mercredi 4 avril 2012

Critiques 318 : REVUES VF AVRIL 2012

 Avengers 4 :

- Thor 4-5 : Le germe cosmique (4-5). Odin embarque ses meilleurs guerriers dans un combat spatial contre Galactus convoîtant le coeur de l'arbre-monde. Thor et le Surfeur d'Argent ne retiennent pas leurs coups, ni le père des dieux et le dévoreur de monde. Cependant, sur Terre, Loki négocie avec les Folles du Désert pour justement récupérer le coeur d'Yggdrasil caché dans l'armure du Destructeur, et Volstagg se prépare à l'arrivée des habitants de Broxton dont le pasteur réclame le départ des asgardiens...

Matt Fraction appuie enfin sur l'accélérateur dans ses deux épisodes où l'action et le grand spectacle dominent : l'affrontement entre Odin et Galactus ne manque pas d'envergure et le duel Thor-Surfeur possède un punch qui fait plaisir à voir. En outre, on comprend pourquoi Loki a volé une mêche de cheveu de Sif, tout comme on devine pourquoi le pasteur de Broxton est mêlé à la situation. Cela aura pris du temps, mais les fils de l'intrigue se nouent et on peut attendre plus sereinement un final à la hauteur.

Olivier Coipel semble aussi soulagé que le lecteur et lâche les chevaux en livrant des pages titanesques, qu'il s'agisse de figurer la bagarre mentale entre Odin et Galactus (représenté dans toute sa démesure), ou de mettre en scène l'empoignade enragée entre le dieu du tonnerre et le héraut du dévoreur de mondes. Une énergie formidable traverse ses vignettes (certes toujours peu pourvues au niveau des décors).
A noter que cinq planches de l'épisode 5 ont été dessinées par Koi Pham, sans doute appelé pour permettre de tenir les délais : ce n'est pas choquant, même si la différence avec Coipel reste sensible...
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- Les Jeunes Vengeurs 4 : La croisade des enfants (4) + Interlude. Wiccan s'est introduit chez Fatalis et est entré en contact avec Wanda Maximoff, qui semble avoir perdu la mémoire. Mais dehors, ses camarades s'apprêtent, en compagnie des Vengeurs qui ont suivi jusqu'en Latvérie Wonder Man, à donner l'assaut - et Wolverine attend le moment propice pour venger les mutants...
En attendant d'en savoir plus, un intermède ramène aux origines des Jeunes Vengeurs, quand Iron Lad (le futur Kang) les a réunis. Mais tout n'était-il pas déjà écrit, y compris les évènements de la croisade des enfants ?

Allan Heinberg continue de faire avancer son récit sur un rythme mollasson, plus par saccades qu'avec la fluidité du feuilleton qu'il ambitionne. Si dans l'épisode 4, il ne s'en sort pas mal, avec une concentration de personnages suggérant un dénouement imminent (quoique, ne nous affolons pas, tout ça ne prendra que fin au 9ème épisode !), le one-shot est calamiteux, compliquant encore plus une histoire déjà passablement lourdingue, avec des situations et des dialogues qui ne sont pas exempts de mauvais goût (Wiccan, qui est homosexuel, est décrit comme un ado sautant sur la moindre occasion de galocher n'importe lequel de ses partenaires...).

Aux dessins, Jim Cheung soigne son ouvrage, mais il n'empêche que c'est toujours aussi peu expressif et dynamique, avec un usage des doubles pages qui confine au remplissage évident.
Alan Davis joue les fill-in de luxe pour le one-shot : visiblement peu inspiré, il ne force pas son talent, même si ses planches sont supérieures à la moyenne. Mais bon, on a hâte de le voir sur un projet plus conforme à son rang (ce sera certainement le cas avec le prochain arc de Captain America).
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Bilan : "Avengers" se hisse sans effort au top des publications du mois, même si Young Avengers est en deça de Thor où Fraction se réveille et Coipel se déchaîne.
 Marvel Heroes 15 :

- Les Vengeurs 17 : Fear Itself (5). La tour des Vengeurs est tombée lorsque Sin, la fille de Crâne Rouge devenue le bras droit du Serpent, apparaît au milieu des ruines, sous les yeux de Ms Marvel, Hawkeye, Spider-Woman et Protector. Les Nouveaux Vengeurs se joignent à la bataille, mais ne serait-ce pas une diversion de leur ennemie ?

