MARVEL STARS 5 :
- Les Vengeurs Secrets 5 & 6 : Histoires Secrètes (Epilogue) - La Vie Secrète de Max Fury & Les Yeux Du Dragon (1).
Steve Rogers et Sharon Carter interrogent Nick Fury sur son sosie opérant au sein de l'organisation contre laquelle ils ont lutté, avec les Vengeurs Secrets, lors de leur mission sur Mars : ils apprennent ainsi qu'il s'agit d'un clone ayant développé une conscience et devenu un tueur. Mais comment a-t-il survécu alors que le SHIELD l'avait incinéré ?
Puis une nouvelle opération entraîne les Vengeurs Secrets à Honk-Kong : deux gemmes magiques, les Yeux du Dragon, sont convoîtées par le Hai-Dai. Shang-Shi, le maître du kung-fu, est impliqué car son père, un criminel que tous pensent mort, pourrait être l'individu qu'on cherche à ressuciter grâce à ces pierres...
Ed Brubaker conclut son premier arc en revenant sur le parcours du clone de Nick Fury, Max, une machine à tuer que le Conseil de l'Ombre a réussi à récupérer. Le scénariste dresse une passerelle entre Secret Avengers et la mini-série Le Projet Marvels (traduit dans la collection 100% Marvel) puisque le personnage de John Steele, le tout premier super-soldat, apparu durant la Première Guerre mondiale (1914-1918) et ayant resurgi durant la Seconde (39-45), est aujourd'hui un des cadres du Conseil de l'Ombre. Ce long-flash-back est l'occasion d'un exercice narratif que maîtrise parfaitement Brubaker et qui est passionnant à lire, même s'il s'agit en vérité d'un épisode de transition.
Cela nous conduit au premier volet d'un nouvel arc (qui sera le dernier de Brubaker, partant de la série au #12) où l'auteur intègre trois personnages : Nova reparti en mission spatiale, le Prince des Orphelins le remplace numériquement - personnage fabuleux exhumé par Brubaker dans ses épisodes d'Immortal Iron Fist, co-écrit avec Matt Fraction) - ; Shang-Shi, un autre fameux second couteau du Marvelverse, et le père de celui-ci, mêlé aux affaires du Conseil de l'Ombre. C'est amené d'une manière si fluide et efficace qu'on passe d'une histoire à l'autre avec une facilité exemplaire.
L'épisode sur Max Fury bénéficie d'une équipe graphique quatre étoiles : David Aja a réalisé les layouts, soit un storyboard établissant le découpage et les placements des personnages, et le duo Michael Lark-Stefano Gaudiano ont signé les finitions, dessins et encrage. Le résultat est bluffant, à la fois élégant et nerveux, bien servi par la colorisation sobre de José Villarubia.
Ensuite, Mike Deodato reprend les commandes et livre, lui aussi, des planches formidables, où son style expressionniste et son découpage élaboré font merveille aussi bien dans les scènes calmes que dans les phases d'action.
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- Incredible Hulk 611 : Les Enfants de la Colère.
Réussir à réprimer un rire nerveux à la dernière page de cet épisode relève de l'exploit. Après une vingtaine de pages où Hulk et son fils Skaar (deux brutes aussi épaisses que l'écriture de Greg Pak) se sont bastonnés comme des possédés (Hulk au summum de sa rage - quelle originalité... - , Skaar... Heu... Au summum de sa rage aussi - ah, ça, on ne risque pas d'être surpris !), finalement Hulk est tout attendri par son fiston qui reprend l'apparence d'un garçonnet et redevient à son tour Bruce Banner et le serre dans ses bras. Ouf, il a quand même un coeur, pas comme son méchant papa qui brutalisait sa môman...
Comme c'est dessiné par Paul Pelletier, autant dire que l'émotion est palpable...
Bon Dieu que c'est nul !
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- Secret Warriors 20 :La Nuit (1).
