vendredi 21 septembre 2018

THE WEATHERMAN #4, de Jody Leheup et Nathan Fox


La fin de premier arc narratif de The Weatherman approche (ce sera pour le mois prochain avant une longue pause de la série) et Jody Leheup et Nathan Fox entraînent le lecteur dans un épisode dont le héros est pratiquement absent. Cela suffit à vous suggérer que les choses se gâtent sérieusement pour Nathan Bright...


La ville de Tharis, sur Mars. Garren vient accuser réception d'une livraison de Mnemonium auprès de Janice, la dealer avec laquelle il entretient des relations visiblement tendues. La situation dégénère rapidement, aboutissant à une fusillade dans laquelle Garren et ses complices ont raison de Janice et ses sbires.


Assommée par Nathan Bright à qui elle voulait injecter du Mnemonium pour activer sa mémoire et savoir s'il était bien le mercenaire Ian Black, Amanda revit en rêve l'attentat perpétré par l'Epée de Dieu sur Terre, dans lequel elle a perdu son fils. Quand elle revient à elle, elle récupère son flingue et part chercher Bright.


Pour cela, elle s'adresse à Garren, qui donne une fête sur le toit-terrasse de son penthouse et dont elle neutralise les agents de sécurité. Elle lui demande son aide, quitte à le menacer de le renvoyer en prison, même sans preuves. Il accepte à contrecoeur.


Déguisé, Nathan se fait prendre par Marshall et White Light, deux mercenaires, à un stand de fast-food. Pendant ce temps, Amanda et Garren apprennent justement sa capture pour le compte de the Pearl, le gangster le plus dangereux de Mars. Ce qui équivaut à une mort certaine.


Et c'est bien ce qui s'annonce quand Amanda voit Nathan sur un écran télé où il est emprisonné pour un show dans lequel on offre à des candidats de le torturer pour les crimes commis par Ian Black...

La variant cover de Marcos Martin.

Le début de l'épisode déconcerte puisqu'il met en scène un deal de drogue (la fameuse "Nemo" mentionné dans le chapitre du mois dernier) qui tourne mal. Le personnage de Garren est ainsi présenté sans qu'on sache ce qui le relie à l'intrigue (si même quelque chose l'y relie), mais son introduction nous met la puce à l'oreille (il est évident qu'il va jouer un rôle important).

Puis Jody Leheup embraye avec un curieux flash-back onirique sur l'attentat commis par l'Epée de Dieu sur Terre, souvent évoqué mais jamais montré, dans lequel il semble qu'Amanda Cross ait perdu son jeune fils. C'est alors que l'agent de police reprend connaissance, après avoir été assommée à la fin de l'épisode précédent. Cette mise en scène nous fait douter de la véracité de ce qu'on vient de voir.

En attendant, Nathan Bright a disparu, refusant d'être considéré plus longtemps comme un cobaye ou le suspect de l'attentat. Mais le mal est fait : il est désormais l'homme le plus recherché de la galaxie et s'il a semé Amanda, d'autres sont à ses trousses.

C'est alors que le rapport s'établit entre Amanda et Garren : tout en suggestion, Leheup raconte que ces deux-là ont une vieille histoire commune, peut-être romantique, plus sûrement professionnelle puisque l'acheteur de Mnemonium a fait de la prison à cause de l'agent. Cette dernière a besoin de ses contacts dans le milieu pour retrouver Nathan.

La révélation finale de la situation de Bright relance complètement l'intrigue : non seulement il est dans une sale posture mais aux mains d'un gangster que même Garren craint, et promis à une mort certaine, livré à une foule de téléspectateurs ivres de vengeance. En nous privant du héros pendant la majorité de l'épisode, la scénariste a préparé habilement son retour et laissé le lecteur s'imaginer, à raison, le pire pour lui.

Dans ces circonstances, Nathan Fox déploie d'autres atouts de son graphisme, qui s'épanouissait jusque-là surtout dans l'action la plus mouvementée. Il y a encore des scènes vigoureuses, comme lorsque Amanda s'invite brutalement dans la party de Garren, mais la plupart de ses mouvements se déroulent hors-champ. 

En revanche, les moments dialogués et majoritairement tendus réclament de l'artiste un soin particulier porté aux expressions des personnages. Fox appuie encore plus que d'habitude les attitudes, les mimiques, les grimaces, pour souligner les émotions vives d'Amanda ou Garren. Comme il ne s'inscrit pas dans un registre réaliste classique, ça passe, et l'épisode conserve la tonicité habituelle de la série alors que le récit progresse différemment. 

Tout est en tout cas en place pour une fin de premier acte tonitruante. Le temps s'annonce orageux pour The Weatherman, mais personne ne va s'en plaindre.

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