- Spider-Man 618-620 : Mysterioso (1-3/3).
La "révolution" Un Jour Nouveau devait permettre l'émergence de nouveaux vilains mais ce plan a fait long feu, tout comme le fait que la série pilotée par une équipe tournante d'auteurs-artistes pourrait, sous l'impulsion de Steve Wacker (l'éditeur de 52 chez DC, débauché pour faire de Spider-Man une série paraissant trois fois par mois), être une production cohérente (alors que les scénaristes, contrairement à ceux de 52, ne collaboraient pas directement ensemble).
Alors que le titre va devenir bimensuel et écrit par le seul Dan Slott aux Etats-Unis sous la bannière Big Time, en France a commencé depuis peu la traduction d'une arche narrative géante (Le Gant) où reviennent des vilains classiques du Tisseur (parfois sous de nouvelles incarnations). Et ce mois-ci, c'est au tour de Mysterio de rentrer en scène, et avec lui va commencer réellement l'intrigue qui concluera (à l'épisode 640 quand même...) la période Brand New Day.
L'intrigue revient sur la mort violente de plusieurs parrains de la Maggia et la promotion du dernier d'entre eux, Baby Bruno Karnelli. Il doit cependant se débarrasser de l'énigmatique et puissant Mr Negative, qui empêche la pègre de blanchir son argent sale pour mieux prendre le contrôle du crime organisé à New York.
Spider-Man interfère dans cette guerre des chefs au moment où les morts resurgissent, en particulier Silvermane, le Don de la Maggia. Mais le Tisseur devine rapidement que cela ressemble en vérité à un coup monté par un acteur extérieur, un maître de l'illusion qui était supposèment mort lui aussi : Mysterio...
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Dan Slott dévoile dans cet arc en trois chapitres le meilleur et le pire de son écriture.
Le pire, c'est son incapacité permanente à provoquer une tension, de la surprise, sauf à la toute dernière page (où apparaît un autre vilain et se dessine une prometteuse association de malfaiteurs). Slott développe son récit avec un détachement qui joue contre ce qu'il expose : un méchant comme Mysterio fonctionne sur sa capacité à mystifier, or le lecteur n'est ni stupéfait par son apparition, ni par ses manigances. Il ne fait aucun doute qu'il va échouer, mais sans la manière. Tout cela manque de panache, de ressort, alors que le personnage et son plan sont plein de promesses au départ. En fait, cette histoire résume l'échec du projet Brand New Day où chaque histoire semble ne servir qu'à préparer la suivante (dans le meilleur des cas), et Slott ne cherche absolument pas à sortir du cadre (alors qu'on peut inscrire un story-arc dans une saga d'ampleur sans être si paresseux).
Le meilleur, c'est que, malgré tout, Slott ne nous ennuie pas et en trois volets sert un récit nerveux et clair à la fois : malgré la pléthore d'acteurs, on n'est jamais perdu. Son Spider-Man, tout en étant assez présent, est pourtant assez effacé, suivant les évènements plus qu'il ne les anticipe (ce qui reste assez étrange une fois qu'il a deviné qui tirait les ficelles) : le personnage est presque plus préoccupé par sa tante, son nouveau beau-père, la médecin-légiste Carlie Cooper, que par les criminels qui font parler la poudre. Mais, c'était un des buts de Brand New Day, on retrouve bien là le Spidey des origines, dont la vie privée déborde sur ses activités de justicier.
Au-delà de ça, le véritable atout de ce récit, c'est avant tout et surtout Marcos Martin (plus Javier Pulido, qui vient lui prêter main forte sur le n° 620) au dessin. Celui dont Stan Lee lui-même a dit qu'il était né pour dessiner Spider-Man accomplit, il est vrai des prouesses : son découpage inventif, la fluidité de son story-telling, l'élégance digne de Ditko de son trait, tout est un pur bonheur.
Ce n'est pas un hasard si, de tous les artistes ayant participé à Un Jour Nouveau, il sera le seul à rester sur le titre pour le passage au bimensuel (hélas ! Il sera présent en alternance avec les affreux Humberto Ramos et Stefano Caselli...).
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- Le Gant - Les Origines : Mysterio.
