ULTIMATE SPIDER-MAN 69 :
- Ultimate Spider-Man 130-131 : Suite des conséquences d'Ultimatum : Magneto provoque un raz-de-marée sur New York. Spider-Man aide comme il peut les civils lorsque surgit Hulk, tandis que Tante May, embarquée au poste de police (on l'accuse de protéger Spider-Man), découvre elle aussi l'ampleur du désastre...
Je ne suis pas Ultimatum (Loeb + Finch, c'est beaucoup trop pour ma faible constituion physique), mais il évident qu'on touche là au problème inhérent à ce genre d'event : les titres qui y sont subordonnés deviennent curieusement elliptiques et le lecteur devient lui frustré.Malgré tout, Bendis, qui n'est quand même pas un manchot réussit à nous agripper par le col pour ne jamais nous lâcher : l'improbable tandem Spidey-Hulk a quelque chose d'irrésistiblement comique, évoquant Laurel et Hardy (un gringalet très bavard et dépassé avec un colosse déphasé et imprévisible). Une réplique aussi bête que "Hulk mouillé" m'a fait rire, tout comme cette pensée du tisseur peu après : "un ami n'atomise pas son ami".
Et Immonen... Si Catherine Ringer kiffe Raymond (Domenech), je kiffe Stuart qui pourrait illustrer le bottin et rendre ça passionnant, palpitant, décapant, indispensable quoi !
C'est bientôt la fin : profitons-en - c'est pas souvent qu'une paire d'artistes comme ça procure autant de plaisir aux fans !
DARK REIGN 1 :Panini lance sa nouvelle revue consacrée aux conséquences du crossover
Secret Invasion avec cette accroche "découvrez le côté obscur de l'univers Marvel" (côté obscur quand même effectif depuis
Civil War...). Et ce premier numéro a de quoi dérouter quand on détaille son sommaire : un one-shot de 30 pages, le premier épisode des
Dark Avengers, et 4 (!) prologues de mini-séries (dont on ignore quand et où elles seront publiées - probablement dans des HS coûteux...).
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- Dark Reign : Sinistre alliance. Ce one-shot, écrit par l'équipe qui a fait ses preuves sur Daredevil (avant Brubaker et Lark), soit Brian Michael Bendis et Alex Maleev, est déjà une curiosité.
Nous y assistons à la première réunion de "la Cabale", la version des Illuminati formée par Norman Osborn, devenu le nouveau super-flic des Etats-Unis, et composée d'une sacrée brochettes de vilains : Dr Fatalis, The Hood, Namor, Emma Frost et Loki. Rien que ça !
En échange de leur collaboration, Osborn promet de leur donner/restituer des privilèges divers, tout en les menaçant de les mettre au pas s'ils essaient de le doubler avec l'aide d'un mystérieux complice (dont on ne verra que la silhouette par une porte entrabâillée...).
L'identité de ce complice, suffisamment impressionnant pour clouer le bec à des cadors du crime, est d'ailleurs l'élément le plus excitant de ce très long chapitre, quoique fort bien dialogué, évoquant la réussite de New Avengers : Illuminati 1 - sans l'égaler. Qui Osborn a-t-il convaincu d'être à ses côtés pour raisonner un dieu comme Loki ? Et comment ? Voilà ce quoi alimenter quelques pronostics ? Méphisto ? Thanos ? Bendis se garde bien de répondre ou de suggérer un nom.
Graphiquement, la déception est énorme tant Maleev est méconnaissable : il suffit de comparer la manière dont il dessine Namor ici et dans
NA : Illuminati 1 pour saisir l'écart entre les deux productions. Les couleurs de
Dean White sont une horreur. Edifiant.
Un début moyen donc : certainement pas de quoi mériter 30 pages.
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- Les Vengeurs Noirs 1 : Le règne du mal. Le niveau remonte sensiblement avec le premier chapitre de cette nouvelle série, pâtissant pourtant d'un titre français passablement ridicule (garder l'intitulé original aurait été plus judicieux, et aussi compréhensible).
Le pitch est classique mais c'est un exercice dans lequel excelle Bendis : on assiste au recrutement de l'équipe, celui de Vengeurs tel que voulu par Osborn. Une composition "hardcore", mélant anciens Thunderbolts (Bullseye, Moonstone, Venom), Puissants Vengeurs (Arès, Sentry) et électrons libres (Daken, le fils de Wolverine, Noh-Varr, le guerrier kree). La perversité du stratagème d'Osborn tient à leur faire endosser l'identité et le costume d'authentiques héros (Hawkeye, Ms Marvel, Spider-Man, Captain Marvel), lui-même devenant une synthèse de Captain America et Iron Man : Iron Patriot.
