lundi 21 février 2022

DES NOUVELLES NOUVELLES TOUTES FRAÎCHES

Bonjour à tous ! J'espère que tout le monde va bien. Comme chaque Lundi, voici un florilège des news comics qui ont retenu mon attention et qui, je l'espère, vous donneront l'eau à la bouche. Commençons sans attendre.

DARK HORSE COMICS :


Maintenant qu'il a replacé tous ses creator-owned chez Dark Horse, Brian Michael Bendis commence à dévoiler son agenda chez ce nouvel éditeur. Après avoir lancé Joy Operations (avec Stephen Byrne), il vient d'annoncer quel serait son prochain projet.


Il s'agira en fait de Pearl III, le troisième volume de la série Pearl, co-créée et dessinée par Michael Gyados, et qui suit les aventures d'une jeune tatoueuse dont les dessins sur elle possèdent des propriétés peu communes. Dark Horse, pour l'occasion, rééditera les deux premiers volumes (de six épisodes chacun) à partir de Mai, en même temps que la troisième partie.


Olivier Vatine à la conquête des Etats-Unis ? En tout cas, l'excellent mais trop rare dessinateur français s'associe à la légende Mike Mignola pour un one-shot qui aura pour héros... (Roulements de tambour)...

Hellboy ! (Etonnant, non ?) Bon, j'ironise mais c'est une super nouvelle car Hellboy and the B.P.R.D. : Night of the Cyclops, qui sortira en Mai, promet beaucoup avec le détective venu de l'enfer aux prises avec des figures mythologiques grecques.

IMAGE COMICS :


Gerry Duggan n'arrête pas d'écrire X-Men (hélas...) mais va avec le dessinateur Scott Boncristiano produire un creator-owned en Juin prochain.


The Dark Room sera un récit horrifique qui sera contenu en un roman graphique. 


Le dessinateur Kyle Strahm va, lui, dessiner le prochain script écrit par Skottie Young, dans une série en cinq numéros, à paraître en Mai prochain.


Peu d'infos ont été communiquées sur le sujet de Twig dont le héros est une créature à fourrure bleue qui évolue dans un milieu fantastique, qui fait penser à du Jim Henson (le créateur de Rue Sésame).


Kyle Starks (à ne pas confondre avec Kyle Strahm) écrira, lui, un projet (encore une fois) tournée vers l'épouvante avec le dessinateur Artyom Topilin, disponible à partir de Mai prochain.


I Hate This Place sera une énième variation autour de la maison hantée qu'un couple de copines achète sans le savoir (évidemment). Pour la blague, l'éditeur et le scénariste proposeront chaque épisode en deux versions : l'une avec le titre ci-dessus, l'autre avec le titre I Fuck This Place (mais ce sera le même contenu).


MARVEL COMICS :


La "Maison des Idées" est discrète cette semaine et n'a annoncé qu'une sortie inédite pour Juin prochain. Aux commandes : Paul Cornell, pour le scénario, et Mike Hawthorne, pour le dessin. Mais c'est surtout le troisième nom à l'affiche qui fera parler du projet : George R. R. Martin.
 

En effet, Cornell va adapter en quatre épisodes Wildcards, une série de romans écrite par l'auteur de Game of Thrones. Déjà en 2007, Marvel avec la maison Dabel Brothers avaient initié un projet similaire, en six épisodes, sur cette saga où en 1946 un virus extraterrestre réécrit l'ADN de toute la population, créant trois catégories d'individus : des monstres (les "jokers"), d'autres dotés de pouvoirs inutiles et d'autres des surhommes (les "As"). Les romans sont passionnants, mais je trouve qu'ils méritent une meilleure équipe pour en faire des comics à la hauteur.

MARVEL / DC COMICS :


George Pérez vient d'être admis dans un institut de soins spécialisés et son état de santé est stable, même si le pronostic est inchangé. C'est un crêve-coeur d'en parler et de songer à la fin prochaine de cet artiste immense. Mais on ne peut qu'admirer la dignité et le courage incroyables dont il fait preuve, recevant ses amis de la profession et donnant régulièrement de ses nouvelles (grâce à sa femme).


Fondateur de HERO Initiative, qui collecte des fonds en mettant aux enchères des dessins originaux ou des planches pour aider des créateurs en difficulté, George Pérez aura la satisfaction de voir un de ses rêves exaucé bientôt puisque l'association a réussi à convaincre Marvel et DC de republier JLA/Avengers, le crossover écrit par Kurt Busiek et dessiné par lui, paru en 2003. Le tirage est limité à 7 000 exemplaires seulement, pour le prix de 29,99 $, et tous les bénéfices iront à de futurs bénéficiaires de HERO initiative. Souhaitons que ça n'en reste pas là et que cette réédition voit son tirage augmenté (même si on sent bien que Marvel comme DC freinent des quatre fers parce que ça ne leur remportera pas un rond...).

