lundi 30 mai 2016

Critique 903 : ULTIMATE SPIDER-MAN, VOLUME 19 - DEATH OF A GOBLIN, de Brian Michael Bendis et Stuart Immonen


ULTIMATE SPIDER-MAN : DEATH OF A GOBLIN rassemble les épisodes 112 à 117 de la série, écrits par Brian Michael Bendis et dessinés par Stuart Immonen, publiés en 2007-2008 par Marvel Comics.
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Peter Parker a confirmé à sa tante May qu'il était bien Spider-Man et que ses pouvoirs proviennent de la morsure d'une araignée génétiquement modifiée lors d'une visite aux laboratoires d'Oscorp.
Pour l'adolescent de 16 ans, c'est aussi un tournant dans sa vie sentimentale puisqu'il sort à nouveau avec Mary-Jane Watson après avoir fréquenté Kitty Pryde, ex-membre des Ultimate X-Men, qui quitté l'institut Xavier pour les mutants afin d'intégrer le lycée.
Norman Osborn est toujours détenu au Triskélion, Q.G. et prison du SHIELD, encore en rénovation (l'action se situe après les événements relatés dans le Volume 2 de la série Ultimates et l'attaque de New York par Loki), mais réussit à s'en échapper. Pour se venger de Nick Fury qui l'a arrêté et jeté au cachot sans procès, , il dénonce ses méthodes à la télé.
En représailles, Carol Danvers, qui a remplacé Fury (exilé sur une Terre parallèle à la suite des événements relatés dans la saga Ultimate Power), l'attire dans un piège en exhibant son fils, Harry Osborn, qui accuse publiquement son père de lui avoir fait subir les mêmes expériences que celles qui l'ont transformé en Bouffon.
Spider-Man, Kitty Pryde et les agents du SHIELD affrontent leur adversaire mais Harry s'interpose, au risque de sa propre vie...

Cela faisait un moment que j'avais envie de relire ces épisodes - tout le passage de Stuart Immonen sur la série en fait - pour vérifier s'ils étaient toujours efficaces qu'à l'époque où je les découvris. Premier des quatre arcs narratifs écrits avec Brian Michael Bendis, Mort d'un bouffon marquait aussi un tournant pour le titre emblématique de la collection "Ultimate", dont Marvel vient récemment d'arrêter les publications, puisque après plus de cent épisodes, son dessinateur, Mark Bagley, venait donc de céder sa place (un record, qui tenait depuis le run de Jack Kirby sur Fantastic Four dans les années 60 !).

Déjà, dans le 111ème épisode, les deux artistes se transmettaient le flambeau : pour Immonen, qui était déjà habitué aux séries "Ultimate" (il avait illustré des épisodes de Ultimate X-Men), c'était une promotion importante, après sa prestation remarquée (et remarquable !) sur la mini-série Nextwave. Le canadien illustrera une vingtaine d'épisodes du Tisseur et reconnaîtra plus tard qu'il aurait aimé continuer au-delà (un aveu rare de la part de celui qui privilégie les rencontres avec les scénaristes aux personnages).

L'histoire composée par Bendis se distingue par son dynamisme : même ses plus virulents détracteurs ont toujours admis qu'il était plus inspiré sur cette série que sur ses autres productions. Pourtant, le scénariste reste fidèle à lui-même : ses dialogues sont toujours aussi abondants, ponctués de traits d'humour potache, avec des histoires construites régulièrement en six chapitres. Mais son amour du héros est indéniable et l'entrain avec laquelle il enchaîne ses péripéties ajoute à son enthousiasme communicatif.

Puisque l'univers Ultimate l'autorisait, Bendis ne se privait pas, fréquemment, de tuer des personnages, certes secondaires, mais auxquels les lecteurs étaient attachés, réinterprétant la continuité classique des comics Marvel (ainsi l'oncle Ben, Gwen Stacy, Jean Dewolff connaîtront le même sort funeste). Ici encore, un de ces proches du Tisseur sera sacrifié, mais cette fois sans susciter la même émotion, quand bien même son destin est tragique.

Le récit fournit de grands moments, depuis l'évasion spectaculaire de plusieurs super-vilains du Triskélion (dont les travaux permettent de situer l'action : en effet, à cause des retards pris sur la série Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch, Bendis n'y faisait pas référence jusqu'alors) jusqu'à la bagarre entre Spider-Man et Electro. Autant de séquences permettant à Immonen de faire la preuve qu'il était un successeur à la hauteur de Bagley tout en évoluant dans un registre graphique personnel : son trait plus anguleux évoque encore fortement ses expériences de Nextwave, sans être aussi radical, et son découpage incroyablement énergique et varié dégagent une puissance toujours impressionnante.

Mais quand il s'agit d'aimer les protagonistes en civil dans des moments plus calmes, notamment tout leur quotidien au lycée, on peut admirer l'expressivité de l'artiste et son aisance avec la représentation des adolescents. L'encrage, un peu épais, de Wade Von Grawbadger est parfois un peu curieux, mais la mise en couleurs de Justin Ponsor est une des meilleures dont aient bénéficié le dessinateur et son fidèle collaborateur.

Pas une grande histoire pour ce premier round mais de belles promesses, qui seront vite exploitées. Un flash-back très sympa toute compte fait.    

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