lundi 20 mai 2019

SABRINA THE TEENAGE WITCH #2, de Kelly Thompson et Veronica Fish


Le premier épisode de Sabrina the teenage witch avait été un bonheur (et j'ai pu constater que ma critique avait été très consultée, donc merci à Sabrina et à vous). Kelly Thompson et Veronica Fish ne déçoivent vraiment pas avec cette nouvelle livraison, exquise et palpitante mais surtout rafraîchissante et d'une exemplaire fluidité.


Sabrina vient de lancer un sort pour neutraliser le Wendigo qui les agressées, elle et son amie Jessa, dans les bois voisins de leur campus. Il s'avère que Radka et Ren Ransom étaient les hôtes de la créature.


Mais la victoire est de courte durée car voici qu'un kraken surgit de terre pour kidnapper les deux adolescents inconscients. Sabrina réagit promptement en lançant un nouveau sort qui les rendra, elle et ses amis, invisibles au monstre.


De retour chez ses tantes Hilda et Zelda, Sabrina leur raconte sa soirée. Dans le sous-sol de la maison, Hilda verse un peu de poudre magique et fait apparâitre une carte de Greendale avec son activité énergétique magique. Pas de kraken par ici.


Après cette courte nuit, Sabrina a du mal à rester concentrée en cours le lendemain matin. Mais lorsque Allen renverse accidentellement le contenu d'un tube à essai sur Radka parce qu'il ne l'a pas vue, Sabrina en déduit qu'il est peut-être l'hôte du kraken.


Elle le poursuit dans une remise mais il ne la voit pas - comme le sort qu'elle avait lancé s'applique. Elle annule cette action et déséquilibre Allen. Il se transforme alors... Mais en dragon chinois !

Lire Sabrina the teenage witch vous console d'une certaine façon. Mais de bien des façons. Je m'explique.

Vous êtes un fan de Kelly Thompson, la scénariste, alors cette série vous la rend telle que vous avez appris à l'aimer : pleine d'esprit, de vivacité, avec cette espièglerie fantaisiste, et ce sens des dialogues piquants. Elle n'est pas ici sous la contrainte d'écrire une série obligée d'être une locomotive pour Marvel (comme Captain Marvel) ni vouée à une annulation programmée (comme WCA, ou Mr and Mrs X), et du coup, elle s'amuse. Comme son héroïne, elle jouit de sa liberté, lance des sorts, et vous invite à vous lâcher avec elle. C'est sucré ? Et alors ? C'est délicieux. On lit ça de bonne humeur, et cet état d'esprit ne vous quitte pas après avoir lu l'épisode.

Vous êtes fans de magie, alors cette série vous en sert comme elle doit l'être. Ce n'est pas laborieux comme Justice League Dark, où on a dû attendre plus de dix épisodes avant de savoir le pourquoi du comment, avec des personnages qui ne servent à rien, sans aucune dynamique. Mine de rien, Sabrina est d'une solidité narrative impeccable, une situation amène la suivante et les coups de théâtre sont simples mais efficaces et spectaculaires, sans avoir besoin de la ramener avec des formules usées comme "la magie a un prix" ou "il faut détruire la magie pour purifier l'univers".

Vous aimez la narration graphique si fluide qu'on ne perçoit aucun effort de la part de l'artiste, alors goûtez les planches de Veronica Fish. Cette dessinatrice ne prétend pas réinventer la roue, mais elle la fait rudement bien tourner. Elle s'autorise aussi bien deux pleines pages d'entrée qu'une double page en coupe (quand on suit Sabrina et ses tantes dans leur sous-sol), avec juste ce qu'il faut d'effets bien dosés pour que ce découpage fonctionne. Quand elle anime un dialogue plein de sous-entendus et de maladresses, entre Sabrina et Harry (qui découvre une quantité intrigante d'herbes dans le sac à dos de la jeune fille), chaque expression des personnages est superbement mise en valeur, et le résultat,c'est que la chute de la séquence traduit à merveille l'embarras de Sabrina tout en "teasant" sur sa romance avec Harry.

Tout l'épisode est pimentée par des phrases, des postures, très bien servies graphiquement, avec des couleurs plaisantes, valorisant le dessin, de Andy Fish (bien placé pour ça puisqu'il est le compagnon de Veronica), et tout passe, avec le sourire - comme lorsque Salem le chat demande depuis quand un kraken a des griffes (irrésistible moue réprobatrice de Sabrina) ou que le pauvre Allen se transforme en dragon chinois.

C'est certes un peu n'importe nawak, mais quelle charme, quel délice ! Vivement le mois prochain, et faîtes qu'Archie Comics prolonge le bail de Thompson et Fish au-delà d'une mini-série de cinq épisodes. 



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