DC COMICS :


On commence par deux annulations qui surviendront en même temps, au mois de Mai prochain. En effet, le scénariste Jeremy Adams a confirmé que sa série Teen Titans Academy s'arrêterait au n° 15, et donc tout un tas de personnages vont à nouveau se trouver dans la nature (avant d'être peut-être recasés ici ou là après Dark Crisis...).
 

Tim Sheridan a lui aussi officialisé l'arrêt au #15 de Suicide Squad. Visiblement, DC comptait sur le succès de la série HBO consacrée à Peacemaker pour soutenir le comic-book dans lequel il apparaît. Mais j'ai plutôt l'impression que l'éditeur est en train de surexploiter le personnage depuis The Suicide Squad, le film de James Gunn.


Koi Pham et Greg Pak vont unir leurs talents pour une série inédite sur le label Milestone de DC, qui promeut la diversité raciale des super-héros.


Le dessinateur et le scénariste proposent donc Duo dont le pitch est assez alléchant puisque les héros sont un couple qui peuvent unir leurs forces et devenir un super-héros unique. L'amour fusionnel au sens littéral mis à l'épreuve de l'exercice super-héroïque.


Ram V promettait depuis des mois qu'il avait un gros projet en chantier chez DC sans qu'on voie rien venir. Le voile s'est levé ces derniers jours et tout ça se passera au sein du Black Label, en compagnie du dessinateur Christian Ward.


Bien que ce dernier rêve de s'exercer sur Green Lantern, c'est Aquaman qui sera le héros d'une mini-série en trosi numéros intitulée Andromeda et qui promet un voyage horrifique (encore !) à Arthur Curry. Perso, malgré la qualité de l'équipe créatrice, je commence à saturer avec toutes ces histoires d'horreur, d'autant qu'après deux ans de pandémie, j'aimerai lire des trucs un peu plus fun...


Du fun, je doute qu'il y en ait beaucoup dans le projet qui associera le scénariste de Star Wars : Rogue One, Gary Whitta, et le dessinateur de The Boys, Darick Robertson. Et pour l'originalité, on repassera aussi...


Hé oui parce que les deux acolytes vont produire une mini-série en 8 numéros intitulée Batman : Fortress. Le pitch : Superman absent, une invasion extraterrestre menace la Terre. Batman se rend dans la Forteresse de Solitude pour préparer la riposte avec ses copains de la Justice League... Bouh, comme j'ai pas envie de lire ça !


Par contre, qu'est-ce que j'ai envie de lire le prochain projet fou de Jorge Fornés (qui est désormais exclusif DC) et Tom King, au sein du Black Label ! Le duo se réunit après l'excellent Rorschach pour l'histoire la plus folle imaginée par le scénariste, toujours aussi pointu quand il s'agit d'aller chercher des idées et des personnages inattendus.


Danger Street sera une mini-série en 12 n° mais bimensuelle ! On y croiusera pas moins de 21 personnages dont la plupart rêve d'intégrer la Justice League. Pour cela, au moins trois d'entre eux - Starman (la version Mikaal Tomas), Metamorpho et Warlord - défient... Darkseid ! 


Mais King et Fornés ont diffusé des characters designs de personnages complétement improbables qui auront des rôles importants dans leur histoire, comme Lady Cop, les bandes de gamins The Dingbats ou The Green Team, ou le justicier The Creeper, mais aussi le Dr. Fate.
 


Et on attend une autre annonce de Tom King concernant son prochain projet avec Mitch Gerads (j'avais parié sur une mini-série Doctor Fate, perso adoré de Gerads, mais comme il apparaîtra dans Danger Street, je ne suis plus sûr.). Il faudra bien ça pour compenser le break que feront King et Greg Smallwood après le 6ème épisode de The Human Target, pour que l'artiste puisse prendre de l'avance...

1963 :


J'aime bien, quand j'ai de la matière et de l'énergie, conclure cette rubrique en parlant d'un projet qui n'a pas vu le jour, ou n'a pas été complété, ou réapparaît dans l'actualité de manière inattendue. Donc, je vais vous causer de 1963 et du patron, Alan Moore. Mais c'est quoi, 1963 ?


1963 est une mini-série en six épisodes réalisée en 1993, écrite par Alan Moore. Le mage anglais y parodiait avec mordant et brio les premiers comics Marvel au début des années 60. On trouvait les titres Mystery Inc. (version des Fantastic Four), The Fury (mélange entre Spider-Man et Daredevil) & Sky Solo Agent of L.A.S.E.R. (espèce de Nick Fury et le S.H.I.EL.D.), U.S.A. (pour Ultimate Special Agent, néo-Captain America) & Hypernaut (pseudo Iron Man), The Unbelievable N-Man (relecture de Hulk) & Johnny Beyond (idem pour Dr. Strange), Horus Lord of Light (néo Thor), et enfin Tomorrow Syndicate (les Avengers revisités). Publiée par Wildstorm, le label de Jim Lee, le projet devait se conclure par un Annual réunissant tous les personnages, et dessiné par Lee lui-même.


les épisodes de 1963 étaient dessinés par les amis de Moore : Steve Bissette, Rick Veitch et John Totleben (certains titres étaient encrés par Dave Gibbons). Mais il n'existe pas d'album rassemblant les six épisodes car Alan Moore s'est fâché avec Bissette et surtout Jim Lee quand ce dernier a vendu Wildstorm à DC - DC avec qui Moore ne voulait plus travailler suite à l'entourloupe autout des droits de Watchmen.


