mardi 1 septembre 2015

Critique 699 : SPIROU N° 4037 (26 Août 2015)


Spirou fête la rentrée des classes et c'est Cauvin et Laudec, avec Cédric, qui ont droit à la couverture. Plus engageant : Imbattable figure sur le bandeau.

J'ai aimé :

- Les Tuniques bleues : Les quatre évangélistes (5/7). Chesterfield rattrape Blutch qui, après avoir vu Stark sur sa monture, est parti précipitamment du camp de Pendleton pour la récupérer. L'infâme Cancrelat se dresse sur leur chemin et les deux soldats sont alors obligés de se cacher en espérant semer les sudistes qui les ont démasqués...
Un épisode assez mitigé : le découpage de la pré-publication, établi sur sept semaines, oblige à publier des pages en interrompant le flux de l'action, c'est regrettable, même si Cauvin arrive à placer un nouveau cliffhanger bienvenu. Lambil met ça en scène efficacement. La lecture de cette aventure est toujours aussi agréable, c'est une mécanique classique mais bien huilée.

- Dad. Nob a droit à deux pages (ce qui justifie que sa série soit déplacée au centre de la revue) et il produit qui sort de l'ordinaire, vraiment émouvant, d'une grande tendresse, sans céder à l'envie de conclure sur une pirouette, un gag. Simplement, l'auteur cueille le lecteur.

- Boni : Bruno et le directeur. Ian Fortin cueille aussi le lecteur à sa manière avec quatre nouveaux strips d'une cruauté irrésistible où l'on apprend pourquoi le terrible Bruno qui brutalise Boni est et reste impuni. C'est méchant mais tellement drôle, et le dessin ajoute au plaisir de la lecture avec son style naïf, acidulé.

- Imbattable. Jousselin est comme son héros : même dans une situation impossible, il s'en sort toujours, quitte à s'amuser avec le paradoxe temporel qui rendra fou son ennemi comme le lecteur. On reparle d'Imbattable dans L'Atelier Mastondonte plus loin...

- Spouri et Fantaziz : Trop spourie, la rentrée ! Fred Neidhardt ramène ses deux avatars version banlieue 100% cliché mais inspirée et très drôle. La manière dont Spouri case "tissu associatif", "développement durable" et "laïcité positive" dans sa dissertation est hilarante.

- Happy Birds. Trois nouveaux strips par le tandem Trondheim-Piette : l'humour de ce titre est étonnant, s'appuyant beaucoup sur les dialogues et les situations absurdes. J'aime beaucoup, mais c'est très atypique.

- L'Atelier Mastodonte. Y aurait-il une fronde des vedettes de cette série contre la rédaction de la revue ? C'est encore assez allusif dans les deux doubles strips de cette semaine, où Jousselin est au centre de l'action en compagnie de Trondheim. Mais ça va devenir encore plus clair la semaine prochaine...

- Tash & Trash. Les deux voyageurs dans une classe de poules : ça suffit à Dino pour signer un strip toujours aussi détonant. Frustrant à résumer, dit comme ça, mais imparable.

- Game Over. Midam nous réjouit encore une fois avec un gag, disons rugissant. L'usage des onomatopées est brillant dans une série qui souvent se prive de tout texte. 

En direct de la rédak donne la parole à Blenus, le créateur de Harry, une des nouveautés de la rentrée (que je ne trouve pas terrible : un gag peu drôle et un dessin numérique qui est plus proche du navrant Nelson que du superbe Dad). Le courrier d'une lectrice permet d'apprendre pourquoi Libon a appelé sa série Les cavaliers de l'Apocadipse. Et la semaine prochaine l'Atelier Mastodonte a droit à la couverture (et, je peux vous le dire, à deux doubles strips cinglants contre la rédaction qui ouvre sa porte à de nouveaux pseudos auteurs...).
Les aventures d'un journal revient sur le "marronnier" de la rentrée scolaire dans la revue, dans son n° de Septembre 2005.
C'est également la première fois que l'on a droit à L'école de Spirou, une rubrique dont la fréquence est encore indéterminée mais qui met en scène la rencontre entre un auteur Dupuis et une classe de collège pour un petit cours de BD : c'est l'excellent Benoît Féroumont (Le Royaume) qui ouvre le bal en répondant aux questions de marmots de 10 à 12 ans et avec une planche de démonstration. L'initiative est prometteuse et bienvenue.

C'est en tout cas bien mieux que le minable supplément pour les abonnés : six étiquettes pour cahiers scolaires... Si vous vous abonnez en ce moment, ne le faîtes pas pour les bonus exclusifs. 

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