mercredi 3 juin 2015

Critique 633 : AVENGERS NOW ! #1 (Juin 2015)

Peu après l'acquisition du dernier n° de Batman Saga (#37), je persévère dans mon effort pour me réconcilier avec les revues de super-héros. La parution d'un nouveau titre édité par Panini (qui lance des mensuels à la moindre occasion, sous les prétextes les plus bidons), réunissant quelques Avengers emblématiques, m'a fourni l'occasion.
Alors, que vaut ce Avengers Now ! #1 ?
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AVENGERS NOW ! #1 :

- Superior Iron Man #1-2 : Odieusement supérieur (1-2) (Tom Taylor / Yildiray Cinar) :

Tony Stark a déménagé à San Francisco et il monnaie une application qui rend ceux qui l'achètent beaux et confiants. Daredevil, qui opère dans la même ville, n'apprécie pas et va tenter de raisonner Iron Man...

Durant la saga Axis (traduite en ce moment en v.f.), Tony Stark devient donc une sorte de super-héros odieux et décide de s'établir à San Francisco pour son business. Comme Daredevil est dans le même coin, le clash est inévitable.
Sur cette idée qui est aussi bête que revue (depuis quand un scénariste a-t-il fait l'effort d'écrire Stark autrement que comme un type antipathique ? Et quand est-ce qu'un editor de Marvel aura le bon sens d'initier une histoire où les Avengers décideront une fois pour toutes de le calmer ?), Tom Taylor (transfuge de DC) lance donc ce Superior Iron Man, ostensiblement conçu sur le modèle du Superior Spider-Man animé par Dan Slott (où Dr Octopus avait envahi la psyché de Peter Parker).
Sur le fond, pourquoi pas ? Par ailleurs, c'est rythmé, pas ennuyeux, mais on a le sentiment que ça ne va pas au bout de son intention (faire d'Iron Man un vrai saligaud), et surtout ça empiète sur la série Daredevil par Mark Waid (déjà souvent parasité par des crossovers moyens).

Les dessins de Yidiray Cinar sont moyens. Pas mauvais, mais rien qui sorte de l'ordinaire (là encore, depuis combien de temps Iron Man n'a-t-il pas eu un vrai bon artiste ? Roberto De La Torre lors du run mésestimé des père et fils Knauf ?).

Bref, rien de neuf sous le soleil : pas original, pas très bien exécuté. 

- Thor #1 : S'il en est digne (Jason Aaron / Russel Dauterman) :

Thor Odinson est devenu indigne de brandir son marteau Mjolnir. Le sort est si puissant que même Odin ne peut le briser ! Qui est donc cette fille qui va lui succéder, le visage caché sous un casque ? Et saura-t-elle vaincre Malekith allié aux géants des glaces qui surgissent des profondeurs de la mer de Norvège ?

Jason Aaron a clos son précédent run sur Thor avec un twist directement issu de la saga Original Sin où le nouveau Gardien (Nick Fury en place d'Uatu : quelle idée stupide...) a murmuré quelque chose de suffisamment terrible à Thor pour qu'il ne puisse plus soulever son marteau magique.
Avec ce relaunch, les cartes son redistribuées et le scénariste s'appuie sur une astuce accrocheuse en introduisant une femme comme successeur du dieu du tonnerre. Qui est-elle ? Je suis trop curieux et impatient (et surtout j'étais trop peu sûr de lire cette nouvelle série) donc j'ai découvert qui c'était (mais je ne vais pas vous faire le coup de l'ouvreuse. Patientez seulement jusqu'au 8ème épisode) : le résultat est malin, sans être révolutionnaire.
Et ce premier épisode est au diapason : efficacement mené, mais très bavard, il souligne la tendance lourde de Marvel actuellement - la substitution (de nouveaux personnages empruntent ou héritent ou pervertissent le nom de héros bien connus).

