vendredi 7 octobre 2022

JANE FOSTER & THE MIGHTY THOR #5, de Torunn Gronbekk et Michael Dowling


La mini-série Jane Foster & the Mighty Thor s'achève sur une note mineure. En vérité, on découvre la raison d'être de ce projet qui était moins de surfer sur le dernier film consacré au dieu du tonnerre qu'à être le prologue de Thor #29, qu'écrira justement Torunn Gronbekk. Michael Dowling s'en sort honorablement même s'il paraît un peu à bout de souffle.


Aux prises avec la Reine des Rêves, Thor et Jane Foster découvrent ce qui se passe à Asgard, sous le feu de l'armée de Kurse et Tyr. Ruña, la valkyrie, se fait téléporter par Lady Sif aux forges de Nidavelir.


Comme ils rejoignent la cité céleste et que leurs compagnons d'armes ressucitent en chemin, Thor et Jane Foster se jettent dans la bataille à laquelle s'est joint Arès, le dieu de la guerre.


Ruña revient de Nidavelir avec une arme capable d'assujettir les Disir, les valkyries damnées par Bor, et elles les envoient détruire la flotte des elfes noirs. 


La victoire change de camp mais Jane Foster implore Thor d'être clément avec ses ennemis car trop de sang à déjà coulé. Arès échoue dans le royaume des rêves à son tour.

Lancée pour surfer sur le succès de Thor : Love and Thunder, dernier long métrage en date consacré au dieu du tonnerre, cette mini-série n'aura finalement vécu que pour servir de rampe de lancement au 29ème épisode de la série actuelle Thor. Ce sera d'ailleurs Torunn Gronbekk qui écrira Thor #29 en remplacement de Donny Cates.

D'où un léger sentiment de s'être fait rouler. Je m'étonnais, mais plutôt positivement, de l'ambition de la scénariste dans Jane Foster & the Mighty Thor, avec une intrigue très dense, sur deux niveaux (la bataille d'Asgard et la recherche de Jane Foster pour trouver Thor). En fait, c'est comme si ces cinq épisodes avaient été produits en parallèle pour quelque chose d'autre sans avertir le lecteur. La manoeuvre a de quoi laisser pantois.

C'est d'autant plus accablant que ce n'est pas la première fois au cours de ces derniers mois que Marvel lance des mini-séries dont le résultat est souvent frustrant avant qu'on retrouve le personnage principal ou des seconds rôles ailleurs : America Chavez : made in the U.S.A. (de Kalinda Vasquez et Carlos Gomez) a par exemple servi à préparer le retour de celle-ci dans le titre Thunderbolts de (Jim Zub et Sean Izaakse), et, si on remonte un peu avant, The Winter Soldier (de Kyle Higgins et Rod Reis) ressemblait déjà à un prélude au retour au premier plan de Bucky Barnes dans Captain America : Sentinel of Liberty.

Rien de répréhensible mais cette tactique interroge. Va-t-on avoir droit à encore beaucoup de choses de ce genre ? Faudra-t-il désormais interpréter chaque mini-série comme une mise en bouche pour la mise en scène d'un personnage dans une série plus vendeuse ? 

En outre, on voit bien qu'il y a deux poids, deux mesures. Car entre le Punisher qui a droit à une mini-série de prestige par un trio de créateurs renommé (Jason Aaron, Jesus Saiz, Paul Azaceta) et Jane Foster ou America Chavez ou Bucky, avec des équipes artistiques moins réputées (mais pas forcément moins talentueuses), Marvel adresse un message beaucoup plus clair au lecteur : les mini-séries consacrées aux seconds couteaux sont quaisment des bouche-trous ou des tests pour savoir si l'éditeur va promouvoir tel personnage.

Pour en revenir à Jane Foster & the Mighty Thor, la conclusion de cette histoire frustre plus qu'elle ne comble. L'apparition tardive de Arès en est la parfaite illustration, le dieu de la guerre n'ayant jamais plus récupéré la place qu'il avait du temps de Bendis (dans Dark Avengers jusqu'à sa mort dans Siege). Quant à Jane Foster désormais Valkyrie, elle a du mal à s'imposer à moi dans ce rôle après la mort gratuite qu'a infligé Jason Aaron à Brunhilde/Barbara Norris. Je trouve ce remplacement forcé, artificiel, juste imposé pour conserver à Jane Foster une place parmi la communauté super-héroïque.

Mais Thor Odinson aura été le personnage le plus transparent de cette mini-série, et même s'il occupe plus de place dans ce dernier numéro, on ne sent pas de la part de Torunn Gronbekk un grand intérêt pour lui. Il n'est décidément pas gâté en ce moment...

On peut faire la même observation sur le plan graphique car Michael Dowling n'arrive jamais à représenter le dieu du tonnerre avec le charisme, la puissance resquis. Le dessinateur a du mal en général avec les personnages imposants, c'était flagrant avec Beta Ray Bill puis S'ym, et ici avec Arès et Thor.

En revanche, dès qu'il s'agit d'animer des personnages féminins, le trait délicat de Dowling fait merveille et il serait sans doute judicieux de le placer sur des histoires où son talent serait mieux employé (comme ce fut le cas quand il dessina Black Cat, écrit par Jed MacKay).

Toutefois, Dowling m'a paru un peu à court de souffle dans ce dernier épisode. Ses compositions sont moins soignées, les décors sont souvent absents, et il a des difficultés dans les scènes d'action car la valeur de ses plans est maladroite, manque de dynamisme. Les couleurs de Jesus Arbutov et Eric Arcienega sont aussi beaucoup trop pâles pour un final qui prétend être aussi explosif.

Je crois que je vais être plsu méfiant avec les mini-séries Marvel à l'avenir. 

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