En 2009-2010, Bissette, Veitch et Totleben tentent de faire éditer un recueil de 1963 chez Dynamite Comics mais l'initiative capote à cause de problèmes sur les royalties et de propriété (revendiquée par Lee, Wildstorm, DC). Et bien entendu Moore ne veut plus en entendre parler (c'est un génie mais aussi une tête de cochon).


Car Moore a toujours été convaincu que Jim Lee ne dessinerait jamais le fameux Annual et qu'il a consciemment saboté tout espoir d'éditer un recueil de 1963 lorsqu'il a cédé son label Wildstorm à DC. Il n'a sans doute pas tort car Lee n'a jamais produit la moindre page ni défendu le projet ensuite (par contre il n'est jamais le dernier pour exploiter le filon Watchmen en soutenant des projets comme Before Watchmen, Doomsday Clock et Rorschach, ce qui a fait enrager Moore jusqu'à ce qu'il jette l'éponge et renonce définitivement aux comics). Entre alors en scène Don Simpson.
 

Je ne vais pas vous mentir, j'ignorai qui c'était il y a une semaine, mais ce dessinateur humoristique et fou de super-héros admire Moore et se passionne depuis trente ans pour 1963. Il a donc décidé de dessiner et de compléter l'Annual jamais fait de la série, sans qu'on sache si cela sera publié un jour, et par qui ! 


En tout cas, Simpson montre dans les planches qu'il a diffusées un respect total à l'oeuvre et surtout à l'esprit de Moore qui se moquait ouvertement de Stan Lee et de la fameux méthode Marvel, avec les surnoms flatteurs qu'attribuait le scénariste à ses dessinateurs. Moore se mettait en scène dans les crédits sous le nom de "Flatterin' Al" (Al le flatteur) et Simpson, aujourd'hui, sur la première page de son Annual, lance un irrésisitible "Fuck Al" (va te faire foutre Al), qui devrait faire beaucoup marrer Moore (qui est un type plein d'auto-dérision et pas un barbu sinistre comme on le caricature souvent).


Mon espoir, sans doute utopique, c'est que le geste de Don Simpson distrait Moore (même si ça ne le fera pas revenir aux comics), au point qu'il laisse à Bissette, Veitch et Totleben (s'ils en ont encore envie) la permission de négocier avec DC la publication d'un recueil de 1963. Ce serait l'épilogue miraculeux et merveilleux de cette histoire, et surtout l'occasion pour plein de fans de Moore et de ces artistes de découvrir cette série absolument immanquable.


Comme l'a expliqué Leah Moore, la fille de Alan, le milieu des comics a écoeuré son père alors qu'il aimait par-dessus tout l'univers de ces personnages et qu'il a contribué, plus que tout autre, à en faire un média à la fois populaire et de première classe, en écrivant des histoires qui ont changé la vie d'innombrables auteurs et lecteurs. Il a fini par se retirer complétement de ce milieu pour se consacrer à l'écriture de romans, et c'est un terrible gâchis pour la bande dessinée.


Tout comme on loue Stan Lee, Jack Kirby, Steve Ditko et tant d'autres fondateurs des comics, il ne faut jamais oublier Alan Moore pour sa contribution essentielle, artistique et historique. Si 1963 renaissait en recueil, ce serait un cadeau en son honneur et pour le plaisir des fans.


Et en plus, le premier dessin qui illustre mes propos est une peinture réalisée par Alex Ross, qui ferait une couverture parfaite pour l'album.


Voilà, c'est tout ! N'hésitez pas à commenter si vous êtes inspiré par une des news ou la tenue du blog et de cette rubrique. En attendant de se retrouver pour de nouvelles aventures, prenez soin de vous et de ceux que vous aime.

1 commentaire:

  1. Don Simpson a notamment dessiné une histoire courte écrite par Alan Moore (qui date de 1986) intitulée « In Pictopia » (qui réunie une kyrielle de personnages emblématiques : Mandrake, Blondie, Plastic Man, The Phantom etc.). Une histoire douce-amère sur le temps qui passe, et les modes qui oublient les personnages qui ont fait ce - justement- grâce à quoi ces nouvelles modes existent.
    Simpson a publié (chez Fantagraphic™) cette histoire, plus pas mal de paratexte en sus, dans un grand format, et avec (surtout) les couleurs qu'il voulait, l’année dernière.

    Je l'ai achetée, et ça valait le coup.

    « In Pictopia » a aussi paru dans la version originale de « The Extraodinary Works of Alan Moore » (mais pas dans la VF), dans des couleurs bien moins seyantes.

    Voili-voilà [-_ô]

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