En 12 pages (dont Panini a omis de préciser qui les avait signées !), on revient sur le passé de Mysterio : classique mais pas inutile ni ennuyeux, on ré-apprend comment le malfrat est passé du côté obscur après avoir été grillé professionnellement à Hollywood.
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- Un Caractère de cochon.
Ce bouche-trou, signé Tom Peyer (scénario) et Javier Rodriguez (coloriste de Martin et Pulido, ici au dessin), est cependant sympathique : J. Jonah Jameson (qui est désormais maire de New York) est enlevé par un fan lui reprochant d'avoir oublié sa croisade contre Spider-Man. L'irascible ex-boss du Daily Bugle l'engage aussitôt comme assistant pour le remercier de lui avoir rappelé ceci !
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Bilan : un festival Marcos Martin sur une partition inégale mais efficace de Slott, pour les prémices d'une saga d'envergure. Il va falloir (re)surveiller la revue car les prochains auteurs-artistes sont alléchants (le mois prochain, Michael Lark fait son retour...).
- X-Men Legacy 233 : Sur deux fronts (3).
L'équipe de mutants, envoyée par Cyclope sur l'île de Muir, est quasiment toute entière sous l'emprise du revenant Proteus : seuls Malicia et Magneto (Colossus étant par ailleurs k.o.) sont encore debouts. Elle doit libérer ses amis de l'influence de l'ennemi tandis que le maître du magnétisme défie le fils de feue Moira MacTaggert dans l'espace...
Mike Carey donne la primeur à l'action dans ce dernier chapitre connecté au crossover Necrosha et en tire un récit intense. Il anime ses personnages favoris (le couple Malicia-Magneto) et le fait avec une passion communicatrice.
Mais surtout il réussit à faire vibrer l'épisode avec, en particulier, le face-à-face Magneto-Proteus, où la puissance des deux opposants est formidablement restituée.
La réussite de l'ensemble doit également beaucoup au dessin de Clay Mann (principalement encré par Danny Miki), dont le trait élégant, les cadrages percutants, l'expressivité des personnages (et le charme fascinant de ses héroïnes) sont un régal pour les yeux.
Le mois prochain, nous serons encore gâtés puisque c'est Yannick Paquette qui illustrera l'épisode...
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- X-Men 522 : La fin du monde et après.
9 pages très dispensables : le pitch est anecdotique (une planète menacée par la balle géante dans laquelle était prisonnière Kitty Pryde) mais démontre que, même avec un format court, Matt Fraction est incapable de produire la moindre émotion ni la moindre surprise (tout ça pour ça ?!). C'est assez hallucinant ce que ce scénariste est ennuyeux (et c'est inquiètant quand on sait qu'il écrira le prochain "event" Marvel, Fear Itself, dessiné - fort heureusement - par Immonen).
Ici, c'est Phil Jimenez (depuis reparti chez DC, après un passage oubliable chez Marvel) qui dessine. Mais si le résultat est soigné, il est dépourvu de vie, sans énergie. Emule de George Pérez, Jimenez n'a pas le talent de son maître.
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- Les Nouveaux Mutants (vol. 4) 9 & 10 : Poudrière & Incident mondial.
Après l'intermède Necrosha, la série retrouve des couleurs, en accueillant de nouveaux artistes.
Le premier épisode révèle des informations décisives sur Illyana Raspoutine/Magie, en vérité Darkchilde, la fille du démon Belasco, qui serait là pour prévenir les mutants d'une future menace. Dans le même temps, Cypher, qui a été manipulé par Séléné durant Necrosha, regagne la confiance de Magma, qu'il a failli tuer.
Le deuxième épisode envoie les nouveaux mutants (sauf Magie) au Japon où réapparaissent des indigènes de la Terre Sauvage menés par Sauron. Cyclope surveille le groupe, moins soucieux de leur réussite que de trouver qui est le plus digne d'en être le leader (et donc son successeur) - et ce n'est pas Cannonball qui est l'élu...
Zeb Wells, peu inspiré durant Necrosha, renoue avec la verve de ses premiers épisodes en explorant à la fois les conséquences du crossover sur ses héros et en dévoilant des informations intriguantes sur certains d'entre eux : il prépare le terrain pour de futures batailles (évoquées par Magie) et la conduite du groupe (Dani Moonstar va certainement devenir l'héritière de Cyclope).