Le jeu consiste à comparer le traitement d'un personnage par un scénariste qui l'a parfaitement compris et l'utilise intelligemment et un autre qui fait n'importe quoi : d'un côté, donc, relisez l'épisode des Vengeurs Secrets qui ouvre cette revue et vous avez Ed Brubaker qui en 22 pages nous offre une aventure de Nick Fury du meilleur goût ; de l'autre, vous avez Jonathan Hickman pour qui, visiblement, le "super-spy" n'est qu'un sombre crétin, fonçant bille en tête dans la gueule du loup en entraînant dans sa chute une bande de gamins à super-pouvoirs.
Voilà, vous savez tout ce qu'il faut savoir sur cette ineptie qu'est l'épisode (et la série) des Secret Warriors : c'est aberrant, nébuleux, mal écrit. Mais un peu mieux dessiné que d'habitude par Mirco Colak : maigre consolation...
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Bilan : simple - après les deux merveilleux épisodes des Vengeurs Secrets, vous pouvez fermer la revue et la ranger, ça vous évitera de perdre votre temps avec ce qui suit.
MARVEL ICONS 5 : - Les Nouveaux Vengeurs 4 : Possession (4).
A la Nouvelle-Orléans, dans le sanctuaire de Jericho Drumm, le Dr Vaudou, Stephen Strange et Daimon Hellstrom consultent des livres magiques pour essayer de savoir qui sème le chaos dans notre dimension et comment l'arrêter. A New York, justement, les Nouveaux Vengeurs s'emploient à contenir la horde de démons qui pleuvent sur New York. La situation semble se rétablir subitement lorsque réapparaît Iron Fist, relooké mais surtout très remonté contre Strange...
Ce 4ème chapitre constitue un peu le ventre mou de l'arc Possession : la majeure partie de l'épisode montre les héros aux prises avec les démons, en grande difficulté, mais le mystère demeure entier sur l'identité du responsable de ces troubles et sur son mobile. Brian Bendis en profite pour jeter Jessica Jones dans la mêlée (du coup, Mockingbird se fait discrète : c'est la faiblesse du scénariste, les castings trop fournis où certains membres de l'équipe peinent à exister) et fait revenir Iron Fist, esthétiquement changé et très en colère contre Strange, dont on devine qu'il a de vilains secrets.
Il y a encore des répliques savoureuses comme cet échange entre Cage et la Chose : "On sait que le Dr Strange est là quand les démons cessent de s'intéresser à nous. - Tout est dans la moustache.". J'avoue trouver ça irrésistible et ça fait du bien de rigoler dans un comic-book super-héroïque.
Stuart Immonen a le champ libre pour livrer des planches spectaculaires, qui font passer la pilule et donnent une envergure épique à cet épisode. Il est indéniable que, sans lui, je serais moins indulgent... Mais bon sang, quel formidable dessinateur !
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Iron Man 29 : Stark Résistance (5).Non. Non, merci, sans façon.
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Captain America 608 : Sans issue (3).Bucky et la Veuve Noire parviennent, non sans mal, à appréhender la Scarabée, qui refuse cependant d'avouer pour qui elle travaille. Les héros la livrent au Raft, où Fixer sert d'espion au Baron Zémo - Zémo dont Bucky et Natasha Romanavo déduisent qu'il est sans doute le responsable des attaques contre le nouveau Captain America. Mais ses ennuis ne font que commencer car, à présent, les médias relaient l'information comme quoi Barnes a été le Soldat de l'Hiver, le tueur au service des russes...
Ed Brubaker est décidemment très en forme et ce nouveau volet de l'arc No escape tient toutes ses promesses : la somme d'emmerdements qui tombe sur Bucky non seulement ne cesse pas mais s'amplifie jusqu'à le discréditer. Il est désormais évident que cette histoire va avoir de lourdes conséquences pour le héros et donc pour la série. C'est palpitant, angoissant, formidablement écrit et construit.
Butch Guice, encré par Rick Magyar, illustre ce scénario hyper-efficace de manière grandiose, son trait fait penser à John Buscema, puissant et fluide, avec des personnages qui ont une allure fantastique. Big up !