Visuellement, Russel Dauterman (révélé par la série Prophet chez Image) produit de belles planches, même si son découpage alterne le bon et le médiocre (des vignettes à la composition quasi-illisibles, noyées par des détails superflus et une colorisation appuyée). Toutefois, son style a du caractère, ce quelque chose qui accroche le regard et sort de l'ordinaire.

- All-New Captain America #1 : Le réveil de l'Hydra (1) (Rick Remender / Stuart Immonen) :

Après qu'un adversaire l'ait privé des effets du sérum du super-soldat, Steve Rogers est devenu un septuagénaire incapable d'assumer son rôle de Captain America et a transmis le flambeau à son ami Sam Wilson alias le Faucon (qu'il continue de piloter en coulisses).
En infiltrant avec Nomad (le fils adoptif de Rogers depuis son séjour dans dimension Z d'Arnim Zola) une base de l'Hydra où est retenu un enfant, le nouveau Cap affronte Batroc puis se trouve piégé dans la même pièce que le baron Zémo, Sin, Crossbones et la Société des Serpents !

J'ai pour le travail de Rick Remender des sentiments très partagés : d'un côté, il a du savoir-faire pour lancer des intrigues à tiroirs très nerveuses, mais de l'autre, il les développe de façon souvent outrageusement longue, avec la fâcheuse manie de vouloir traiter des conséquences de la vie violente des super-héros tout en écrivant des récits justement très complaisants avec la violence.
Je n'ai lu que le dernier arc de son précédent volume de Captain America, à l'image de sa production - musclé mais inégal, avec des dialogues médiocres. Comme à son habitude (une habitude qui est en fait une vraie manie chez lui), ce premier épisode est d'abord une longue course-poursuite avec une baston spectaculaire et un cliffhanger "hénaurme". Une voix-off aussi omniprésente qu'inutile et un zeste de gros pathos n'incitent guère à l'indulgence.

Comme Remender est devenu un auteur qui compte pour Marvel, il dispose pour son premier arc d'un dessinateur de premier rang : Stuart Immonen a lâché All-New X-Men pour cette nouvelle commande (il n'y sera resté toutefois que six épisodes, désormais il va se consacrer à une série Star Wars). 
J'aime beaucoup ce que fait le canadien d'habitude, et il livre encore des planches stupéfiantes, d'une énergie folle, avec un découpage aussi débridé que maîtrisé. Néanmoins, son trait est parfois inutilement chargé en hachures, et surtout peu gâté par une colorisation qui manque de nuances (la "griffe" de Marte Gracia et d'Eduardo Navarro).  

- Hulk Annual #1 : Vista, le commencement (Monty Nero / Luke Ross, Patrick Goddard, Le Beau L. Underwood, Mark Laming) :

Bon, là, j'ai pas le courage de résumer ce machin. Panini n'a rien trouvé de plus malin que publier cet Annual qui n'est évidemment pas réalisé par l'équipe créative en charge de la nouvelle série Hulk (désormais débarrassé de Bruce Banner, donc aussi intelligent que puissant), le scénariste Gerry Duggan et le dessinateur Mark Bagley.

Pour pondre ces 30 (!) pages, ils s'y sont mis à cinq (un auteur, cinq dessinateurs : pas un pour sauver l'autre), c'est d'une nullité affligeante, très laid aussi. Si c'est censé donner envie, je suis dubitatif.
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Bilan : moyennement convaincu. Tout ça demande à être confirmé sur au moins un deuxième numéro, mais je ne suis pas très motivé. Et à l'allure où Marvel aligne ses events désormais, avec l'impact que cela a sur ses personnages, et les mouvements des auteurs (surtout des artistes) à quoi ressembleront ces séries dans quelques mois ? La "Maison des Idées" gagnerait à cesser de vouloir réinventer la roue tous les six mois en relaunchant ses titres au même rythme - moi, c'est ce qui m'a déjà lassé récemment.

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