mardi 9 juin 2020

CATWOMAN 80 TH ANNIVERSARY 100-PAGE SPECTACULAR


Comme je l'avais dit dans le post que j'avais consacré à l'anniversaire de Dr. Fate, beaucoup de personnages iconiques de DC Comics fêtent ces temps-ci leurs quatre-vingts ans. C'est au tour de Catwoman d'être honorée et l'éditeur n'a pas fait les choses à moitié avec ce recueil de cent pages, où quelques-uns des meilleurs auteurs/artistes sont venus témoigner de leur affection pour Selina Kyle. On peut même dire que c'est un quasi sans faute.


Les festivités commencent bien avec le duo Paul Dini-Emanuela Lupacchino qui voit Catwoman affronter un taxidermiste qui souhaiterait en faire son plus beau trophée. Un récit dynamique et bien illustré de la part du scénariste des Gotham City Sirens (série où Selina Kyle partageait l'affiche avec Poison Ivy et Harley Quinn), joliment mis en images.


On monte d'un cran avec Ann Nocenti qui oppose Catwoman à un vigile désireux de devenir le complice de la belle cambrioleuse avant de la menacer de la dénoncer quand elle refuse. Encore une fois, prime à l'action, et grâce au dessin merveilleux de Robson Rocha, qui représente la féline dans sa tenue de cuir du film Batman, le défi de Tim Burton, on est aux anges.


Helena est la première pépite de la collection. Tom King et Mikel Janin, l'équipe de Batman, ne pouvait pas ne pas être au rendez-vous et leurs pages préfigurent sans doute le programme de la maxi-série Batman/Catwoman (qui sera elle illustrée par Clay Mann), en se projetant dans le futur, quand Selina Kyle devient mère. Bien entendu le choix du prénom de la future fille de Batman va faire phosphorer les fans puisque Helena renvoie à Helena Bertinelli, alias Huntress... C'est malin et superbe visuellement.


Jeff Parker et Jonathan Case évoluent en territoire familier an animant la version de Catwoman issue de la série télé Batman des années 60, quand la sublime Julie Newmar lui prêtait ses traits (et ses formes). Leur nouvelle est amusante, complètement farfelue et très colorée.


Liam Sharp est nettement plus concis avec ces trois pages où confrontée au gardien d'une banque qui l'a surpris en flagrant délit dans la salle des coffres, Catwoman fait preuve d'imagination pour qu'il la laisse filer. C'est sympathique mais sans plus. Graphiquement, il faut être plus client du style de Sharp que je ne le suis pour apprécier.


Le chapitre qui suit est le plus déroutant du lot car Mindy Newell revient sur l'enfance de Selina Kyle, confiée à une rescapée des camps nazis, pour laquelle elle dérobe, des années plus tard une mezuzah dans des circonstances bien tristes. L'histoire doit surtout à Lee Garbett au dessin, qui situe tout ça dans le contexte de Batman : Year One (donc avec Selina en prostituée aux cheveux courts). Malheureusement, l'émotion manque terriblement au script.


L'effort conjugé de Chuck Dixon et Kelley Jones est le plus dispensable du lot. Catwoman doit faire face à Clayface alors qu'ils se disputent une émeraude dans un cargo. Rien de ce qui est dit là n'a d'intérêt et les dessins sont particulièrement moches.


En revanche, le segment écrit par Will Pfeiffer est une merveille d'nventivité, avec un dénouement jubilatoire : Selina Kyle est invitée à une comic-con sans comprendre ce qui s'y déroule (elle signe des autographes à côté de Bruce Wayne et du Joker, s'étonne du piteux état d'un fan dont tout le monde se fiche, répond aux questions embarrassantes de fans...). C'est aussi le plaisir de revoir Pia Guerra dessiner qui emballe (l'artiste a mis sa carrière entre parenthèses depuis le début de la mandature Trump dont elle est une farouche opposante) : ses planches sont superbes comme sa Selina.


Avant-dernier épisode de cette anthologie, Addicted to trouble présente la prochaine équipe créative de la série consacrée à Catwoman. Et c'est une excellente nouvelle car, après le run raté de Joelle Jones, ce sont Ram V (scénario) et Fernando Blanco (dessin) qui prendront le relais. Leurs pages ici sont donc une sorte de prologue au #25 qui paraîtra en Septembre et qui met en scène le retour de Selina et Maggie Kyle à Gotham. Le résultat est très prometteur.


Enfin, cerise sur le gâteau : Ed Brubaker et Cameron Stewart, qui ont marqué au fer rouge la carrière de Catwoman au début des années 2000, ont accepté de se réunir pour l'anniversaire en produisant une histoire inédite. Tout est là, intacte, magique : Holly Robinson, Slam Bradley, de l'action à gogo, une narration extraordinaire, des dessins sompteux. Sachant que Ram V a cité leur run comme sa référence, cela donne encore plus envie de relire Catwoman à la rentrée. Et de retrouver, qui sait, un jour, Brubaker et Stewart sur un projet commun.

Comme vous pouvez le constater, j'ai été comblé par ce numéro spécial, dont les menues faiblesses ne pèsent pas lourd dans la balance. DC fait un beau cadeau aux fans de Selina. Et en prime vous avez droit à quelques pin-ups ravissantes (voir ci-dessous) :

Babs Tarr
Ty Templeton
Steve Rude
Tula Lotay
Tim Sale
Jim Balent
Jae Lee

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