C'est plaisant et prometteur.
Paul Davidson remplace Diogenes Neves et livre des planches à l'atmosphère soignée. Sa technique laisse deviner l'emploi de photos retouchées et l'usage du copier-coller est assez judicieux.
Dans la seconde partie, il est assisté par le talentueux David Lopez, dont le style quoique différent se marie assez bien à celui de Davidson.
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- Nation X : Magneto - Le fantôme de l'astéroïde M & Wolverine et Diablo - En virée.
Ces deux courts récits, prologue à la future arche narrative (Second Coming) des titres X, sont très anecdotiques et de valeurs très inégales.
Le premier, écrit par Simon Spurrier, est très moyen (pour ne pas dire plus) - le "fantôme" en question est un enregistrement holographique de Magneto, suggèrant qu'il n'a pas totalement renoncé à ses projets hégémoniques - et le dessin de Leonard Kirk fait peine à voir (à se demander où est passé l'artiste d' Agents of Atlas, première série ?).
Le second, écrit par James Asmus, n'est guère plus intéressant mais possède au moins quelques moments humoristiques entre deux personnages complices. C'est surtout l'occasion de profiter des illustrations de Michael Allred, de retour chez les mutants après ses épisodes remarqués sur X-Statix.
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Bilan : un numéro en net regain de forme, grâce à Legacy et New Mutants, avec en bonus quelques planches d'Allred.
- Siege (4).
C'est la fin (déjà !) de la saga 2010 et pour la peine l'épisode fait 30 pages : le résultat est franchement spectaculaire !
Void, la moitié malfaisante de Sentry, a désormais pris totalement possession de Bob Reynolds et, échappant à l'emprise de Norman Osborn, après avoir dévasté Asgard, est en mesure de désintégrer les héros.
Spectateur, Loki est à la fois stupéfait et accablé : il n'avait pas prévu la puissance de Void et, surtout, son plan pour reprendre le contrôle d'Asgard a échoué à cause de ce monstre qui a dévasté le royaume des dieux.
Le demi-frère de Thor récupère donc les pierres des Nornes, qu'il avait données à the Hood, et permet aux héros de faire face à Void, Thor en tête. L'affrontement est cataclysmique mais coûte la vie à Loki et à Bob Reynolds.
Les Vengeurs se retrouvent à la Stark Tower après que le président des Etats-Unis ait nommé Steve Rogers à la tête du SHIELD reformé. Thor les rejoint et Heimdall installe sa tour de guet au sommet du building : désormais Asgard et Midgard seront solidaires face à leurs agresseurs. C'est l'union sacrée et Steve Rogers signifie aux héros rassemblés qu'il aura besoin de tous pour la suite.
Le règne obscur est terminé : place à l'âge héroïque.
L'épisode fait la part belle au face-à-face entre Void et les Vengeurs réunis : l'adversaire est si terrifiant et puissant qu'on doute vraiment de l'issue du combat. Brian Michael Bendis déjoue nos attentes en ne limitant pas la bataille à un duel entre Thor et la version corrompue de Sentry, il s'agit bien ici de mettre en scène le retour des Vengeurs classiques avec le triumvirat Captain America/Steve Rogers-Iron Man-Thor.
Le récit clôt également la période du "dark reign" en l'inscrivant précisèment dans le temps qui correspond à la durée de parution, soit une année entière : en précisant ce point, Bendis montre que ce qui s'est déroulé a été aussi long et éprouvant pour les personnages que pour les lecteurs. Pour ma part, sans augurer de l' "heroic age", c'est sans regret que je vois cette page se tourner, considérant qu'après Civil War, Marvel n'a fait que surenchérir sans que les séries annexées gagnent forcèment en qualité (New Avengers représentant une exception).
La dernière double-page produit un sentiment de soulagement et d'excitation bien communiqué.
