lundi 13 décembre 2010

Critique 191 : SPIROU ET FANTASIO, TOME 5 - LES VOLEURS DU MARSUPILAMI, de Franquin


Une Aventure de Spirou et Fantasio : Les Voleurs du Marsupilami est le 5ème album de la série écrit (d'après une idée de Jo Almo) et dessiné par Franquin, sorti en 1954.
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Au terme de Spirou et les Héritiers, Spirou et Fantasio regrettaient d'avoir privé le Marsupilami de sa liberté en le confiant au jardin zoologique : de fait, l'animal se morfond dans sa cage. Pire, bientôt ils apprennent que la bête est subitement morte !
Mais le corps disparaît et nos deux héros avec le gardien de nuit du zoo, convaincus que le voleur est encore sur place, attendent la fin du jour et des visites pour le coincer. Après une course-poursuite effrénée (à laquelle vient se mêler un varan du Nil désirant s'évader), Spip déchire le paquet du voleur et Spirou arrache la poche de son pantalon d'où s'échappe en outre un papier. Tout cela permet quelques déductions : d'abord, le Marsupilami est encore vivant (le papier du paquet est troué pour permettre à l'animal de respirer), ensuite ils localisent l'adresse et donc l'identité du voleur (Valentin Mollet).
La femme de ce dernier fait promettre de ne pas livrer son mari à la police en échange de quoi elle les informe qu'il est en partance pour Magnana (quelque part dans le Sud - la Côte d'Azur ou l'Espagne). Malgré leurs efforts, Spirou et Fantasio ne réussissent pas à rattraper Mollet qui s'éloigne en avion.
Ils gagnent donc Magnana et l'y cherchent durant un mois. En croisant par hasard la femme de Mollet, ils la suivent jusqu'à un stade et découvrent que Mollet joue dans une équipe de foot. L'interceptant à la sortie du vestiaire, ils le font parler et il avoue avoir volé le Marsupilami pour le compte de Zabaglione dont le cirque se produit en ville et pour lequel il travailla enfant.
Empêchés par le directeur du personnel et son aide, le géant Goliath, d'inspecter la ménagerie, Spirou et Fantasio ne doivent leur salut qu'au Comte de Champignac, en vacances à Magnana, et qui leur offre des pilules grâce auxquelles ils mettent au point un numéro de magie.
Engagés par Zabaglione, ils en profitent alors pour repérer le Marsupilami, mais au moment de le libérer ils sont découverts. Ils se débarrassent, avec l'aide de Mollet (venu au spectacle avec femme et enfants), au prix d'un belle bagarre, de leurs adversaires et peuvent enfin ramener le Marsupilami qu'ils hébergent chez Fantasio.

Le dénouement du tome 4 rendait évident une suite directe, nos deux héros regrettant d'avoir arraché le Marsupilami à sa jungle palombienne. Oubliant leurs scrupules, les héros étaient résolus à voler l'animal au jardin zoologique... Ainsi, alors qu'ils s'apprêtaient à succomber à la malhonnêteté, ils conservent leur satut de justiciers-aventuriers.
Il aura, curieusement, fallu 2 ans pour que ce récit soit publié, alors que Franquin (comme on peut le voir à ses signatures sur certaines vignettes) a réalisé les planches en 52. La conception de l'histoire n'a pas été évidente non plus : l'auteur savait sur quelle idée il allait la bâtir mais, n'écrivant qu'un vague synopsis, Franquin s'est appuyé sur une idée de Jo Almo pour finaliser son projet. Cette manière de faire continue de surprendre car les aventures de Spirou et Fantasio ne ressemblent aucunement à des récits improvisés - sinon par ce goût récurrent pour des séquences humoristiques en roue libre où il laissait libre cours au développement de gags (en particulier les poursuites, comme celle dans le zoo).
En tout cas, comme à son habitude, et peu importe ses méthodes, Franquin propose un scénario au rythme soutenu, ponctué par des gags savoureux, très visuels, et à l'intrigue faussement simple sans être méandreuse. C'est cela qui est épatant : cette maîtrise derrière la légèreté du processus.

Riche en action, ramenant le Marsupilami au coeur du Spirouverse, c'est un album enthousiasmant qui se dévore.

Graphiquement, Franquin a encore fait mûrir son style : Jijé est totalement oublié et le trait, l'expressivité, la gestuelle, le découpage sont remarquables d'élégance, de souplesse, d'énergie. Presque soixante après, cela n'a pas pris un ride : je me répéte à ce sujet, mais c'est aussi une qualité de ces albums que leur éternelle jeunesse.

Une suite royale pour un des tomes les plus aboutis de la série.
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Deux petits bonus :
Deux pages teaser pour l'histoire.

Radio Circus,
 4 pages réalisées en complément du récit
pour "Le Journal de Spirou".
 
 
 

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