jeudi 10 mai 2018

DC NATION #0, de Tom King, Brian Michael Bendis, Scott Snyder, James Tynion IV, Joshua Middletson, Clay Mann, José-Luis Garcia-Lopez et Jorge Jimenez


"Qu'est-ce que tu fais pour les vacances ?" demandait une chanson : DC Comics nous offre un échantillon de trois séries événementielles avec DC Nation #0 et trois brèves histoires inédites comme autant d'amuse-bouches, avec la crème des auteurs de la maison sur trois séries-phares - Batman, Superman et la mini-saga hebdomadaire Justice League : No Justice.
  

- Batman : Your big day (Ecrit par Tom King et dessiné par Clay Mann.) - Le Joker s'est introduit chez un certain Roger Martello en sa présence pour y recevoir l'invitation au mariage de Batman et Catwoman. Lorsque le courrier est glissé par le facteur dans la fente de la porte d'entrée, le Joker se presse pour le dépouiller et, malgré la promesse qu'il lui avait faite, tue Martello. Ce que le Joker a pris pour son invitation est en fait un rappel de l'école de sa fille à cause de nombreuses absences.

Les noces de Batman et Catwoman auront lieu au #50 de la série écrite par Tom King et il était impensable que l'événement soit ignoré du Joker, qui ne va certainement y pas aller pour présenter ses voeux de bonheur au couple.

Le mariage est une étape importante du titre et du run du scénariste qui change drastiquement la donne pour Batman, même si les préparatifs sont engagés depuis un moment. Des spin-off entoureront d'ailleurs pour l'occasion la célébration car on se doute bien qu'un paquet d'ennemis du Dark Knight vont vouloir semer la zizanie.

King avec Clay Mann au dessin donne ici le point de vue du Joker dans un bref épisode qui a l'allure d'une nouvelle, précise, concise, effrayante, d'une tension à couper le souffle. La prise d'otage, l'attente délirante d'un courrier, la logique criminelle du Joker (qui jure ne tuer que lorsqu'il est contrarié) sont formidablement mises en scène. Graphiquement, le clown du crime est représenté de manière à la fois calme et glaçante, le dénouement est horrible.

Encore une fois, Tom King nous laisse sans voix : ça promet !

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- Superman : Office space (Ecrit par Brian Michael Bendis et dessiné par José-Luis Garcia-Lopez.) - Perry White annonce à la rédaction que Lois Lane ne travaille plus pour le "Daily Planet". Pour la remplacer, il a engagé la reporter Robinson Goode, de Star City, et souhaite désormais que le journal encense les exploits de Superman. Seul avec Clark Kent, White lui demande de revoir sa copie au sujet de son dernier article au sujet de Lex Luthor. Mais Robinson Goode travaille pour un autre et entend bien remplacer White.

Après les premières pages présentées dans Action Comics #1000, Brian Michael Bendis continue de distiller au compte-gouttes sa version de Superman, même si la série ne débutera qu'après la mini-série en six parties hebdomadaires Man of Steel (sur laquelle des rumeurs courent concernant le retard pris par certains dessinateurs). 

Après avoir montrer le héros en costume se prendre une méchante raclée par un extra-terrestre, le scénariste se penche sur Clark Kent dans la rédaction du "Daily Planet". La surprise principale vient du fait que Lois Lane a quitté le journal pour l'écriture et la promotion d'un livre, mais évidemment rien n'est dévoilé sur le sujet du fameux ouvrage (même si on devine que cela contrarie Kent). Perry White introduit la remplaçante de Lane tout en ignorant qu'elle est un agent double convoitant son poste.

Bendis va donc changer la donne, non seulement en officialisant le retour des personnages à Metropolis (le run de Tomasi se déroulait dans la bourgade de Hamilton) et en chamboulant leurs situations : de quoi faire grincer des dents, ou interroger les fans de la série. Ce qui ne sera pas le cas en lisant, subjugué, les planches signées José-Luis Garcia-Lopez : le vétéran livre un travail superbe, d'un luxe de détails fou, mais aussi d'une justesse dans les expressions, la gestuelle. 

On en redemande.

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- Justice League : No Justice Prelude (Ecrit par Scott Snyder, James Tynion IV et Joshua Middleton et dessiné par Jorge Jimenez.) - Sur la planète Colu, Batman est encerclé par les gardes de Brainiac. Mais il n'est pas venu seul et plusieurs ligues de justice se déploient alors - Entropy, Wisdom, Mystery et Wonder. Sur Terre, cependant, Supergirl en orbite prévient Green Arrow de l'arrivée des Destructeurs contre lesquels les ligues devaient justement agir.

La saga de Scott Snyder, Metal, a secoué le cocotier au point de lancer la ligne "The New Age of Heroes" (qui compte notamment The Terrifics), mais aussi de redistribuer les cartes concernant la Justice League. La franchise va connaître une restructuration avec (à l'heure actuelle) trois titres à venir (Justice League, Justice League Dark et Justice League Odyssey). Et pour préparer le terrain, quoi de mieux qu'une saga spectaculaire mais rapide ?

Justice League : No Justice va donc sortir un épisode par semaine pendant un mois. Ecrite par Snyder, James Tynion IV (qui s'occupera ensuite de JL Dark) et Joshua Middleton (aux commandes la future JL Odyssey), l'histoire envoie des héros et des vilains, forcés de s'allier pour sauver l'univers, au front et cet épisode présente leurs différentes formations, composées par compétences.

C'est le segment le plus superficiel du programme, dans la mesure où ce prélude n'était pas nécessaire, mais il bénéficie des dessins toniques de Jorge Jimenez (Super Sons, qui sera l'artiste régulier de Justice League).

Tout cela est quand même copieux et donne très envie. DC Comics sait qu'il faut bouger sans cesse pour surprendre et contenter le lecteur, même si tout n'est pas voué au succès : cette audace sera-t-elle payante ? En tout cas, elle se donne les moyens de l'être entre titres bien installés (Batman), repensés (Superman) et mini-saga d'envergure (No Justice), pilotés par des pointures. 

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