Olivier Coipel restitue avec la puissance adéquate le fracas du combat avec des planches où, certes, il a négligé les décors mais dont se dégagent une grande beauté et une vraie ampleur. Dans ce registre-là, je ne vois pas quel artiste aurait été plus indiqué pour dessiner cette saga (hormis Hitch ou Pacheco dans une grande forme, ou Immonen, mais son tour viendra avec le prochain event Fear Itself).
Les couleurs de Laura Martin ne sont pas pour rien dans le plaisir de la lecture : elle livre une contribution magnifique, confirmant qu'elle est vraiment la meilleure dans sa partie. Graphiquement, Siege est une incontestable réussite.
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- Siege : Journal de guerre (4).
Brian Reed achève également la mini-série Embedded, en se resaisissant après l'épisode précédent décevant.
Observer le dénouement de la bataille d'Asgard du point de vue d'un simple humain comme Ben Urich permet d'en mesurer tout le souffle. Cependant le scénariste aurait sans doute dû davantage souligner la stupeur et l'effroi du reporter aux premières loges d'un spectacle tout de même ahurissant : Urich a beau être un vieux briscard, il est tout de même trop flegmatique.
Chris Samnee se tire avec les honneurs de l'exercice, même s'il n'est peut-être pas le dessinateur idèal pour représenter le chaos, alors que, dès qu'il retrouve des scènes intimistes, il est plus à l'aise. Au moins ce tie-in aura permis à cet artiste recommandable d'être plus connu des fans.
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Bilan : un final ébouriffant - la saga aura tenu ses promesses. Marvel entre dans une véritable nouvelle ère, certainement pas plus tranquille mais alléchante.
Pour son dernier numéro (... Avant de redémarrer au #1 le mois prochain), la revue finit bien mal en proposant certes 120 pages mais cinq épisodes de piètre niveau. Comme l'indique la couverture, le programme est largement annexé à la saga Siege, qui vient de s'achever, et cette conclusion n'a pas inspiré les auteurs et les artistes. Même les séries déconnectées de l'event (parce que leurs héros ne sont pas impliqués - comme les 4F - ou vivent des aventures postérieures - comme Captain America) déçoivent énormèment.
- Les Nouveaux Vengeurs 64 : Les meilleurs amis.
Selon le même principe des épisodes précédents, liés à Siege, Brian Bendis adopte le point de vue d'un acteur en marge, en l'occurrence the Hood et Mme Masque.
Parker Robbins, dans Siege 4, est privé des pierres des Nornes par celui qui les lui avait remises, Loki, afin de permettre aux Vengeurs de vaincre Sentry/Void. Madame Masque sort son amant de sa torpeur pour qu'ils fuient le champ de bataille - et se préparent à riposter car leurs complices et Osborn, aux mains des Vengeurs, vont le dénoncer.
Les previews de la série Avengers, écrite par Bendis et dessinée par John Romita Jr (qui sera traduite dès Février dans "Marvel Heroes 1"), ont révèlé que le scénariste ne compte pas abandonner the Hood mais en faire le futur adversaire de l'équipe classique des Vengeurs (avec le triumvirat Captain America/Bucky-Thor-Iron Man).
La némésis des New Avengers depuis l'arc The Trust (#32-37) aura donc été abondamment employé comme nouveau caïd à la tête de super-vilains de seconde zone puis acolyte de Norman Osborn après Secret Invasion et enfin jouet de Loki à la fin du "Dark Reign"(Powerloss, #55-60), suite à l'exorcisme subi dans l'arc Search for the sorcerer supreme (#51-54) où il a été séparé de Dormammu.
The Hood est resté un personnage discuté, bien que n'ayant pas été créé par Bendis (il est apparu dans une mini-série écrite par Brian K. Vaughan et dessinéee par Kyle Hotz), mais l scénariste se l'est approprié et en a fait le symbole de sa conception des super-méchants, tant psychologiquement (il s'agit d'un gangster oeuvrant dans l'ombre et dôté de pouvoirs magiques) que visuellement (comme Luke Cage, devenu le leader emblématique des Nouveaux Vengeurs après Civil War, Parker Robbins ne porte pas de costume mais juste une cape à capuche - the hood).