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- Les Quatre Fantastiques 579 : La fondation du futur.
Red Richards met en place une classe spéciale pour préparer le futur et imaginer des solutions aux problèmes du monde...
... Et Jonathan Hickman a besoin de 22 pages pour raconter ça ! Et rien que ça ! Alors que l'épisode précédent se terminait sur le début du conflit entre les quatre cités et qu'on était en droit d'attendre de l'action, le scénariste retombe dans ses travers avec un épisode ennuyeux, d'une lenteur exaspérante, dont le propos est décourageant et les dialogues ronflants. C'est vraiment la douche froide.
Et le retour aux dessins de Neil Edwards n'arrange rien : ce clone pathétique de Bryan Hitch, à qui il manque tout talent, illustre ça mochement.
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Bilan : partagé - New Avengers et (surtout) Captain America sauvent les meubles, mais FF re-pique du nez (et, non, je ne dirai rien d'Iron Man...).
MARVEL ICONS HORS-SERIE 21 :
- Steve Rogers, Le Super-Soldat (1-4/4).
Steve Rogers enquête dans la principauté de Madripoor sur un certain Jacob Erskine, qui a emprunté le patronyme de l'inventeur du sérum du super-soldat et dont la véritable identité est Jacob Paxton. Tyler Paxton faisait partie du programme de "l'Opération Renaissance" réunissant dans les années 40 les volontaires pour devenir Captain America. Jacob a, d'après le MI-13 (l'équivalent anglais du SHIELD), réussi à reproduire le sérum du super-soldat et voudrait le vendre au plus offrant. Mais Rogers va découvrir que la vérité est plus complexe et devra faire face à un vieil ennemi...
Si cette mini-série n'est pas directement une histoire de Captain America (le pseudonyme, le costume et le bouclier sont désormais portés par Bucky Barnes), Ed Brubaker en fait quand même une partie intégrante de son run sur le vengeur étoilé, et in fine la rattache aussi aux Vengeurs Secrets (Sharon Carter et le Fauve, mais aussi le Conseil de l'Ombre y font des apparitions).
Depuis qu'il préside au destin de Steve Rogers, via la série Captain America ou des titres périphériques comme Le Projet Marvels, une scène hante Ed Brubaker, celle qui a vu naître le super-soldat et mourir son créateur. Il revient fréquemment à cet instant originel comme si elle était la clé pour comprendre et développer éternellement le personnage et ses aventures. Ce récit parallèle y est encore une fois organiquement lié et Rogers l'avoue lui-même au début ("Je pense trop à mes origines ces derniers temps"). Mais c'est dans son passé, quasiment toujours, qu'il trouve la solution à ses enquêtes ou les ressources pour se sortir de ses ennuis.
Steve Rogers : Super Soldier (en vo) est une mini-série très efficace, mélangeant parfaitement le récit d'espionnage et d'action, et on ne s'ennuie pas une seconde en la lisant. A l'image du héros qui en creusant ses origines et en tombant le masque, la découverte de son véritable ennemi relève aussi d'un jeu sur les apparences. Ce mix d'éléments rétros et actuels est imparable et confirme Brubaker comme un conteur hors pair.
Pour la première fois, le scénariste collabore avec Dale Eaglesham, qui a dessiné ces épisodes après son passage (trop court) sur Fantastic Four : coutumier des personnages massifs et des femmes aux allures de pin-up, au charme à l'ancienne, son style convient parfaitement à cette histoire, où comme pour les FF, il n'est pas encré mais secondé par un coloriste (ici Andy Troy). Il livre une prestation solide, aux vignettes composées avec beaucoup de détails mais en nombre restreint par page, ce qui donne une lecture à la fois rapide et riche.
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Bilan : très satisfaisant - un hors-série très recommandable pour les fans de Brubaker, Eaglesham et/ou le Commandant Rogers (dont le dénouement laisse supposer une suite).