On ne va pas se voiler la face : cet épisode fait peine à voir, ça sent vraiment la fin, et Gerry Duggan expédie ça sans élégance, en s'een fichant ostensiblement. Marauders effectue en quelque sorte une boucle, renouant avec ses pénibles et médiocres débuts. C'est un triste spectacle. Phil Noto et le lecteur méritent mieux que ça.
Ejectés dans le vide sidéral, les Marauders ne doivent leur salut qu'à Iceberg qui forme autour de ses compagnons une sphère de glace étanche. Kitty, Emma, Bishop, Pyro et Shaw reviennent à eux pour se rendre compte que leur réserve d'oxygène va vite s'épuiser.
Mais ils ne laissent pas abattre : Kitty met à profit ses connaissances scientifiques pour que le problème de l'oxygène soit provisoirement règlé. Puis Emma localise télépathiquement le vaisseau Mercury récupéré par Eden Ryxlo. Enfin, Shaw et Bishop trouvent un moyen de s'en rapprocher.
Reste à aborder le Mercury. Kitty se lance dans le vide sidéral et phase pour pénétrer dans vaisseau. Elle surprend Eden Rixlo et l'affronte vaillamment, en se servant des techniques de combat apprises auprès de Ogun. Ôtant ses bloqueurs psychiques à Rixlo, elle permet à Emma de le contrôler.
Iceberg, Bishop, Shaw, Pyro et Emma rejoignent Kitty à bord du Mercury. Contre toute attente, Emma épargne Rixlo et le débarque sur Arakko en lui laissant le Mysterium qu'elle lui avait remis pour racheter le Mercury, et pour le convaincre de ne plus lui chercher d'ennuis.
Gerry Duggan n'en a visiblement plus rien à fiche de Marauders. Tout comme Savage Avengers, qu'il concluera prochainement, le scénariste n'a plus qu'une hâte : se débarrasser d'une série qu'il n'a plus la motivation pour en rédiger les histoires, avant de se consacrer pleinement à X-Men. Mais il y a la manière...
On peut légitimement se séparer d'un titre qu'on a porté pendant plus de deux ans et 25 épisodes et le faire avec classe, estimant qu'on n'a plus rien à lui donner ou parce qu'on a n'a plus le temps de s'en charger ou parce qu'on a la tête pleine avec un titre plus exposé. C'est le cycle des comics : un auteur écrit une série, s'en va, un autre auteur arrive et prend le relais, le lecteur quant à lui voit s'il continue ou s'il embarque à la faveur de ce changement.
La façon de faire de Gerry Duggan est en vérité pathétique par le je-m'en-foutisme total qu'il affiche. Il a décidé de quitter le navire sans égards pour ses personnages ni pour le lecteur en lui servant, depuis plusieurs mois en vérité déjà, des épisodes indignes. On a vraiment l'impression de l'entendre penser que puisqu'il part, pourquoi se fouler ? C'est, je le dis, minable.
Marauders a toujours été le vilain petit canard de la franchise, une série souvent écrite à la va-comme-je-te-pousse, mais qui avait un capital sympathie étonnant, un côté attachant. Pour cela, j'ai passé beaucoup de choses à Duggan : son incapacité à respecter le cahier des charges (Marauders n'a jamais été la série qu'elle aurait dû être, devant parler du sauvetage de mutants persécutés et de livrer la médecine krakoane en détaillant le business de la Hellfire company), son absence de méchants sérieux, sa valse de dessinateurs, etc. Editorialement, cela relève de la paresse car on a laissé faire Duggan.
Le numéro du mois dernier et celui de ce mois-ci soulignent cette tendance : rarement ai-je lu une histoire en deux parties aussi médiocre. D'ailleurs, franchement, deux épisodes pour une intrigue pareille, cela laisse songeur, avec son vilain sorti de nulle part, un argument absolument nul, et une résolution aussi terne. L'impression de boucle est telle que, en plus d'être aussi mauvais que les premiers, ces épisodes se concluent avec une Kitty Pryde qui a à nouveau le nez cassé, comme une adresse lancée par le scénariste au lecteur de la première heure. Sauf que ce n'est ni inspiré, ni drôle. De là à dire que tout ce que Duggan aura voulu imposer, c'est que Kitty Pryde soit appelée Kate et qu'elle aura eu recours à la rhinoplastie, il n'y a qu'un pas. Quoi d'autre de notable ? Je ne vois pas.
Je suis fumasse, d'autant plus que, après avoir subi des dessinateurs souvent moyens (Matteo Lolli, Lucas Werneck) ou très bons (Stefano Caselli et ici Phil Noto), Marauders ne donne rien de bon à illustrer à Phil Noto. Il fait le job, en bon professionnel, habitué aux scripts de Duggan, rompu à tout. Mais c'est du gâchis d'avoir un artiste aussi expérimenté et de lui donner juste ça. Franchement, sans Noto, ce serait juste imbuvable.
Après avoir lu ça, je pense que Steve Orlando ne pourra pas faire pire en Janvier prochain. Mais aurais-je encore envie de suivre Marauders alors ? Il faudra que le série se remette en question (en commençant par se redéfinir) et assure sur le plan graphique (en ayant un artiste régulier de bon niveau). C'est pas gagné.
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