Gotham Central : Dead Robin est le dernier recueil de la série, rassemblant les épisodes 33 à 40, écrits par Ed Brubaker et Greg Rucka, et dessinés par Kano, Stefano Gaudiano et Steve Lieber.
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- Dead Robin (Gotham Central 33 à 36) est la dernière histoire co-écrite par Ed Brubaker et Greg Rucka. Les dessins sont assurés par Kano et l'encrage par Stefano Gaudiano.
Le corps d'un adolescent vêtu du costum de Robin, le sidekick de Batman et leader des Teen Titans, est trouvé mort dans une ruelle. La Major Crimes Unit doit s'assurer qu'il ne s'agit pas du justicier et, en attendant d'en être sûr, Batman devient l'un des suspects... Jusqu'à ce qu'un autre cadavre, pareillement vêtu, ne soit découvert. Les rapports entre le commissariat et la presse sont au coeur de cette intrigue.
Le corps d'un adolescent vêtu du costum de Robin, le sidekick de Batman et leader des Teen Titans, est trouvé mort dans une ruelle. La Major Crimes Unit doit s'assurer qu'il ne s'agit pas du justicier et, en attendant d'en être sûr, Batman devient l'un des suspects... Jusqu'à ce qu'un autre cadavre, pareillement vêtu, ne soit découvert. Les rapports entre le commissariat et la presse sont au coeur de cette intrigue.
- Sunday Bloody Sunday (Gotham Central 37) est écrit par Greg Rucka et illustré par Steve Lieber (son dessinateur sur le creator-owned Witheout).
Lié aux évènements du crossover Infinite Crisis, cette histoire raconte comment Renee Montoya et surtout Crispus Allen, au coeur d'un Gotham ravagé, tentent de rentrer auprès de leurs proches. Captain Marvel y fait une apparition, tout comme le Spectre, et on assiste à la mort du vilain The Fisherman.
- Corrigan II (Gotham Central 38 à 40) est la suite et fin de l'arc entamé dans The Quick and the dead mais aussi l'épilogue de la série, écrite par Greg Rucka et dessinée Kano & Stefano Gaudiano.
Crispus Allen, ayant appris comment sa partenaire Renee Montoya avait empêché le flic ripou Jim Corrigan de le couler, entreprend de le pièger. Projet à l'issue dramatique et qui conduira Montoya à quitter le G.C.P.D..
Lié aux évènements du crossover Infinite Crisis, cette histoire raconte comment Renee Montoya et surtout Crispus Allen, au coeur d'un Gotham ravagé, tentent de rentrer auprès de leurs proches. Captain Marvel y fait une apparition, tout comme le Spectre, et on assiste à la mort du vilain The Fisherman.
- Corrigan II (Gotham Central 38 à 40) est la suite et fin de l'arc entamé dans The Quick and the dead mais aussi l'épilogue de la série, écrite par Greg Rucka et dessinée Kano & Stefano Gaudiano.
Crispus Allen, ayant appris comment sa partenaire Renee Montoya avait empêché le flic ripou Jim Corrigan de le couler, entreprend de le pièger. Projet à l'issue dramatique et qui conduira Montoya à quitter le G.C.P.D..
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L'enseignement majeur à retirer de Gotham Central est la mise en valeur de la dichotomie dans le mythe Batman : d'un côté, il y a ce personnage extravagant et mystérieux à la fois de justicier solitaire, faisant sa loi sans se soucier des forces de police, et de l'autre, il y a ces détectives qui doivent faire règner l'ordre dans une ville où des psychopathes sèment la terreur.
Deux familles se partagent Gotham : la "Bat-family" (Batman, Robin, Alfred, l'ex-commissaire Jim Gordon) et le G.C.P.D. (en particulier la MCU). Batman était supposé être un vigilant sans licence agissant avec l'accord tacite de Gordon. Le commissaire remplacé et quelques officiers morts sur le terrain plus tard, la situation a totalement changé : Batman est progressivement devenu un ennemi pour les flics de Gotham qui le tiennent pour responsable de la mort de leurs collègues, de la recrudescence de la criminalité, et finalement le considèrent comme un délinquant.
La série Gotham Central, écrite par Greg Rucka et Ed Brubaker à la suite du crossover Officer Down au cours duquel Jim Gordon prit sa retraite, a offert n nouveau point de vue sur le "Batverse" et son héros. Jim Gordon parti, l'union sacrée et implicite entre le justicier et les policiers a rapidement volé en éclats et les membres de la Major Crimes Unit ont alors jugé Batman comme un obstacle, et même un handicap.
Tel que montré du point de vue de la police de Gotham, Batman est un électron libre dangereux plus qu'un allié fiable, et la série nous livre finalement un des meilleurs portraits du genre : pourr de simples mortels, les super-héros finissent par devenir davantage des menaces que des éléments rassurants. Pire : ils semblent plus attirer les problèmes, les alimenter, que les résoudre durablement.
