vendredi 15 juillet 2016

Critique 952 : ROBIN, SON OF BATMAN #3, de Patricl Gleason

Alors, bien sûr, c'est dérisoire de parler comics aujourd'hui, après la tragédie de Nice. Mais c'est aussi une forme de résistance que de continuer à parler d'art, de culture, de divertissement, quand les barbares, fanatiques religieux, terroristes, cherchent justement à nous empêcher de continuer à vivre normalement.

ROBIN, SON OF BATMAN : YEAR OF BLOOD, PART THREE est le troisième épisode de la série, écrit et dessiné par Patrick Gleason, publié en Octobre 2015 par DC Comics.
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Damian Wayne poursuit sa quête expiatoire en essayant de réparer les méfaits qu'il a commis durant l'An de Sang, lorsqu'il était membre de la Ligue des Assassins. Cette fois, il veut restituer à une tribu un cristal lumineux sacré.
L'opération se passe mal quand Goliath s'affole et que la fille de Personne cherche à le raisonner par la force. 
Au même moment, ailleurs, un prêtre des Lu'un Darga procède à un étrange cérémonie pour manipuler mentalement Talia Al Ghul, mais celle-ci réussit à lui échapper.
Après une nouvelle dispute avec Robin, la fille de Personne est contactée par un tueur à gages partenaire de son père qui pense toujours avoir à faire avec lui pour négocier une exécution : elle refuse ce contrat, ce qui ne ravit pas son interlocuteur... 

Patrick Gleason développe très habilement son intrigue en l'enrichissant de nouveaux éléments et en revenant sur des scènes entrevues auparavant. Ici, ce qui compte moins, c'est la nouvelle mission que s'est fixé Damian par rapport à sa période de formation au sein de la Ligue des Assassins que le sort de sa mère, toujours vivante mais capturée par un inquiétant personnage, et les secrets de la fille de Personne.

Le découpage de ces événements évite à la série de répéter son schéma narratif (Damian rend des objets qu'il a volés) pour donner plus de consistance aux seconds rôles et ainsi suggérer qu'ils vont enrichir le récit dans les prochains chapitres. La relation entre le garçon et sa partenaire est brillamment exploitée, le premier persuadant la seconde de ne pas suivre les traces du père - un argument intéressant de la part de celui qui, justement, à trouver en devenant Robin le droit chemin aux côtés de Batman. Du coup, le pseudonyme de Personne prend un relief certain puisque la fille de cet assassin doit devenir quelqu'un - de quelqu'un d'autre qu'une nouvelle incarnation de Personne.

La ligne historique impliquant Talia fournit, elle, un motif de suspense : Gleason fournit le minimum d'informations pouvant permettre au lecteur de savoir où elle est et comment elle va en sortir, mais les retrouvailles de la mère et de son fils sont programmées et sont prometteuses.

Visuellement, même si l'artiste montre d'évidents (et légitimes) premiers signes d'essoufflement - visibles par des à-plats de noir massifs, qui masquent décors et même personnages en les réduisant à un théâtre d'ombres chinoises - , l'épisode réserve encore des pages bluffantes, avec des inserts aux cadres variés (comme les cercles décrivant les souvenirs de Talia), ou des scènes d'action très énergiques (dans lesquelles la présence de Goliath assure le spectacle).

Par ailleurs, la dernière (pleine) page réserve un cliffhanger percutant qui est une raison supplémentaire de se jeter sur le quatrième épisode...  

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