dimanche 3 octobre 2010

Critique 169 : ULTIMATE X-MEN, VOL. 11 - THE MOST DANGEROUS GAME, de Brian K. Vaughan et Stuart Immonen

Ultimate X-Men Volume 11 : The Most Dangerous Game regroupe les épisodes 54 à 57 de la série, publiés entre Janvier et Mars 2005, écrits par Brian K. Vaughan et dessinés par Stuart Immonen.
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Mojo Adams produit un reality-show sur l'île de Krakoa où a lieu des chasses à l'homme - ou plutôt des chasses au mutant condamné pour crimes. Le plus résistant de ces traqués est Longshot, accusé d'avoir assassiné Lord Scheele, un politicien de l'île voisine de Genosha.
En découvrant le programme, le Professeur Charles Xavier, désirant savoir si Longshot est vraiment coupable sans risquer d'incident diplomatique, envoie la moitié de son équipe de X-Men (Cyclops, Phoenix, Shadowcat et Iceman) à Genosha pour enquêter.
Mais l'autre moitié de ses élèves (Dazzler, Angel, Colossus et Nightcrawler), dégoûté par le show et convaincu de l'innoncence de Longshot, décident, sans prévenir personne, d'aller le sauver à Krakoa.
C'est sans compter sur, d'un côté, Spiral, la fiancée de Longshot et maîtresse de Scheele, qui désire le venger ; et, de l'autre, Arcade, candidat pour tuer Longshot car sa soeur a été victime de Magneto.
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C'est autant la présence au dessin de Stuart Immonen que l'envie de découvrir le scénariste Brian K. Vaughan qui m'a décidé à acquérir les volumes 11 et 13 des Ultimate X-Men. Lorsque Vaughan prend les commandes de la série en 2005, déjà plus de 50 épisodes ont déjà été produits, ce qui en fait le titre le plus fourni de la gamme Ultimate après Ultimate Spider-Man, de Mark Bagley et Brian Bendis. C'est justement ce dernier qui a écrit UXM entre le run inaugural de Millar et celui à suivre de Vaughan.
Vaughan est un auteur à part dans le monde des comics mainstream : il a créé deux titres atypiques chez les "big two", Y The Last Man pour Vertigo (le label "adulte" de DC) et Runaways pour Marvel. Il a la réputation d'être excellent dans la caractérisation et la conceptualisation, aussi à l'aise dans la construction d'intrigues que dans des dialogues bien tournées. Bref, c'est le successeur idéal pour prendre le relais du dynamitero Millar et du prolifique Bendis.
Pour cet arc, Vaughan s'inspire de la nouvelle éponyme de Richard Connell parue en 1924 et qui a inspiré le grand classique du cinéma, Les Chasses du Comte Zaroff (d'Ernest B. Schoedsack - un des pères de King Kong - et Irving Pichel, en 1932), qui raconte comment le riche habitant d'une île provoque des naufrages pour chasser ensuite les suvivants.
Le pitch est fomidablement bien développé selon une narration parallèle classique mais très maîtrisé, avec les deux équipes de X-Men sur les deux îles. Le dénouement est également jubilatoire et vicieux : on découvre la vérité sur l'assassinat de Scheele en même temps que Longshot s'échappe enfin de Krakoa. Le tout est mené à un train d'enfer, en quatre chapitres aussi denses qu'haletants.
Les dialogues sont également fomidables : Vaughan réussit à synthétiser en quelques échanges la personnalités et les relations de ses personnages, avec beaucoup d'humour (les châmailleries entre Kitty Pryde et Bobby Drake) et d'ambiguïté (l'attirance d'Alison Blaire pour les bad boys). Au passage, il revisite avec mordant des héros comme Dazzler (transformée en punkette tatouée, bien plus intéressante que sa version "classique") ou Longshot (fausse victime, vraie crapule) - ce qui a dérangé les fans. Il remodèle également Arcade avec beaucoup d'astuce, et se paie le luxe de se passer de Wolverine.
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Stuart Immonen avait déjà effectué un passage dans l'univers Ultimate en dessinant le 2ème arc des Ultimate Fantastic Four, Doom, écrit par Warren Ellis. C'est juste avant de retrouver ce dernier pour l'indispensable Nextwave qu'il illustre ces chapitres des UXM : il y entame sa mue esthétique qui le verra passer de son style classico-réaliste rôdé chez DC à sa période cartoon déjantée.
Le choc a dû être grand à l'époque pour ceux qui étaient habitués à Bagley, Kubert ou Hitch, mais Immonen imprime sa marque sans difficulté et livre des planches au tonus imparable, dont le découpage est hyper-dynamique, les personnages expressifs, entre exagération et justesse.
L'efficacité redoutable du storytelling ne serait pas aussi remarquable sans Immonen dont la complicité avec Vaughan coule de source comme s'ils travaillaient ensemble depuis des lustres.
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Un retour dans le jardin mutant de la collection Ultimate très appréciable.

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