vendredi 23 août 2019

PUNK MAMBO #5, de Cullen Bunn et Adam Gorham


C'est la fin de la mini-série consacrée à Punk Mambo... Mais pas la fin des aventures de cette héroïne issue de la série Shadowman. En effet, à la dernière page de cet épisode, on nous annonce son retour prochain. Souhaitons juste que Cullen Bunn et Adam Gorham resteront aux commandes.

Bon, allez, on va zapper le traditionnel résumé car, vous l'aurez facilement deviné, Punk Mambo réussit à vaincre Azaire Aguilliard, ses tontons macoutes et l'oncle Gunnysack, avec le soutien de Josef.


C'est le lot de toute mini-série et des comics en général : à la fin, les gentils gagnent, les méchants perdent. L'intérêt est ailleurs, dans la manière dont les héros remportent la victoire, ce qu'ils laissent dans l'affrontement. Et de ce point de vue, Punk Mambo est spectaculaire à souhait, à défaut d'être original ou palpitant.


J'aurai apprécié que Cullen Bunn rende tout ça moins facile, moins expéditif, car, tout de même, Azaire Aguilliard est investi d'une force divine (ayant absorbé les pouvoirs des dieux vaudous). Or, Punk Mambo le corrige sans trop forcer, certes régénèrée après son passage à tabac, mais trop peu impressionnée par la tâche qui l'attend.


Ce n'est pas un défaut de construction narrative car Bunn a bien dosé ses effets durant les cinq épisodes. Simplement, il conclue de façon trop décontractée, et échoue à faire vibrer le lecteur en mettant en scène une Punk Mambo trop sûre d'elle.


Les vraies stars de cette conclusion sont Adam Gorham et surtout le coloriste José Villarubia. Le découpage du premier est très efficace, il se permet des doubles pages superbes et audacieusement composées (en particulier celle se situant dans le plan astral). L'expressivité des personnages compte pour beaucoup dans le plaisir de la lecture.

Quant à Villarubia, il sublime le dessin de Gorham et dope sérieusement le script de Bunn. Lorsque le combat s'engage, il déploie une palette à la fois vive et subtile, qui renvoie aux meilleurs épisodes, très psychédéliques, de Doctor Strange par Steve Ditko (comme quoi, les vrais classiques ne se démodent jamais). C'est surtout la preuve qu'il n'existe pas de BD "pure" en noir et blanc car, lorsqu'un comic-book est entre les mains d'un véritable artiste de la couleur, et que le récit l'exige, le média accède à une autre dimension, que le noir et blanc n'autoriserait pas. Punk Mambo perdait beaucoup sans ses couleurs fantastiques.

Valiant ne dit cependant pas quand son iconoclaste anglaise reviendra, mais assurément, je vais surveiller ça.

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