Ce huitième tome des aventures de Starman est la suite directe du précédent (A Starry Knight) puisque Jack Knight y poursuit (et achève) son voyage dans l'espace en compagnie de Mikaal Tomas et de l'hologramme de son père, Ted. James Robinson est soutenu par David S. Goyer pour le scénario, tandis que Peter Snejbjerg met le tout en images (avec les participations de Chris Weston, John McCrea et Stephen Sadowki) pour les épisodes 55 à 60.
- #55 : Starcab Confessions. (Dessiné par Peter Snejbjerg, Chris Weston et John McCrea) - Space Cabbie est, comme son nom l'indique, un chauffeur de taxi galactique. Il embarque deux clients, Ric Starr et Ace Arn, en 2153 pour les conduire dans le secteur Karloff. Le chauffeur raconte dans quelques circonstances il a rencontré Jack Knight lorsqu'il sauva Starfire des griffes de Jarko le pirate. Mais ses deux passagers ont d'autres versions de l'histoire...
- #56 : City without Light. (Dessiné par Stephen Sadowski et Peter Snejbjerg.) - A Opal City, les O'Dare enquêtent sur les morts suspectes et violentes du commissaire Sam Woo, Lockhart Beaumont, Katherine Shawnessy et Milton Kroll. Tout accuse the Shade qui se cache chez Ted Knight, lequel a demandé à Flash d'enquêter. Mais d'autres héros, dans le coin, sont sur la piste du tueur : Black Condor, Phantom Lady, Adam Strange et "Bobo" Benetti.
- #57-60 : Stars my destination. (Dessiné par Peter Snejbjerg.) - L'hologramme de Ted Knight généré par la Boîte-Mère d'Apokolips a localisé la signature énergétique de Will Patton sur la planète Kranaltine, planète ennemie de Rann, qui, aussitôt, attaque leur vaisseau et le détruit. Récupéré par les hommes du prince régent Jediah Rikane, Jack Knight est soumis à la question pour connaître la raison de sa présence dans le secteur, tandis qu'il découvre que son tortionnaire s'est allié avec Turran Khan, l'ennemi juré de Mikaal Tomas. Ils détiennent Will Patton car son âme est identique à celle de Gawyn, le frère du prince régent, sur le trône avant lui. Jack et Mikaal sont déportés sur la planète-prison Asryx où Jarko le pirate fait sa loi mais où sont également retenus Tigorr (un Omega man), Delaken (espion de Rann), Medphyl (un Green Lantern) et Fastback (un Néo-Dieu).
Tous ensemble, ils réussissent à s'évader et se débarrassent aussi bien des gardiens que des prisonniers qui leur barrent la route. Fastback trouve dans les ruines du pénitencier un caisson où repose Will Patton, mais celui-ci, une fois ranimé, refuse de rentrer sur Terre avant d'avoir libéré Kranaltine du joug de Jediah Rikane et Mikaal veut en finir avec Turran Khan. Heureusement, Delaken bénéficie d'une complice inattendue mais précieuse en la personne de Lady Merrian, la femme de Gawyn.
Soutenu par le peuple opprimé de Kranaltine, les héros attaquent Jediah Rikane et Turran Khan lorsque M'Ntorr rend ses pouvoirs de Starman à Will Patton, habité par l'âme de Gawyn ! Tandis que Delaken et Jack Knight rejoignent Lady Merrian, Mikaal Tomas affronte Turran Khan et Patton/Gawyn Jediah Rikane. Alors que Delaken s'apprête à téléporter Jack et Lady Merrian jusqu'à Rann, Medphyl l'abat !
Jack réussit à tuer Medphyl avec sa lance cosmique tout comme Patton/Gawyn, régénéré par M'Ntorr, prend l'avantage sur Jediah Rikane et Mikaal élimine Turran Khan en retrouvant lui aussi ses pouvoirs de Starman. Avant d'être téléporté sur Terre avec Jack, Patton retrouve Lady Merrian et l'âme de Gawyn le convainc de rester à ses côtés pour restaurer la démocratie sur Kranaltine. Mikaal choisit aussi de rester sur place. Seul Jack Knight rentre donc à Opal City.
Les six épisodes de cet album sont un régal et concluent la saga spatiale de Starman tout comme il met en scène la rencontre entre plusieurs détenteurs du nom. En comptant une évocation de Ted Knight lorsqu'il était en activité lors d'un flash-back, on voit donc pas moins de quatre Starmen dans ces chapitres, une véritable lignée illustrant le thème central de la série (la passation).