Au cours des 40 épisodes de la série, Rucka et Brubaker ont fourni bien des prétextes à la police de Gotham d'avoir du ressentiment pour Batman. Dans une demi-douzaines de dossiers traités, Batman a été plus efficace que tous les détectives pour stopper Mr. Freeze et Two-Face, il a mis fin aux attentats du Joker et résolu l'affaire des Robin morts (qui ouvre ce volume). Et c'est en mentionnant le justicier que l'officier Josie MacDonald a empêché le détective déchu Harvey Bullock de se suicider dans l'album Unresolved Targets.
Lorsque Batman a failli, les enquêtes se sont terminées tragiquement, comme on l'a vu dans The Quick and the Dead, où l'officier Peak a dû abattre son partenaire, Kelly, changé en monstre. Et quand le vigilant est carrèment absent, comme dans le récit Corrigan II de ce Dead Robin, un autre détective le paie de sa vie.
Les membres du G.C.P.D. ne réagissent pas tous de la même façon vis-à-vis de Batman. Dans The Quick and the Dead, où le commissaire Michael Atkins décide de couper les ponts avec le justicier et le déclare même hors-la-loi, Allen et Montoya débatent sur le rôle de Batman : Allen, qui vient de Metropolis (la ville de Superman), croit que les méthodes de la Chauve-Souris sont à l'origine du chaos qui règne sur la cité, alors que Montoya, qui a toujours vécu à Gotham, doit sa vocation à Batman. L'attitude du détective Marcus Driver, un des premiers personnages-vedettes de la série, a beaucoup évolué depuis le début : dans l'histoire In the Line of Duty, Driver reproche à Batman la mort de son partenaire, tué par Mr. Freeze, avant de coomprendre le plan du justicier pour appréhender le criminel. Et quand la girlfriend de Driver, la détective Romy Chandler, tire sur Batman au cours de l'arc Dead Robin, Marcus lui résume ainsi la situation du justicier : "on our side, in his own way." ("de notre côté, à sa manière"). Driver, encore, obtiendra d'Akins qu'il demande l'aide de Batman pour le dossier Dead Robin, et plus globalement la description de la relation amour/haine de Marcus pour Gotham est la synthèse des sentiments qu'éprouvent tous les policiers de la ville envers leur protecteur.
Une des raisons de la défiance de la police de Gotham envers Batman tient justement à son statut d' "agent indépendant". Or, un des thèmes de Gotham Central est l'importance du partenariat, comme celui de Marcus Driver et de feu Charlie Fields, ou lors du sacrifice de Nate Patton pour sauver Romy Chandler, ou encore l'acharnement de Renee Montoya pour réhabiliter Crispus Allen après les manigances du flic corrompu Jim Corrigan.
Batman représente a contrario une entité indépendante et ce motif est au centre de l'intrigue de Dead Robin, quand la police doit le considérer comme un suspect : Allen note alors que "dans n'importe quel autre cas, le complice de la victime serait jugé comme tel".
Pourtant la résolution de cette affaire, tout comme celle de Corrigan II, est moins convaincante et satisfaisante qu'à l'accoutumée : sans doute à cause de l'annulation programmée de la série durant l'écriture de ces deux arcs, Brubaker et Rucka puis Rucka seul expédient le dénouement de ces enquêtes - surtout celle de Corrigan.
La fin de cette production laisse un goût amer d'inachevé, d'abord parce que la série était d'une qualité rare et que ses méventes font enrager, et ensuite parce que son héroïne principale quitte la police sur un constat d'échec (Renee Montoya deviendra détective puis justicière).
En outre l'apparition des Teen Titans avec leurs costumes bariolés (en particulier Starfire) et la liaison avec le crossover Infinite Crisis font un peu tâche dans le tableau d'une série dont le réalisme terre-à-terre et la sobriété visuelle étaient les atouts majeurs.
En revanche, le destin d'Allen et la déchéance de Montoya forment deux séquences très fortes, renouant avec ce que la production a offert de meilleur, de plus poignant, depuis ses gloriex débuts. Gotham Central s'y affirme comme une série animée par de grandes amitiés, puissament évoquées, et des tragédies intimes : elle s'achève sur une note très sombre, désabusée, digne des séries noires classiques.
On se rappelle alors les paroles de Jim Gordon dans la toute première histoire, In the Line of Duty, lorsqu'il déclarait : "quoique vous fassiez... Vous devez faire la différence". Cela rassemble à l'exergue parfaite pour cette série et ses héros : un comic-book exemplaire en termes de caractérisation, d'intrigue, de graphisme (Kano et Gaudiano y signent de superbes pages, dans la veine d'un Darwyn Cooke, et le passage de Lieber ne gâche pas la vue non plus).
On se rappelle alors les paroles de Jim Gordon dans la toute première histoire, In the Line of Duty, lorsqu'il déclarait : "quoique vous fassiez... Vous devez faire la différence". Cela rassemble à l'exergue parfaite pour cette série et ses héros : un comic-book exemplaire en termes de caractérisation, d'intrigue, de graphisme (Kano et Gaudiano y signent de superbes pages, dans la veine d'un Darwyn Cooke, et le passage de Lieber ne gâche pas la vue non plus).
Malgré son insccés commercial, c'est un regard unique sur la mythologie de Batman et du DCverse. Assurèment une des BD à redécouvrir d'urgence !
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