City, dont les forces de l'ordre font régner la terreur. Leur Tour est détruite.


Boss Cage, le représentant des forces de l'ordre du futur, attaque les Thunderbolts avant que des mutants ne leur viennent en aide et n'obligent le policier à battre en retraite. Le Fantôme a eu le temps de collecter des informations sur ce futur dystopique et appris qu'une catastrophe au Sharzhad survenue 78 ans plus tôt en est la cause. Justement, dans le présent, les Dark Avengers franchissent le dôme du Sharzhad et récupèrent Erik Wender, mais pas pour l'exfiltrer...


Pour retourner à notre époque, les Thunderbolts comprennent qu'ils doivent atteindre la plus haute tour de Mondo City et ils décident d'aider les mutants à attaquer la ville pour y parvenir. De nos jours, John Walker, Songbird et Mach V découvrent que le comité de surveillance du programme Thunderbolts a fait construire une nouvelle prison qui bénéficiera du même système d'étanchéité que le dôme du Sharzhad, mais quand ils sont repérés, ils sont traqués. Le Sultan Magus, après avoir battu Luke Cage et Skaar, s'en prend aux Dark Avengers pour garder Erk Wender à son service.
 

John Walker arrêtent les responsables du comité de surveillance du programme Thunderbolts et les font passer aux aveux puis communiquent ce qu'ils ont appris à Luke Cage et Skaar pour qu'ils stoppent les Dark Avengers avec le renfort de Songbird et Mach V. Dans le futur, les Thunderbolts atteignent la tour de Mondo City et captent un message de Hank Pym. Le Fantôme et Man-Thing se préparent à téléporter le groupe lorsque Boss Cage surgit...


Boss Cage a compris qu'en réintégrant leur époque, les Thunderbolts éviteront la catastrophe qui a conduit à ce futur cauchemardesque et les laisse filer. L'équipe resurgit de nos jours, juste à temps pour prêter main forte à Cage, Skaar, Songbird et Mach V afin de neutraliser les Dark Avengers et rapatrier Erik Wender. La catastrophe est évitée de justesse et le futur dystopique n'aura pas lieu.


Skaar et John Walker embarquent les Dark Avengers dans le quinjet prêté par Hank Pym mais Toxie Doxie envoûte Skaar pour provoquer le crash de l'appareil. Pour éviter cela, Man-Thing téléporte l'engin à Manhattan. Seul avec les Thunderbolts, Luke Cage décide de les laisser libres, estimant qu'ils se sont rachetés. Man-Thing les téléporte dans les Everglades où ils décident de rester ensemble.

Je ne vais pas revenir sur la manière, grotesque, dont Marvel a refusé de continuer Thunderbolts tout en faisant de Dark Avengers sa suite directe, au point de conserver la numérotation du premier titre. Il s'agit là d'une manoeuvre absurde pour visiblement tenter de séduire les fans des Dark Avengers, une équipe créée par Brian Michael Bendis durant le Dark Reign (le statu quo ayant suivi l'event Secret Invasion et précédé l'Heroic Age après l'event Siege).

La série de Bendis compta 16 épisodes (dessinés par Mike Deodato Jr. avec la participation de Greg Horn) et un Annual (dessiné par Chris Bachalo) et mettait en scène une équipe assemblée par Norman Osborn, devenu le grand héros national à la fin de l'invasion Skrull. Sous l'identité et l'armure de Iron Patriot, il grima plusieurs super-humains en Avengers : Bullseye devint Hawkeye, Moonstone Ms. Marvel, Venom Spider-Man, Daken Wolverine, et il ajouta à ces derniers le dieu Arès et Sentry. Marvel Boy quitta vite le groupe en comprenant que Osborn était fou.

Défaits lors de Siege, les Dark Avengers perdirent Arès et Sentry dans la bataille d'Asgard. Mais Bendis n'en avait pas fini avec cette équipe et lors du deuxième volume de New Avengers, il organisa la revanche de Osborn contre les amis de Luke Cage, recrutant Trickshot (Barney Barton), Toxie Doxie (June Covington), Dark Spider-Man et Ragnarok (le clone de Thor, apparu durant Civil War), en les déguisant à nouveau en Avengers (Toxie Doxie en Scarlet Witch, Trickshot en Hawkeye). Avec une nouvelle défaite à la clé.

A charge pour Jeff Parker de réutiliser ces méchants travestis en les intégrant aux intrigues en cours dans Thunderbolts. Ce n'est pas ce qui a gêné le scénariste, capable, semble-t-il, de s'adapter à toutes les excentricités éditoriales. Mais il n'abandonne pas pour autant les histoires en cours. Il va même faire mieux en les réunissant.

Il est remarquable de lire comment le scénariste réussit à construire un récit à même d'unifier deux projets dissemblables, mais c'est un vrai coup de génie qu'il a eu en envoyant les Thunderbolts toujours en cavale dans un futur cauchemardesque justement provoqué par la mission que doivent accomplir les Dark Avengers. Certes, avec un arc de neuf épisodes, on n'échappe pas à quelques longueurs et circonvolutions, comme quand par exemple, alors qu'ils sont remontés jusqu'au pléistocène, les Thunderbolts sont lestés de Dr. Fatalis.

Pour comprendre comment Fatalis s'est trouvé là, il faut avoir lu le run de Mark Millar et Bryan Hitch sur Fantastic Four, des épisodes mal aimés et il faut bien le dire peu réussis, dont le dernier arc confrontait Fatalis à son maître, un type surpuissant qui, pour corriger son ancien élève, l'expédia dans la préhistoire.

Graphiquement, on sent que les artistes ne sont plus aussi investis. Kev Walker, désormais encré par Terry Pallot, fait encore bonne figure, mais Declan Shalvey s'en va au n°78. Il sera remplacé pour l'épisode suivant par Gabriel Hernandez Walta, qui tente visiblement de l'imiter sans convaincre. Pourtant, la série utilisait Walker et Shalvey intelligemment, le premier dessinant les scènes avec les T-Bolts, le second celles avec les Dark Avengers.

Au n°80 c'est Neil Edwards qui va devenir l'unique artiste de la série (et ce jusqu'à la fin, au #190). Edwards est un dessinateur gallois qui a souvent servi de doublure pour Bryan Hitch dont il copie le style, mais sans autant de virtuosité. Il est encré lui aussi par Terry Pallot et ne se dégonfle jamais devant les scripts délirants et chargés de Parker. Mais bon, on sent clairement qu'une partie du charme a disparu avec les défections de Walker et Shalvey, et donc que la manoeuvre éditoriale de Marvel fera long feu.

Toutefois, Parker range ses jouets et s'il en était resté là, il aurait bouclé son run en beauté. Malheureusement, il s'est senti obligé d'écrire un ultime arc très laborieux, qui gâche un peu sa sortie. Mais ça, je vous en parlerai dans une entrée dédiée.

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