Brian Bendis, qui n'est pas aux commandes de Fear Itself, semble ici un peu à court de souffle pour coller aux évènements de la saga et nous livre une énième bataille dans lesquelles Vengeurs et Nouveaux Vengeurs s'unissent. De manière plus discrète, le scénariste souligne le point de vue d'un protagoniste pour évoquer la situation : cette fois, c'est au tour de Protector, le fils de Captain Marvel, de témoigner, mais le procédé finit par tourner en rond et n'offre pas beaucoup d'intérêt par rapport aux fois précédentes.
On touche avec cet épisode les limites des tie-in, ces épisodes annexés de force à un event, et qui oblige des titres à suivre une marche qui n'est pas la leur.

John Romita Jr, pour son dernier épisode sur la série, livre une prestation très décevante (sentiment renforcé par l'encrage en dessous de tout de Klaus Janson) : le résultat est très "rushé", manquant singulièrement de punch (étonnant pour un artiste expert dans ce registre). On aurait aimé une sortie plus glorieuse, mais il faut avouer que JR Jr n'a jamais vraiment trouvé la bonne carburation sur Avengers.
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- L'Académie des Vengeurs 14 + 14.1 : En cas de sinistre + Quelqu'un comme nous. Double ration mais cette série me tombe des mains : après en avoir lu à nouveau quelques pages, je suis toujours aussi atterré par la fausseté des dialogues, de la caractérisation, la molesse de l'intrigue... Marvel a-t-il jamais produit une bonne série avec de jeunes héros (depuis les Nouveaux Mutants de Claremont et, dans la marge, Runaways de Brian K. Vaughan) ?
Et puis 40 pages dessinées par Sean Chen, c'est au-dessus de mes forces. Donc je zappe.
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- Loki (Journey into Mystery) 627 + 628 : Interlude + Voyage dans l'inconnu (6). Mephisto descend sur Terre et s'arrête dans un bar pour faire le point avec le serveur (une légende dit que si ce dernier l'écoute jusqu'au bout, il a droit à l'immortalité) sur les évènements de Fear Itself. Pour couvrir ses arrières, le diable adressera une missive à Asgard et au Serpent.
Puis Loki s'introduit dans la forteresse du Serpent avec les Dises (les valkyries maudites d'Asgard), Tyr, Leah et le Destructeur...

Là aussi, la série, jusqu'à présent excellente, subit un coup d'arrêt : le départ du duo Doug Braithwaite-Ulises Arreola au dessin est déjà un sérieux manque à gagner que ne comble ni le moyen Richard Elson, encore moins l'affreux Whilce Portacio.

Mais Kieron Gillen est également moins inspiré, même s'il s'en sort mieux et réussit à maintenir l'intérêt. Tout un épisode avec Mephisto, c'est sans doute trop, mais Loki passe enfin à l'attaque avec son "gang" dans le repaire du Serpent et c'est prometteur. Hélas ! Panini a coupé le deuxième épisode du mois en deux : que cette pratique est horripilante !
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Bilan : un petit cru - Avengers pique du nez, Avengers Academy est affligeant, même Loki est en mode mineur. Souhaitons que le mois prochain relève le niveau (le sommaire le promet).   
Marvel Icons 15 :

- Les Nouveaux Vengeurs 16 : Fear Itself (3) + 16.1 : Osborn, le retour ! Dans un premier temps, nous assistons à l'intervention de Daredevil en plein coeur de New York contre les forces déchaînées par Sin et le Serpent. Il va prêter main forte à Squirrel Girl, la nounou de Luke Cage et Jessica Jones, au manoir des Vengeurs assiégés par les robots géants de la fille de Crâne Rouge...
Dans un second temps, après la fin des évènements de Fear Itself, les New Avengers sont envoyés à la prison du Raft pour convoyer Norman Osborn devant la cour pénale internationale. Mais la mission ne va pas se dérouler comme prévu...