Avant d'en venir à l'arc narratif principal (en quatre parties), Stars my destination s'ouvre par deux épisodes distincts. Le premier (Spacecab confessions) est un one-shot très amusant qui permet à James Robinson et David S. Goyer de construire un court récit selon trois points de vue différents, avec les variations sur les faits que cela implique. A chaque fois, il y est question du sauvetage de Starfire capturée par le pirate Jarko, mais selon le dessinateur et le narrateur, l'aspect des personnages change et introduit de subtiles nuances dans le déroulement des événements. On retrouve dans cet exercice de style la tonalité de certains épisodes de Nexus de Mike Baron et Steve Rude, une folie douce, qui prend le contexte et ses poncifs pour s'en amuser, avec des motifs comme l'aparté en ouverture de Space Cabbie. D'ailleurs, graphiquement aussi, surtout avec Peter Snejbjerg, on retrouve un graphisme proche de Rude, tandis que Chris Weston évolue dans un registre plus détaillé et très expressif (les grimaces de Ted Knight sont irrésistibles) et John McCrea opère une sorte de synthèse entre ses deux collègues.
Le n° 57 est une sorte de parenthèse : Robinson et Goyer préparent le terrain pour le tome 9 en revenant sur les crimes commis à Opal City par un assassin dont les pouvoirs sont identiques à ceux de the Shade. Et les soupçons des O'Dare, chargés de l'enquête, semblent se vérifier finalement quand l'autre protecteur de la ville s'en prend à "Bobo" Benetti... Il faudra lire l'arc (en dix épisodes !) de Grand Guignol pour en savoir plus. Stephen Sadowki dessine toutes les scènes à Opal City avec son style réaliste classique mais assez impersonnel, tandis qu'à la fin, quand l'action revient au périple spatial de Jack Knight et ses compagnons, Peter Snejbjerg reprend la main avec le brio qu'on lui connaît.
Enfin, nous voici arrivés à l'arc narratif qui donne son titre à l'album. On se souvient que Jack s'est engagé à partir explorer l'espace-temps pour retrouver le frère de sa fiancée, Sadie, Will Patton, qui fut Starman durant la période située entre le départ à la retraite de Ted Knight et sa succession éphémère par son fils David. Après, durant leur quête, avoir rencontré Salomon Grundy, La Légion des Super-Héros, le père de Superman, le héros est confronté au terrible Jediah Rikane qui détient Patton.
Mais la situation se complique vite car Patton partage son âme avec celle du prince déchu Gawyn et que Rakine s'est allié à Turran Khan, l'ennemi juré de Mikaal Tomas. L'affaire s'engage très mal pour les héros, qui finit sur une planète-prison où l'attendent à la fois de nouveaux adversaires mais aussi, heureusement, des renforts opportuns. Et c'est alors parti pour le match retour avec comme objectif le renversement du tyran de Karaltine.
Tout ça a un air prononcé de Flash Gordon et comme Robinson et Goyer sont des fans cultivés, ils s'emparent de cette référence avec maestria pour livrer un récit plein de rebondissements (la traîtrise de Medphyl), de princesse à sauver (Lady Merrian, clin d'oeil appuyé à Lady Marianne issue elle de Robin des bois), de soulèvement populaire, et de duels disputés (entre Patton/Gawyn et Rikane, Jack et Medphyl, Mikaal et Khan). Remplacer les pouvoirs cosmiques et les armes futuristes par des épées et vous êtes dans une histoire de capes et d'épées digne des films de Michael Curtiz avec Erroll Flynn. Jubilatoire !
Peter Snejbjerg dessine tout ça avec une magistrale maîtrise : son art de jouer avec les ombres et lumières (que ne vient pas dénaturer l'encrage de Keith Champagne) n'a d'égal que la variété de son découpage, la profusion de ses images ne nuit jamais à leur lisibilité, et il sait donner un souffle indéniable à ces mouvements. C'est aussi beau que bon pour résumer. Pour ma part, je préfère la série quand il la dessine, même si, évidemment, la période Tony Harris est également excellente.
La suite promet d'être copieuse avec un arc narratif en dix chapitres qui dévoilera ce qui se joue à Opal City en proie à une vague de crimes alors que Jack Knight revient chez lui, sans le frère de sa fiancée.
J'adore aussi Snejberg qui est beaucoup trop rare.
RépondreSupprimerLa suite ne te décevra pas si tu ne l'as pas encore lu.
J ai acheté les omnibus à un moment de soldes.. série magnifique.