dimanche 6 mars 2016

Critique 831 : SPIROU N° 4064 (2 Mars 2016)


Cette semaine démarre non pas la pré-publication mais la post-publication du 11ème tome de Lady S, puisque l'album est disponible en librairie depuis Novembre dernier ! Du coup, c'est pas moins de quatre séries à suivre qui sont au sommaire... Les Psy figure sur le bandeau.

J'ai aimé :

- Lady S : La faille (1/6). Shania est désormais au service d'une ONG, "Action 19", pour laquelle elle assiste à des débats à Genève au Palais de Nations. Elle y retrouve Conrad, un agent de la CIA, dont elle devient l'amante, et assiste à l'arrestation d'Anton, un ancien camarade espion, accusé de terrorisme et envoyé à Guantanamo...
Lady S n'est pas une série renversante mais c'est une production soignée, agréable à lire : Philippe Aymond en est désormais le scénariste et toujours le dessinateur. Comme il l'explique dans son interview en préambule de ce premier épisode (sur six), son scénario est solidement documenté mais avec le souci de distraire d'abord. Et sa mise en images est impeccable, d'un élégant classicisme.

- Jérôme K. Jérôme Bloche : Aïna (7/8). Jérôme et le père Arthur filent Pacifico jusqu'à l'hôpital où a été admise Aïna. Ils comprennent enfin la situation de la jeune femme vis-à-vis de cet homme et de leurs employeurs : elle porte l'enfant de son patron mais le bébé s'annonce victime de malformations et ne convient plus au couple auquel elle devait le donner...
Dodier aura mis du temps à dévoiler le coeur de son intrigue mais enfin, nous y voilà ! Tout cela n'efface pas un léger sentiment de déception mais il faudra que je relise l'histoire entière une fois terminée pour vérifier. Graphiquement, en revanche, c'est toujours aussi imparable.

- Choc : Les fantômes de Knightgrave II (10/12). Désormais bras-droit du "Duke", Eden se sommet dans le grand banditisme alors que 1934 s'achève et 1935 commence. Mais le futur Choc va découvrir la véritable nature de sentiments de son acolyte à son égard...
Ces six nouvelles pages sont menées magistralement par Colman et le récit se resserre en une succession de scènes rapides et denses, spectaculaires et intimes à la fois. Maltaite illustre cela avec son brio coutumier. Là aussi, quand ce sera bouclé, une relecture permettra sûrement de mieux apprécier l'ensemble.

- Autour d'Odile. Ah, si seulement il n'y avait pas ce dragon... Madaule me réjouit avec sa série, dont les gags, simples mais bien menés, sont efficaces.

- Capitaine Anchois. C'est mon plaisir coupable, mais je ne me lasse pas des gags de ces stupides pirates auxquels Floris fait subir les pires affres avec un humour absurde réjouissant.

- Vie éternelle. Fred Neidhardt se prendrait-il pour Jean-Yves Duhoo et son Labo? En tout cas, cette semaine, l'auteur de Spouri et Fantaziz adopte un style réaliste au dessin et mène l'enquête sur les progrès scientifiques et technologiques pour rallonger l'espérance de vie : le questionnement est mené avec rigueur mais la chute est malicieuse.

- L'Homme qui tua Lucky Luke (4/10). Lucky Luke, alors qu'il est toujours sur la piste de l'indien accusé d'avoir volé la paie des mineurs de Silver Canyon, croise la diligence : il y retrouve une connaissance, la danseuse Laura Legs (vu dans Le Grand Duc), venue rejoindre son futur mari à Froggy Town. Reprenant son enquête, le cowboy rencontre le peu hospitalier père des frères Bone...
Matthieu Bonhomme est vraiment comme chez lui avec cette histoire-hommage au héros de Morris : l'histoire est toujours aussi accrocheuse, au point qu'on ne s'offusque pas du peu de coups de feu dans un western. Le graphisme est éblouissant, avec une colorisation qui respecte la palette de la série originale sans verser dans la parodie. Toujours aussi jouissif, ouaip !

- L'Atelier Mastodonte. Fabien Toulmé manque se faire piéger par Jérôme Jouvray, encore jaloux de la nouvelle recrue. Mais le ronron de l'atelier est bousculé par Fabien Vehlmann qui décide de réveiller la fibre politique de ses collègues. Tout ça augure d'un nouveau feuilleton, en prise directe avec les revendications des auteurs après le festival d'Angoulême et le projet (à vomir) de loi sur le travail de Myriam El-Khomri...

- Tash & Trash. Une seule case de Dino mais qui donne malgré tout à philosopher sur l'amour : de l'art d'en dire beaucoup avec peu.

- Dad. Papa a décroché un rôle dans une pub pour des produits de beauté. Mais, c'est bien connu, il faut souffrir pour être beau... Nob vise encore juste avec ce gag à la chute irrésistible, et les répliques assassines des filles (Pandora en tête bien sûr). (Voir ci-dessous :)    

En direct de la rédak permet à Fred Neidhardt d'expliquer les origines de son récit complet. La semaine prochaine, Cédric aura droit à la "une".
Pas d'Aventures d'un journal cette semaine.

Et, pour les abonnés, le supplément est modeste : il s'agit d'une plaque de porte avec Louca.

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