samedi 24 novembre 2018

WEST COAST AVENGERS #4, de Kelly Thompson et Stefano Caselli


C'est (déjà) la fin du premier arc de West Coast Avengers... Mais Kelly Thompson est déchaînée et Stefano Caselli en grande forme. La série reste un délire bien maîtrisée, qui acte la (re) naissance de l'équipe et du titre. 


Kate Bishop a été transformée en femme-faucon géante par BRODOK et America Chavez consent à échanger sa place avec Quentin Quire pour remédier à cette situation, tandis qu'à Venice Beach, les autres monstres sèment la panique.


Clint Barton, aux côté de Quentin, trouve dans le labo de BRODOK, une machine capable d'inverser le processus de mutation et s'en sert contre le savant fou qui retrouve son aspect de MODOK. Libérée de son emprise, "Kate-Hawk" l'expédie en orbite et communique télépathiquement à Quentin qu'elle souhaite rester ainsi encore un moment.


Le trio rejoint le reste de l'équipe et alors que Fuse et America Chavez protègent les civils, Gwenpool reçoit du renfort pour contenir les monstres. Clint profite qu'ils soient occuper pour leur rendre apparence humaine grâce à la machine d'inversion de MODOK.


Tout revient alors rapidement dans l'ordre - et, au passage, America Chavez et Ramona Watts, la soeur de Fuse et amie de Kate, tombent amoureuses, et Quentin Quire et Gwenpool retombent dans les bras l'un de l'autre. Tigra décline cependant l'offre de Clint d'intègrer l'équipe car elle veut traquer MODOK quand il reviendra.
  

Après un appel de Captain America à Kate, celle-ci est reçue avec ses acolytes au "Late Show" de jimmy Kimmel pour officialiser la composition des West Coast Avengers. De quoi attirer l'attention de plusieurs vilains dans la région...

Le ton iconoclaste avec lequel Kelly Thompson a traité la renaissance des WCA ne plaira pas à tout le monde, mais il est indéniable qu'elle a eu carte blanche de la part de Marvel pour aller aussi loin, imposer un casting aussi improbable et raconter une intrigue aussi délirante. Et surtout elle l'a fait tambour battant, avec une verve rafraîchissante.

Bien entendu, cette intrigue de savant fou en quête d'amour qui transforme des filles en géantes monstrueuses (jusqu'à faire de Kate Bishop un faucon de 200 mètres !) et qui, par dépit, veut saccager Los Angeles, la ville où le culte de la beauté n'a d'égale que sa superficialité, a un air de grand n'importe quoi qui fera lever les yeux aux fans d'action à grand spectacle sérieux.

Mais c'est franchement très drôle et bien mené. Si on peu distinguer les récits conduits par leur propos de ceux qui le sont par leurs personnages, alors Kelly Thompson est évidemment une adepte du "character's driven". Son groupe d'Avengers est dysfonctionnel, déséquilibré, improbable au possible. Clint Barton y joue le rôle du vétéran sans être le leader. La diversité des profiles garantit des interactions très électriques avec une lesbienne caractérielle (America Chavez), une folle qui sait qu'elle est dans une BD (Gwenpool), un arrogant et surpuissant télépathe-télékinésiste (Quentin Quire), un "bleu" presque plus préoccupé par sa fiancé et impressionné par sa soeur que par ses missions (Fuse), et Kate Bishop dont la hantise de mal faire est toute entière résumée quand elle reçoit un appel de Captain America (certaine qu'il va lui passer un savon pour sa gestion de la crise).

Dès lors, qu'importe que BRODOK/MODOK soit ridicule, avec des motivations grotesques et des moyens absurdes, il faut lire West Coast Avengers en voulant s'amuser, se distraire, rire de bon coeur. A l'usure, la question se posera sans doute, si la série survit à ses chiffres de vente moyens, de savoir si Kelly Thompson doit persévérer dans la blague ou trouver des adversaires plus coriaces et une narration moins espiègle (mais un indice est donné en dernière page avec le retour annoncé d'une veille connaissance...). Le modèle évident étant la Justice League International de l'époque DeMatteis-Giffen, qui savaient alterner humour potache et récits sombres....

Stefano Caselli va s'absenter pour quelques mois de la série - c'est dommage et même aberrant, car il ne va pas se reposer (il dessinera un épisode de Fantastic Four). L'italien a beaucoup donné en quatre épisodes et livre une nouvelle prestation de haut vol, qui confirme sa capacité à animer une série de groupe, avec beaucoup d'énergie, des compositions efficaces, et l'envie partagée de déconner sans partir aux quatre vents.

Il a par ailleurs trouvé en Triona Farrell la coloriste qu'il lui fallait, qui sait mettre en valeur son trait si expressif, alors que par le passé il n'a pas toujours été si bien servi. Sans préjuger (en mal) de ce que vaudra son remplaçant -  Daniele Di Nicuolo (Power Rangers: Shattered Grid) - , déplacer provisoirement Caselli, c'est quand même un choix éditorial qui laisse perplexe (alors que pour Mr & Mrs X, l'autre série actuelle de Thompson, Oscar Bazaldua reste en poste).

Rendez-vous dans quinze jours pour l'Acte II.

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