Peu charismatique, il a été développé moins comme un méchant classique en quête de reconnaissance publique que comme un fédérateur patient, un ennemi acharné, obsessionnel, agissant dans la coulisse, dont la trajectoire ne pouvait que croiser celles des héros dans la clandestinité après Civil War. Bendis lui a donné un caractère d'affairiste, prudent mais têtu, soutenu et galvanisé par Mme Masque, mais n'inspirant pas le respect de ses associés à qui il promit la fortune et l'impunité. Mais la vérité est que the Hood est un toxicomane, addict au pouvoir, à la puissance, et préférant l'ombre à la lumière. Prisonnier de cette soif, il n'est cependant qu'un pantin, dont la dépendance le rend vulnérable, pathétique même, inférieur à des comploteurs aguerris comme Osborn, des magiciens comme Dr Strange, Brother Voodoo, Daimon Hellstrom, ou des surhommes comme Sentry.
Bendis boucle donc logiquement le premier cycle des New Avengers en même temps qu'il déplace son vilain favori vers l'autre titre de la franchise Avengers qu'il animera. Parker Robbins va donc défier de nouveaux héros en même temps que les Nouveaux Vengeurs vont affronter de nouvelles menaces. Il était largement temps.
Mike McKone signe ce dernier épisode (avant le Finale, qui assurera la transition entre le volume 1 et 2, d'une 60taine de pages dessinées par la paire Hitch-Guice, le mois prochain dans "Marvel Icons 1") : il livre une copie soignée mais sans étincelles, à l'image de cet arc où auront défilé trop d'artistes différents (Immonen, Acuña)pour lui donner un cachet agréable.
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Le reste de la revue n'est pas bon et je serai bref pour chacun des trois autres titres.
- Les 4 Fantastiques 574 : Le messager du futur.
Jonathan Hickman, une nouvelle fois flanqué de l'abominable Neil Edwards (en dessous de tout, incapabale de dessiner correctement les enfants, infligeant poses et expressions hideuses aux adultes, avec un découpage sans relief), dévoile légèrement un pan de son grand projet pour la série.
On apprend qu'une menace d'envergure se profile, engageant un conflit entre quatre cités, et que le salut viendra de Fatalis.
Au rythme où va Hickman, il va falloir s'armer de patience et ne pas trop espérer, même si cela est intriguant et que des previews montrent le retour de Galactus, Namor et donc Fatalis. Néanmoins, le scénariste, après 5 épisodes, n'a toujours pas employé les FF comme un vrai groupe et les réduit à des pantins contredisant l'expérience qu'ils ont (n'oublions pas qu'on parle du premier super-groupe, qui plus est un groupe d'explorateurs, de Marvel), incapable de deviner qui est cet individu s'en prenant à leur fils, s'isolant avec leur fille (elle-même surdouée) et disparaissant aussi sec ! En revanche, il nous ennuie ferme avec l'anniversaire de Franklin, sans exploiter encore une fois ni Ben Grimm, ni Johnny Storm, ni Jane Richards - alors que Red continue à conspirer avec un invité sans que cela gêne personne...
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- Captain America 605 : Deux Amériques (4).
Même la série la plus aboutie de la revue pique du nez et on voit la fin de cet arc passable se terminer sans regrets. Ed Brubaker a livré ses épisodes les plus mauvais depuis le début de son run, échouant à insuffler le moindre suspense à son histoire.
Graphiquement, Luke Ross ne peut plus compter sur Butch Guice pour faire illusion : l'encreur se prépare à devenir l'artiste de la série et il est remplacé ici par Rick Magyar, dont le niveau est bien moindre. La copie est piteuse, avec son découpage mou, ses personnages bâclés, et ses couleurs (de Dean White) affreuses.
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- Iron Man 23-24 : Dislocation (4-5).
Si vous n'en avez pas assez, les deux épisodes de la paire Fraction-Larroca devraient vous achever. Seule la dernière page suffit à la lecture puisqu'on y voit Tony Stark (enfin !) sorti du coma (dans lequel était également le lecteur)... Mais ayant tout oublié de ce qui s'est passé depuis Civil War (une escroquerie à la mesure de l'arnaque narrative de Brand New Day dans Spider-Man : Joe Quesada a trouvé son disciple) !
Mais ce n'est pas seulement nul, c'est toujours aussi laid. Contentez-vous de feuilleter, sinon vous risquz des lésions après Edwards et Ross...