Mike Deodato illustre ça avec son style puissant, outrancier, sublimé par un usage de la lumière fantastique et la colo de Rain Breredo (son complice sur le run d'Ellis sur les Thunderbolts). C'est un régal et la série promet beaucoup.
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- Suivent donc quatre prologues consacrés aux Secret Warriors (par Bendis, Jonathan Hickman et Stefano Caselli, assez quelconque pour l'instant), Agents d'Atlas (par Jeff Parker et Carlos Pagulayan - hélas ! toujours pas promis à l'édition par Panini), War Machine (qu'il faut mieux vite oublier tant c'est nullement écrit et dessiné) et Ronin et Mockingbird (New Avengers : the reunion, par Jim McCann et David Lopez, prévu pour un DR HS bientôt - excellente nouvelle, même s'il faudra débourser 5, 40 E pour la lire...).
Le mois prochain, les Secret Warriors et les Thunderbolts, par Andy Diggle et Roberto De La Torre, prendront leur quartier dans la revue. Quid du 4ème titre ? Certainement une suite de minis, mais jusqu'à quand ? Le procédé est curieux et, à mon avis, plutôt stupide, vu le nombre de productions Marvel pouvant être traduites (en premier lieu Agents of Atlas...).
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Bref, un fourre-tout maladroit qui a de quoi surprendre pour inaugurer une nouvelle parution.
X-MEN 153 : -
X-Men 504-507 : Mal d'amour (1-4). Voilà un bail que je n'avais pas lu une revue estampillée "X", que ce soit
X-Men (que j'ai abandonné après la - trop - longue saga
Deadly genesis/Rise and fall of the Shi'ar empire) ou
Astonishing X-Men (dont je me suis procuré les épisodes de
Whedon-Cassaday en tpb). Mais en voyant que ce mois-ci était proposée une histoire complète, qui plus est illustrée par
Terry Dodson, je me suis offert cet extra.
Mal d'amour (Lovelorn) est un story-arc en quatre parties, où sont développées deux intrigues parallèles.
- Dans la première, Colossus tente de surmonter sa dépression (consécutive aux disparitions de sa soeur et de Kitty Pryde) en affrontant un gangster russe croisé il y a fort longtemps.
- Dans la seconde, le Fauve recrute un groupe de scientifiques qu'il baptise le "X Club" pour tenter de sauver la race mutante.
Ces deux récits développent des idées intéressantes en se concentrant sur des personnages moins convenus que l'omniprésent Wolverine : il s'agit de poursuivre sur la lancée du dénouement et des conséquences du Jour-M (lorsque la Sorcière Ecarlate priva nombre de mutants de leurs pouvoirs et du fait que depuis seul un nourrison mutant soit né) et de se pencher sur le cas de Colossus, brisé sentimentalement depuis la fin des épisodes d'Astonishing X-men de Whedon (Kitty Pryde y était prisonnière d'un projectile géant à la dérive dans l'espace).
Bien qu'entraînante, l'histoire avec Colossus est plus faible : elle souffre d'avoir un méchant mal défini, exploitant mal le lien qui l'unit au passé de Piotr Raspoutine, et les faisant se rencontrer grâce une coïncidence trop énorme.
Mais, en même temps, dans cette partie de l'intrigue, on assiste à un segment subalterne plus amusant où Emma Frost (qui est un peu l'opposé de Colossus sur le plan moral : une ex(?)-garce repentie par rapport à un authentique "good guy) doit faire face à la défiance de Cyclope. Cela aboutit à une longue séquence, à la fois drôle et trooublante, où elle explore la psyché de son amant et croise toutes les femmes qu'il a pu connaître avant de découvrir sa "boîte noire" - le lieu secret de ses secrets les plus intimes. Un peu de psychanalyse dans un comic-book, c'est toujours distrayant quand c'est subtilement, comme ici, abordé...
Néanmoins, le parallèle entre le bon samaritain venu de la lointaine campagne russe et cette comploteuse sophistiquée est savoureux.
En revanche, l'histoire avec le X-Club est une vraie réussite. Deux des X-Men des origines, le Fauve et Angel, à la recherche de savants peu fiables pour réfléchir à la survie de l'espèce mutante, voilà qui ne manque pas de sel. D'autant qu'ils convainquent des personnages inatendus et peu usités : par exemple ce héros issu du "golden age", le Dr Nemesis, ou Madison Jeffries apparu dans La Division Alpha, ou Yuriko Takiguchi en provenance d'une obscure série des 70's (Godzilla).
