Si je n'avais pas consacré de critiques à Harley Quinn : Black + White + Red, je vais me rattraper avec Harley Quinn : Black + White + Redder qui a débuté sa publication cette semaine. Il s'agit comme son titre l'indique d'histoires courtes dessinées uniquement en noir, blanc et rouge, réalisées par des équipes artistiques différentes, à raison de trois par numéro. Et DC a convoqué du beau monde, à commencer par une très chouette couverture de Bruno Redondo.
- THE MAN OF STEAL (Ecrit par Chip Zdarsky, dessiné par Kevin Maguire) - Harley Quinn entraîne Poison Ivy jusqu'à la Forteresse de Solitude en l'absence de Superman, avec le projet de la cambrioler. Mais une fois dans la place, bien des surprises les attendent...
A elle seule, cette short story justifie l'achat de ce numéro puisque c'est rien moins que le génial et trop rare Kevin Maguire qui la dessine (actuellement, l'artiste finaliserait un creator-owned. A suivre.). Et son trait toujours aussi expressif ne peut que faire des merveilles avec un personnage aussi excentrique que Harley Quinn. Pour les fans de Maguire, c'est un régal, d'autant que Chip Zdarsky lui a écrit un script aux petits oignons.
Le pitch est mince mais très drôle et cette visite de la Forteresse de Solitude réserve bien des surprises pour Harley et Ivy, notamment un robot majordome qui a l'apparence de Batman... le Dark Knight n'est pas invité aux parties de poker que la Justice League dispute dans l'antre du Man of Steel d'ailleurs ! On rit de bon coeur et le format court convient idéalement car Harley Quinn peut devenir très vite usante sur des épisodes entiers.
- PUSH THROUGH THE PAIN (Ecrit par Leah Williams, dessiné par Natacha Bustos) - D'où Harley Quinn tient-elle ses talents d'acrobate ? Réponse dans son adolescence passé dans le cours de gymnastique de la très sévère Mme Mardock...
Leah Williams est une scénariste que j'apprécie beaucoup et elle se penche ici sur une sorte d'origin story instructive car, à ma connaissance, peu visitée. En effet, Harley Quinn n'est pas qu'une anti-héroïne foldingue, c'est aussi depuis sa création (par Paul Dini et Bruce Timm) une acrobate redoutable. On trouve ici l'explication à ce talent dans un récit à la fois cruel pour elle et aussi pour son enseignante.
Natacha Bustos (qu'on retrouvera à la rentrée pour la série Fire & Ice) prouve une fois encore que Marvel a eu bien tort de la laisser filer (après l'avoir pourtant promue comme "stormbreaker). Son trait souple et ses découpages inventifs épousent à la perfection le récit et le caractère bondissant de Harley. Superbe.
- GET GAGGY (Ecrit par Paul Scheer et Nick Giovannetti, dessiné par Tom Reilly) - Interrogée par Harley Bullock au poste de police après un braquage au musée de Gotham, Harley raconte n'importe quoi pour mieux couvrir une vieille amie...
Tom Reilly, qui avait brillé sur la mini-série Ant-Man de Al Ewing, passe chez DC pour se faire remarquer avec ce troisième segment. Ecrit par par l'acteur Paul Scheer avec Nick Giovannetti, le scénario nous embarque dans une histoire de braquage farfelu commis par des bras cassés qui veulent tous prouver qu'ils peuvent devenir des cadors.
La personnalité de victime de Harley est habilement exploitée pour mieux aboutir à un twist final où le lecteur découvre qu'elle a davantage manipulé son monde qu'elle n'a été manipulée. Reilly s'empare de cet argument pour produire des planches très dynamiques où l'exubérance de Harley est bien soulignée mais aussi bien dosée. De la belle ouvrage. Avec en bonus Catwoman !
Le format anthologique est impeccable pour ce genre de projet et de personnage : je ne lirai pas Harley Quinn autrement, mais en plus avec des équipes artistiques d'aussi bon niveau, c'est exquis. Et le prochain numéro restera de haute voléé (avec entre autres Annie Wu et Kelly Thompson).
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