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Bilan : 120 pages certes, mais un piètre final. Triste fin de cycle pour la revue dont le redémarrage sera, je l'espère, profitable.
- Ultimate Avengers (vol. 2) 3 & 4 : Crime et châtiment (3 & 4/6).
A mi-parcours de ce deuxième arc, un sentiment de déception étreint le fan de Millar que je suis. Je n'ai pas jugé son retour en le comparant à son run sur Ultimates (son chef-d'oeuvre), où ses épisodes d'Ultimate X-Men ou Ultimate Fantastic Four, donc ce n'est pas à ce niveau que se situe mon désappointement mais plutôt, et plus simplement, par rapport au volume 1 d'Ultimate Avengers. Cette fois, sauf rebond possible dans les deux prochains volets, c'est tout bonnement moins bien.
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Dans le précédent numéro de la revue, l'équipe de "black ops" de Nick Fury enrôlait deux nouvelles recrues, le Punisher et le premier Hulk, Tyrone Cash (alias Leonard Williams, mentor de Bruce Banner), pour faire face à une mystérieuse menace : le Ghost Rider.
On découvre ici que le motard fantôme, dans son incarnation Ultimate, est Johnny Blaze, qui a scellé un pacte avec le diable après que des bikers l'ait tué (avec sa fiancée) lors d'un rituel satanique. Les auteurs de ce méfait sont tous devenus de riches notables mais le diable estime qu'ils ne le méritent pas et se sert donc de la soif de vengeance du Ghost Rider pour les supprimer.
Les Ultimate Avengers croyaient avoir affaire à un mutant terroriste, ils doivent désormais empêcher le vice-président des Etats-Unis de se faire zigouiller.
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Mark Millar, même s'il dévoile des éléments-clés, laisse bien des pans de son histoire dans l'ombre : par exemple, que dit le Ghost Rider au Punisher après leur (bref) affrontement ? Et surtout comment l'énigmatique et inquiètant Spider en sait-il autant sur le passé du Ghost Rider ?
Cette frustration n'est pas désagrèable même si elle incite à la méfiance après la façon dont Millar a dépeint Crâne Rouge à la fin du premier volume (un criminel incroyablement cruel... parce qu'abandonné par ses parents !).
Par contre, on ne peut qu'être moins indulgent avec le peu d'inspiration dont Millar fait preuve pour "ultimatiser" le Ghost Rider, ou employer le Punisher et surtout Tyrone Cash. Cette nouvelle équipe fonctionne moins bien que celle du volume 1, les relations entre les membres se réduisent à des échanges brefs et sarcastiques moins bien dialogués que d'habitude.
Millar, qui ne travaille plus pour Marvel que pour pouvoir développer ses creator-owned (comme Kick-Ass, Nemesis, Superior) en contrepartie, semble en effet très détaché de son sujet et dilater son récit à grand renfort de séquences spectaculaires mais qui en vérité ne racontent pas grand'chose (les révèlations de Spider n'interviennent que dans le 4ème épisode, le temps de 6 pages...). Est-ce que ces personnages, ces histoires intéressent encore Millar ? On peut en douter (d'ailleurs, le volume 4 des UA s'est transformé en un crossover avec New Ultimates tournant autour de la mort d'Ultimate Spider-Man, qu'il co-écrira avec Bendis)...
Dommage.
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Leinil Yu n'a donc pas grand'chose à dessiner, mais ce qui lui reste lui permet de composer des planches dans un esprit proche de Kirby, avec de grandes vignettes, puissantes, spectaculaires, aux personnages erratiques.
On en prend plein les mirettes mais cela manque quand même de dynamisme, ce qui pourrait compenser la minceur de l'argument. Ce qui fonctionnait encore avec Steve McNiven dans Old Man Logan, comme un livre d'images baroque mais au service d'un récit imprévisible et déjanté, ne fait ici que souligner les lacunes du storytelling.
Yu a du talent et un style brut qui se marie bien avec ce qu'écrit Millar, mais il faut espérer que cela sera mieux exploité dans Superior...
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Bilan : un numéro décevant pour une histoire qui pique du nez.
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