Le périple pour composer cette unité conduit Hank McCoy et Warren Worthington en Amérique du Sud puis au Canada puis au large du Japon : au moins, c'est dépaysant !
J'avoue n'avoir jamais accordé beaucoup de crédit au scénariste de ce story-arc, Matt Fraction (en dehors de sa collaboration très aboutie avec Ed Brubaker sur Immortal Iron Fist) : je vais devoir reconsidérer son cas car il fournit un excellent boulot, d'une remarquable densité et d'une belle souplesse. Il parvient à mener ses intrigues sans perdre le lecteur en route, en ménageant des scènes d'action très efficaces et spectaculaires, avec des dialogues sobres mais parfaits. En quatre épisodes, il construit un récit prenant, sans temps mort, extrèmement agréable.
En prime, comme je le disais en ouverture, la chance a voulu que ces quatre épisodes soient illustrés par le trop rare Terry Dodson (au lieu de l'infâme Greg Land). Son trait rond et souple, à la fois voluptueux et élégant, merveilleusement encré par son épouse Rachel et mis en couleur par Justin Ponsor, est un régal pour les yeux. La fluidité de son découpage ajoute encore au plaisir de la lecture, à la limpidité de la narration.
Alors bien sûr, le prologue et l'épilogue (qui voit la réapparition d'un célèbre ennemi des mutants) sont frustrants pour celui qui, comme moi, ne poursuivra pas l'expérience, Dodson ne restant pas. Et si on veut pinailler, on sent bien que cette histoire a vraiment été conçue pour l'édition en recueil.
Mais on ne peut que remercier les auteurs d'avoir si bien fait leur job et Panini d'avoir eu la bonne idée de nous vendre ceci en une seule revue : ça m'a fait plaisir de retrouver ces chers mutants, par qui j'ai découvert et aimé les comics super-héroïques quand j'étais gamin...
MARVEL ICONS 54 :
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Les Nouveaux Vengeurs 48 : L'arrangement. Cet épisode se déroule immédiatement après la grande bataille qui a opposé les surhommes aux Skrulls à New York, donc il faut avoir lu
Secret Invasion pour en comprendre le contexte.
Les Nouveaux Vengeurs se réunissent, à l'invitation de Bucky/Captain America, dans le QG de ce dernier : l'occasion pour Hawkeye de présenter Mockingbird à l'équipe et pour Wolverine d'inviter Spider-Woman à revenir parmi eux. Iron Fist annonce qu'il doit se retirer pour s'occuper de son entreprise, mise à mal par le conflit qui vient de se dérouler.
Sur ces entrefaîtes débarquent Ms Marvel, Jessica Jones et Luke Cage dont le bébé a disparu, enlevé par le Skrull Jarvis. Avec l'aide des FF, le groupe va traquer l'alien pour récupérer le bambin...
Brian Bendis écrit un très bon épisode, nerveux et poignant, où l'équipe, à peine remise des évènements récents, doit affronter un nouveau drame : on n'a aucun mal à éprouver la détresse de Cage et sa femme ni la motivation des troupes pour retrouver le bébé. C'est efficace, rythmé, et le dénouement laisse entrevoir de belles promesses.
Billy Tan signe des planches parfois un peu inabouties mais son découpage est entraînant : il fait le boulot, sans génie mais avec énergie. Dommage que l'encrage de
Matt Banning (tendance Danny Miki) soit un peu chargé.
J'ai bien aimé.
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- Iron Man 8 : Dans la ligne de mire (1) - Démolition. Là aussi, il est question des conséquences immédiates de Secret Invasion.
Matt Fraction met en scène le renvoi de Tony Stark du SHIELD, remplacé par Norman Osborn et le HAMMER. Tête de Fer s'en va, sans livrer ses secrets à son successeur...
Le scénario est plutôt plaisant, même si les scènes les plus intéressantes sont celles où Stark et Osborn puis Stark, Maria Hill et Pepper sont ensembles - ce qui fait peu quand même.
L'illustration est toujours d'une laideur absolue : Larroca s'amuse à calquer des expressions de l'acteur Josh Holloway (Lost) pour Stark - c'est vraiment pathétique.
- Captain America (vol. 5) 44 : La flêche du temps (2). Ed Brubaker continue d'explorer le tumultueux passé de Bucky Barnes en relation avec l'affaire qui le préoccupe aujourd'hui.
Que veut Batroc ? Et quels sont ses complices et commanditaire ? Tout cela remonterait à une mission en Chine à la fin des années 60 et tandis que Captain America bataille sec contre le mercenaire français, la Veuve Noire enquête de son côté...