New Avengers est une dernière fois annexé à Fear Itself, ce qui soulagera le fan. Néanmoins, il faut reconnaître que ce tie-in est remarquable à plusieurs titres. D'abord, il démarre avec l'habituelle séquence de témoignages où plusieurs héros s'interrogent sur les qualités requises pour être un Vengeur  avec des dialogues excellents. Ensuite Daredevil (qu'on n'attendait guère dans une saga de cet ampleur) fait une fracassante entrée en scène : pour ceux qui suivent la série depuis ses tout débuts, on se rappellera que Brian Bendis avait failli faire du justicier un des membres fondateurs de l'équipe (mais le personnage était alors au coeur de la tourmente dans son propre titre et le scénariste avait tenu à développer cette intrigue). Enfin, le tout est mené sur un rythme enlevé, avec beaucoup d'action.

Mike Deodato livre de superbes planches où l'influence de Gene Colan plane (ce qui est un bel hommage à un des dessinateurs emblématiques de DD).

L'épisode ".1" sert d'introduction aux prochaines aventures de l'équipe en ramenant Norman Osborn dans l'arêne. A mon humble avis, on peut comprendre ce qui suivra sans l'avoir lu, mais ça se lit vite.

L'attraction de ce numéro est la présence du vétéran Neal Adams au dessin : contrairement à Chaykin (autre idole de Bendis invité sur la série), l'artiste fournit un travail honnête, quoique loin de ses grandes heures - avec même quelques erreurs au niveau des costumes, et un découpage inutilement tarabiscoté.
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- Iron Man 508 : Fear Itself (5).

On zappe (comme d'habitude).
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- La Fondation du Futur 6-7 : Deux rois (2) - La source de Supremor. Flêche Noire, que son peuple croyait mort après avoir affronté Vulcan, resurgit et lègue son trône à Ronan l'accusateur (qui a complôté dans le passé avec l'Intelligence Suprême Kree, à l'origine de la création des Inhumains). Le régent s'apprête en effet à renouer avec les Inhumains Universels sur le pied de guerre avec les quatre cités... (Vous n'avez pas tout compris ? Rassurez-vous, moi non plus !)

Jonathan Hickman continue dans ses délires fatiguants en liant la série au crossover cosmique War of Kings (de Dan Abnett et Andy Lanning, paru dans la revue "Marvel Universe"). Ne cherchez pas les FF, ils sont absents de cet épisode et demi entièrement consacrés aux Inhumains. Si vous n'avez pas lu WoK comme moi, c'est évidemment difficile (voire impossible) de comprendre ce qui se passe - déjà que ce n'est pas simple habituellement...
A dire vrai, ce n'est pas tant de l'ennui que de l'indifférence que produit Hickman, trop occupé à broder un feuilleton interminable, aux ramifications capillotractées, et à l'ambition boursouflée, plutôt que raconter une histoire plus simple, efficace et tonique.

Greg Tocchini dessine ça à la vas-y-comme-je-te-pousse, dans un style dont on se demande s'il est vraiment étudié ou bâclé. En même temps, on s'en fiche. Que Panini continue de doubler les épisodes mensuels de cette série : plus vite ça sera terminé, mieux ce sera, en espérant que le remplaçant d'Hickman renouera avec quelque chose de plus digeste.
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Bilan : pas terrible honnêtement - seule la double ration de NA fait passer la pilule. Cette revue est devenue l'ombre d'elle-même avec son sommaire bancale et deux séries sur trois imbuvables.
Marvel Stars 15 :

- Les Vengeurs Secrets 17 : Bête-box. Un camion fou tue tous ceux qui croisent sa route dans l'ex-Yougoslavie. L'affaire attire l'attention des Vengeurs Secrets et Steve Rogers, avec Sharon Carter, War Machine et Valkyrie, se rend sur place...

