vendredi 13 juillet 2018

HAWKMAN #2, de Robert Venditti et Bryan Hitch


Après un premier épisode très convaincant, Hawkman poursuit sa quête originelle sous la direction de Robert Venditti et de Bryan Hitch. Et ce nouveau volet de ses aventures continue dans la bonne direction, à la fois introspective et spectaculaire. 


Après son entrevue avec Mme Xanadu, Carter Hall se rend à Londres pour explorer une nouvelle piste sur ses origines : de tous temps en effet, il a arboré l'emblème de Hawkman et a cru que tout avait commencé dans l'Egypte Antique. Mais et si cela avait démarré auparavant et ailleurs, loin de la Terre ? Et quel sens alors donner à son rôle ?


Reçu au British Museum par le conservateur, son ami Simon, Carter examine les vestiges de la tombe du prince Khufu qu'il a anonymement lui-même donné en 1920, lors d'une de ses précédentes incarnations. Il est convaincu que les réponses à ses questions se trouvent dans les hiéroglyphes gravés sur l'installation et restés non traduits. Simon part chercher ses notes.


Pris alors d'un malaise, Carter se retrouve en costume de Hawkman dans l'Egypte des pharaons devant le palais du prince Khufu, prêt à défier celui qu'il pense être son ennemi. Grâce aux harnais contenant du Nième Métal qu'ils portent tous deux, leur affrontement se déplace dans les airs et Carter Hall se rend compte alors qu'il se bat contre son incarnation de l'époque. 


La bagarre se termine quand Hawkman se souvient d'un mot - Kalimar - qui évoque quelque chose à Khufu. Mais déjà, voilà le héros ailé de retour dans le musée. Avec sa massue, il frappe une colonne des vestiges du palais de Khufu et y trouve sa lance. Surpris par Simon, il la vole et s'enfuit.


Sur le toit d'un immeuble voisin, Carter Hall examine la manche de la lance où sont gravés des hiéroglyphes et comprend qu'il ne s'agit pas de mots mais des coordonnées d'une carte pour le guider jusqu'à Dinosaur Island.

Les ventes du premier numéro de la série ont été inexplicablement décevantes alors même que cette relance de Hawkman dispose de nombreux atouts et que son scénariste, Robert Venditti, a fait l'effort, louable, d'aborder le personnage, à la généalogie si complexe, en tâchant d'être le plus clair possible. Il serait bien dommage que cela ne paie pas.

Ce deuxième épisode continue de creuser dans la même veine que le précédent en décrivant Carter Hall comme une sorte d'aventurier proche d'Indiana Jones mais dont les recherches porteraient sur lui-même, ses origines, en collectant des reliques, des artefacts.

Cette ressemblance avec le personnage du film de Steven Spielberg est soulignée par la visite qu'effectue Hall au British Museum et fait aussi le lien direct avec les antécédents égyptiens de Hawkman. Pourtant, on sait que le personnage ne se résume plus à cela car il y a une des Hawkmen sur Krypton, Thanagar, Rann et la Terre. Venditti initie donc la question : et si tout avait commencé dans l'espace, il y a bien longtemps, et voyagé de planète en planète jusqu'à la notre, jusqu'à Carter Hall et ses multiples incarnations ?

L'esprit de synthèse dont fait preuve le scénariste est assez admirable car elle demeure limpide tout en étant très dense. L'auteur utilise la voix-off, une astuce bien pratique mais bien dosée ici, tout en se réservant de la place pour l'action. On sent bien que, sur ce dernier point, il y a un sentiment de passage obligé, pour donner au fan de comics sa dose de baston, mais comme c'est Bryan Hitch qui dessine, ce serait tout de même dommage de s'en priver.

L'artiste anglais s'en donne à coeur joie et son investissement dans la série fait plaisir à voir (à l'instar de Ivan Reis pour Superman). Il nous gratifie de planches fournies, avec des décors très élaborés et documentés, le lecteur a de quoi s'attarder sur chaque page, chaque vignette. Puis quand le récit accélère et oppose Hawkman et le prince Khufu, la variété des angles de vue, des valeurs de plan, rend la confrontation palpitante, très vivante.

Preuve de la richesse du boulot accompli par Hitch : il a désormais besoin de deux encreurs (Andrew Currie et Daniel Henriques) en plus de lui-même pour rendre sa copie en temps voulu. Mais le jeu en vaut la chandelle et Hawkman a vraiment de la gueule grâce à ce trio.

L'histoire se déploie comme un jeu de piste : à chaque épisode correspond apparemment une nouvelle étape, une nouvelle avancée en relation avec un objet qui guide Carter Hall vers sa prochaine destination, une nouvelle découverte sur la dynastie des Hawkmen. Il y a bien quelques raccourcis faciles et inexpliqués (le déplacement spatio-temporel dans l'Egypte Antique à la rencontre du prince Khufu est-il une hallucination ?) mais si on les accepte pour l'adresse et la parcimonie avec lesquels ils sont employés.

C'est très plaisant et la perspective de visiter Dinosaur Island le mois prochain motive pour poursuivre cet itinéraire d'un héros perdu.

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