Palpitant comme toujours, cet épisode prouve une fois de plus le brio magistral de son scénariste, capable de sonder la mythologie de son héros sans larguer le lecteur qui n'en saurait pas autant que lui : on est captivé, intrigué - une leçon d'écriture !
Luke Ross poursuit son interim avec talent : son style élégant et percutant à la fois convient parfaitement au titre, qui a toujours bénéficié de grands dessinateurs - un exemple de cohérence graphique !
Bravo !
- Fantastic Four 562 : Requiem. Mark Millar nous convie aux funérailles de la Femme Invisible - celle qui menait les New Defenders et qu'a sauvagement supprimé Fatalis.
Cet épisode ouvre de nouvelles pistes sans délaisser celles qui ont déjà été lancées : Ben Grimm fait sa demande en mariage, Red se pâme devant le génie de sa fille... Et Fatalis assure qu'il ne restera pas longtemps derrière les barreaux tandis que Nu-Earth est menacée.
Le scénariste écossais joue sa partition à la perfection, sur un faux rythme : en apparence, il ne se passe pas grand'chose, mais en vérité de nouveaux dangers s'annoncent. C'est un régal, dès la première réplique : "Merci d'être venus à mes funérailles".
Bryan Hitch, désormais encré par Cam Smith et Andrew Currie, signent des planches bluffantes, quoiqu'un peu gâchées par la colo inégale de Paul Mounts (peu inspiré depuis le début du run).
Glop, glop !
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Bilan : un très bon numéro !
WOLVERINE 189 :
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Wolverine 72 : Old Man Logan (7). Avant-dernière étape de la saga... Et un nouveau sommet pour ce qui restera comme une des meilleures productions Marvel de ces dernières années.
Logan et Hawkeye avaient, dans l'épisode précédent, livré leur mystérieuse marchandise à leur client : il s'agissait de plusieurs échantillons du sérum du super-soldat remis à un agent du SHIELD... Désormais à la solde du président des Etats-Unis : Crâne Rouge !
Exécutés par leur commanditaire, nos deux héros sont conduits à la Maison-Blanche où le Red Skull admire ses trophées. Mais Logan a survécu et riposte violemment puis retourne chez lui pour payer la famille Hulk.
Là-bas, une terrible découverte l'attend, qui va marquer le retour de Wolverine...
Quelle claque encore ! Mark Millar réussit à nous livrer un nouveau chapitre ébouriffant, traversé d'images époustouflantes signées d'un Steve McNiven au sommet de son art (certes, il aura mis le temps mais bon sang, quelles pages !).
Relié à d'autres oeuvres du scénariste, comme
Wanted, 1985 ou
Ultimates,
Old Man Logan souligne les obsessions de Millar : il est troublant de constater à quel point le thème du Mal triomphant, de la domination des super-vilains est récurrent.
Traîtée ici de manière plus décompressée et référencée au western et au récit d'aventures, l'histoire acquiert une ampleur d'une force accrue par le brio exceptionnel du dessin. Peu d'auteur finalement impose aussi franchement un univers tout en s'emparant des icônes d'une maison d'édition.
Hélas ! Le retard pris par la série va nous forcer à attendre Janvier pour lire en vf le dernier acte de cette épopée - mais ce sera un épisode plus long et qui s'annonce déjà comme apocalyptique.
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- Wolverine : Origins 31 - Affaire de famille. Daniel Way poursuit, lui aussi, son bonhomme de chemin avec le périple du mutant griffu et de son fils aux trousses de leur vieil ennemi, Romulus.
Wolverine et Daken débarquent en Afrique au milieu d'une guerre ethnique et rencontrent le massif Cyber, également sur la piste de Romulus. Vont-ils s'allier ? Rien n'est moins sûr - mais l'épisode du mois s'achève sur un cliffhanger aussi saignant qu'intriguant...
Ce récit suggère des développements intéressants : le tandem père-fils Wolvie-Daken, uni pour faire la peau de l'individu qui les a manipulés depuis longtemps mais ne se faisant aucune confiance, donne un suspense assez habile. Le rythme est plutôt enlevé, la lecture agrèable - même si dénué de nuances.
Après le passage de Mike Deodato, c'est le canadien Yanick Paquette (Terra Obscura) qui illustre cet arc : son trait vif, proche de la caricature, convient bien au titre et à son héros. Le découpage très simple et direct participe beaucoup au plaisir de la lecture. J'ai apprécié de retrouver cet artiste que j'avais perdu de vue depuis sa collaboration avec Alan Moore, même si le résultat est plus impersonnel.
Suite au prochain numéro - quoique je ne sois pas sûr de racheter cette revue avant Janvier pour la conclusion d'Old Man Logan.