Il n'y a pas grand'chose à dire sur cet épisode, le 2ème de son court run, écrit par Warren Ellis (pour une pige de 6 "issues") sinon qu'on peut y reconnaître sa lubie pour les délires technologiques et les héros forts en gueule. Mais le scénariste de Planetary est littéralement en roue libre... Heureusement, il se reprendra par la suite.

Pour parachever ce ratage, les dessins ont été confiés à Kev Walker, qui fait encore moins d'efforts que d'habitude. Non, il n'y a rien à sauver dans cet épisode.

Allez, zappons vite !
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- Hulk 39-40 : Omegex (1-2). Le général Ross avait, au début de sa "carrière" de Hulk rouge, quand il était déterminé à tuer Bruce Banner et tous ceux qui lui barreraient la route, flaqué une dérouillée au Gardien Uatu. Le grand chauve, qui pourtant n'interfère jamais dans les affaires humaines, lui en a pourtant gardé rancune au point d'inciter Omegex, un destructeur cosmique, à liquider le colosse écarlate. Pour ne rien arranger, le général Fortean (qui croit Rhulk responsable de la mort de Ross) se mêle à ce pugilat...

Jeff Parker avait introduit la menace Omegex dans les épisodes précédents et ce n'était qu'une affaire de (peu de) temps avant qu'on assiste à un affrontement homérique entre Rhulk et cette créature cosmique prête à détruire la terre pour terrasser son adversaire désigné. Autant dire que le général Ross, de retour dans la maison où il a grandi, n'a guère le temps d'être nostalgique avant de devoir répondre à cette attaque...
Le scénario continue de creuser les conséquences des méfaits commis par le héros avant qu'il ne devienne un "good guy" tout en privilégiant l'action : un cocktail que maîtrise parfaitement l'auteur (et qui connaîtra son dénouement le mois prochain puisque Panini a encore coupé le 2ème épisode en deux !).

Gabriel Hardman illustre ça avec beaucoup d'énergie, utilisant un découpage impeccablement dynamique. L'artiste se prépare à quitter le titre, après cet arc, auquel il aura donné un style racé et élégant.
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- Thunderbolts 161-162 : Peur sur la ville - Chicago à feu et à sang ! Les T-Bolts, séparés et groggys après que le Fléau soit devenu un des Dignes du Serpent, doivent faire face à une attaque du Baron Zemo, furieux d'avoir été doublé par Sin, la fille de Crâne Rouge, alliée au Serpent. Entre une invasion de monstres à Chicago à juguler et des trahisons au coeur du chaos, la situation est pour le moins explosive...

Double ration ce mois-ci pour ces épisodes liés à Fear Itself, même s'ils sont accessibles sans avoir vraiment suivi l'event : Jeff Parker est décidemment en verve puisque comme avec Hulk il emballe son récit avec un entrain irrésistible. Sa gestion du casting, de la dynamique deu groupe, de l'inflation des menaces, et du grand spectacle sont autant d'atouts à ces chapitres.

Au dessin, Declan Shalvey, assisté de Valentine De Landro sur le 2ème volet, assure avec brio la partie : même si l'ensemble n'est pas très sophistiqué, le découpage est d'une efficacité irréprochable et le trait est autrement plus agrèable que lorsque Kev Walker est aux commandes.
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Bilan : jubilatoire - entre Hulk et les T-Bolts, les amateurs de baston seront servis. C'est presqu'un spécial Jeff Parker que ce numéro, mais quand ce scénariste tient une telle forme, on savoure !  

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