dimanche 31 janvier 2016

Critique 805 : SPIROU N° 4059 (27 Janvier 2016)


Attila et Le Club des Huns sont de retour et la couverture est donc à eux. Mais, sorti le 27 Janvier, ce numéro commémore aussi la libération du camp d'Auschwitz il y a 70 ans, dans un superbe récit complet, comme l'indique le bandeau.

J'ai aimé :

- Jérôme K. Jérôme Bloche : Aïna (2/8). La fugitive trouve refuge chez le père Arthur qui ne tarde pas à recevoir la visite d'un homme prétendant qu'elle est la fiancée de son chauffeur, le colosse qui la poursuit. Le curé comprend trop tard qu'il s'agit d'un mensonge...
Dans l'interview en préambule de ce nouvel épisode, Alain Dodier détaille sa méthode de travail : pour ceux qui connaissent bien son oeuvre, rien de neuf, mais pour les autres, la confirmation que la série s'appuie sur une documentation très riche aussi bien pour les personnages que pour les décors. Les 10 pages de cette semaine en sont la démonstration, avec toujours ce découpage plus rigoureux que simplement classique. L'histoire est très prenante.

- Choc : Les fantômes de Knightgrave II (5/12). En 1934, Eden découvre qu'un certain William George Arthur Shok (tiens, tiens...) a fait son affaire à "Monsieur". En 1955, Choc perturbe spectaculairement la fête de la St-Patrick sur la 5ème Avenue à New York...
Colman s'amuse toujours à alterner scènes sur deux époques en soignant une atmosphère implacable : le récit est formidablement efficace et dense. En prime, on apprend l'origine du pseudonyme de Choc... Maltaite impressionne toujours avec des planches aussi fournies que dynamiques.

- Spirou et Fantasio : La colère du Marsupilami (8/9). Spip réussit à réveiller le Marsupilami capturé par Zantafio - juste à temps pour qu'il aille aider Spirou et Fantasio assailli par les animaux de la jungle rendus fous sans raison apparente...
Les cinq pages de cet épisode sont un vrai festival dédié au Marsu et Vehlmann lui a réservé un scène d'action jubilatoire. Ce qui est très bien mené aussi, c'est le rôle de Spip, véritablement animé comme un second rôle, décisif. Yoann ne sort pas de ses pages en quatre bandes, ce qui limite un peu la spatialité mais l'énergie est bien là.

- Capitaine Anchois. Floris livre un gag en une page et un strip (en fin de n°) aussi réjouissants l'un que l'autre.

- Le Club des Huns. La bande d'Attila essaie de recruter une femme de ménage qui va, légitimement, hésiter à prendre le poste : Dab's a droit à deux pages cette fois et le résultat est drôlissime, à la mesure de ses héros.

- Plus jamais ça. Pour commémorer la libération du camp d'Auschwitz il y a 70 ans, Marie Gloris Bardiaux-Vaïente refait équipe avec Ruben Del Rincon : les 8 pages produites sont exemplaires et devraient être lues dans toutes les écoles. Tous les éléments rappelant l'abomination nazie sont clairement exposés, et la mise en images est d'une pudeur imparable : voilà un petit cours d'Histoire salutaire à l'heure où l'antisémitisme, l'islamophobie et autres dérives se font sinistrement entendre.

- Happy Birds. Les trois nouveaux strips du duo Trondheim-Piette sont encore une fois très efficaces et drôles : cette série minimaliste touche juste.

- L'Atelier Mastodonte. Guillaume Bianco s'interroge sur l'évolution à donner à son dessin et demande conseil à Lewis Trondheim... Qui essaie, sans succès, de décourager un nouvel artiste d'intégrer l'atelier. Fabrice Toulmé va donc bientôt grossir les rangs de l'équipe, après une carrière dans le... Génie civil !

- Tash & Trash. Dino se montre plus sarcastique que jamais en ricanant sur un rendez-vous amoureux. 

- Dad. Faut pas trop embêter les pigeons, même si c'est pour amuser Bébérinice : c'est la leçon, très amusante, de la semaine par Nob, toujours au sommet de sa forme. (Voir ci-dessous :)    

En direct de la rédak donne la parole à Marie Gloris Bardiaux-Vaïente au sujet du récit complet qu'elle a écrite cette semaine, le fruit d'efforts particulièrement scrupuleux. La semaine prochaine : Jérôme Jouvray lance son nouveau titre, un western atypique intitulé Six-coups (de bon aloi, avant le Lucky Luke de Matthieu Bonhomme dans quinze jours).

Pas d'Aventures d'un journal cette semaine, mais pour les abonnés des autocollants de Spouri et Fantaziz de l'intenanble Fred Neidhardt.

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