vendredi 17 mai 2019

GUARDIANS OF THE GALAXY #5, de Donny Cates et Geoff Shaw


Dîtes donc, Donny Cates ne nous prendrait-il pas pour des jambons ? Cet épisode des Guardians of the Galaxy, l'avant-dernier de son arc inaugural, est une arnaque totale, où le lecteur est vraiment abusé à coup de scènes ridicules, de personnages creux et de twists prévisibles. Et Geoff Shaw n'est pas en forme non plus. 


Après avoir encaissé un tir de laser destiné à Gamora, Peter Quill est donné pour mort par ses acolytes, sauf Groot. Star-Lord a survécu grâce à une cuirasse sous sa veste mais, entretemps, la bataille contre la bande de Gladiator a cessé.


Et Gamora a été embarquée. Pour la retrouver, Beta Ray Bill dispose d'un moyen : il convoque Lockjaw, le chien Inhumain, à qui Phyla-Vell fait sentir un vêtement de leur amie. Il les téléporte où elle se trouve, mais sans garantie qu'elle soit encore en vie.


Pourtant, elle est encore indemne et présentée à Eros/Starfox, escortée par Wraith, Nebula, le Cosmic Ghost Rider et Gladiator. Le frère de Thanos, convaincu que sa nièce est la nouvelle hôte de la conscience du titan, ordonne son exécution.


Hela surgit et empêche cela en blessant Gladiator, en neutralisant le Cosmic Ghost Rider et en raisonnant Nebula et Wraith. Elle révèle ensuite qui Thanos a choisi pour héberger son âme  et ce n'est autre que son frère, Eros.


Les Gardiens de la galaxie arrivent dans le croiseur Shi'ar et trouvent Gamora en état de choc. Elle leur apprend ce qui s'est passé tandis que Thanos, via Eros, transfère sa conscience dans son nouveau corps modelé par Hela.

Si la lecture de la série était plaisante depuis sa reprise par Donny Cates (pas difficile après les épisodes calamiteux de Gerry Duggan), il faut bien admettre que la copie était loin d'être parfaite pour cette version des Guardians of the Galaxy.

L'intrigue, en elle-même, vaut ce qu'elle vaut et Cates ne peut être accablé : il devait gérer les retombées de Infinity Wars avec son lot d'absurdités (Gamora en possession du gant d'infinité qui a tué Peter Quill, créé un univers parallèles et assassiné Thanos avant de devoir s'enfuir) et de parti-pris (la fin de Drax - qu'on a du mal à ne pas considérer comme une sorte de sanction dictée par le staff éditorial de Marvel agacé par les déclarations de l'acteur Dave Bautista contre le renvoi de James Gunn en pleine pré-production du troisième film consacré aux GotG).

Parce que Cates avançait sur un bon rythme, on excusait à peu près ses propres directions comme le casting de l'équipe, la caractérisation néante de Moondragon et Phyla-Vell, le mystère entourant la retraite de Rocket, etc.

Malheureusement, ce cinquième épisode non seulement enfonce le clou de ces faiblesses mais devient carrément embarrassant par la prévisibilité de ses coups de théâtre et tout ce qui les encadre. Comment Cates a-t-il pu croire que choisir Eros comme l'hôte de la conscience de Thanos surprendrait qui que ce soit ? Ou que Star-Lord avait pu être tué à la fin de l'épisode précédent ? 

Pire encore : il invite Lockjaw, le chien Inhumain... Mais quand les Gardiens surgissent dans le croiseur Shi'ar, l'animal qui les y a téléportés n'est plus là ! Cela plus des indications lassantes à force : Moondragon est toujours aussi muette et inutile, Phyla-Vell a droit à quelques lignes de dialogue (mais qui aurait aussi bien pu être dites par un.e autre), et la situation de Rocket... Bon, ben, on en parlera quand on aura le temps ! Rien ne fonctionne, c'est écrit à la va-comme-je-te-pousse : vraiment hallucinant.

Ne comptez pas sur les dessins pour rattraper quoi que ce soit : Geoff Shaw paraît déjà à sec. Les trois-quarts du temps, aucun décor ne figure dans ses cases (on a même droit à une pleine page avec deux personnages sur fond vide - voir plus haut, le baiser entre Eros/Thanos et Hela - : digne de la pire époque Image). Les personnages eux-mêmes sont d'une expressivité très limitée.

David Curiel colorise tout ça du mieux qu'il peut mais il ne peut rien pour masquer les manquements du dessinateur.

Comment se relever d'un épisode aussi consternant et accablant ? Ce sera le défi périlleux de Cates et Shaw. Mais dire que ce sera difficile relève du plénonasme. 

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