dimanche 24 janvier 2010

Critiques 125 : FABLES 1-4, de Bill Willingham et Lan Medina, Mark Buckingham...

Fables est une série créée et écrite par Bill Willingham, et publiée par DC Comics dans la collection Vertigo depuis 2002.
Cette production traite de différents personnages issus des contes de fées et du folklore : ils se nomment eux-mêmes les «Fables» et ont été chassés de leurs royaumes par le mystérieux «Adversaire», un impitoyable conquérant au mobile aussi inconnu que son identité (jusqu'au tome 6). Depuis, les Fables ont voyagé dans le monde et se sont rassemblés pour former une communauté clandestine dans un quartier de New York, Fabletown. Mais une partie des Fables (telles que des monstres et des animaux anthropomorphiques) vivent à l'écart dans "la Ferme", située hors de la ville et à l'abri des regards.
Bill Willingham propose une réinterprétation à la fois subversive et souvent drôle de nombreux personnages parmi les plus connus : ainsi il met en scène Snow White (Blanche Neige) en femme de tête, adjointe au maire de Fabletown, et le Prince Charmant dans le rôle d'un insatiable coureur de jupons et arriviste. L'autre héros de la série est Bigby Wolf, le Grand Méchant Loup, shérif de la communauté des Fables qui a gagné la possibilité de prendre l'apparence humaine.
Chaque histoire adopte la forme d'un genre différent : Legends in exile est une enquête policière, Animal farm un thriller conspirationniste, etc. Dans le 7ème volume, Arabian nights (and days), Willingham s'est explicitement servi de sa série pour défendre sa position politique pro-israélienne. A ce sujet, il s'est expliqué en ces termes : « il ne faut pas avoir peur du fait qu'il ya des personnages qui ont de vrais centres moraux et éthiques, et nous n'allons pas nous en excuser. " Cela dit, que l'on partage ou non cette opinion, Fables demeure surtout une fantaisie.

Différents artistes ont travaillé sur le titre. Jusqu'à l'épisode 82, les couvertures sont réalisées par James Jean, remplacé ensuite par João Ruas. L'artiste le plus régulier concernant les pages intérieures reste Mark Buckingham, qui n'est pourtant arrivé sur la série qu'au deuxième story-arc (épisode 6). Régulièrement, Fables a accueilli d'autres dessinateurs pour des récits annexes, parmi lesquels : Bryan Talbot, Lan Median, P. Craig Russel, Mike Allred, Craig Hamilton, Linda Medley, Tony Atkins, Shawn McManus...

Etablir une biographie de tous les protagonistes de la série mériterait plusieurs articles et une connaissance aiguisée et supérieure à la mienne. Aussi la sagesse indique-t-elle de se rapporter à ce lien Wikipedia concernant la Liste des personnages dans Fables.
On peut donc constater que la plupart appartiennent au domaine public, ce qui permet leur utilisation et la publication du titre (là où Alan Moore avec La ligue des gentlemen extraordinaires ou Filles perdues a connu - et connaît encore - bien des difficultés) : issus du folklore, de la mythologie et la littérature, ils sont choisis par Bill Willingham davantage pour ce qu'ils lui inspirent que parce qu'ils sont libres de droit - de fait, on ne peut que saluer l'intelligence et l'inventivité malicieuse avec lesquelles l'auteur a su s'en emparer. En outre, ces héros sont connus majoritairement aux Etats-Unis comme en Europe, ce qui rend la lecture accessible et agréable.
Fables : Legends In Exile rassemble épisodes 1 à 5 de la série créée et écrites par Bill Willingham et dessinés par Lan Medina, publiés en 2002 par DC Comics dans la collection Vertigo.
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Cette histoire commence comme un polar, mais se déploie rapidement pour devenir un récit plus global sur la population et les coutumes du quartier de Fabletown, cet endroit où les personnages légendaires (les "Fables") voisinent avec les New-Yorkais ordinaires (les "mundanes"). On apprend qu'il ya des plusieurs années ses habitants ont fui leurs royaumes distincts, répartis dans une centaine de mondes magiques, après avoir été envahi et conquis par l'énigmatique "Adversaire". Tout commence très rapidement lorsque la disparition de la sœur de Snow White (Blanche Neige), Red Rose (Rose-Rouge), est signalée par un de ses amants, Jack Horner, au shérif Bigby. Celui-ci se rend chez elle et découvre l'appartement couvert de sang. Un examen de l'endroit le conduit à arrêter Jack, mais l'enquête ne fait que débuter. Bientôt, d'autres suspects sont interrogés parmi lesquels le Prince Charmant (entretenant une liaison avec GoldieLocks-Boucles d'Or) et Blue Beard (Barbe-Bleue), qui avait signé un contrat de mariage très particulier avec la "victime"... Mais Rose Red est-elle vraiment morte ?
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Avec une redoutable habilité et sur un tempo soutenu, Bill Willingham utilise l'enquête de Bigby pour présenter aux lecteurs la population de Fabletown et quelques-uns de ses habitants les plus remarquables. Dans cet exercice, il excelle à dresser une galerie de portraits savoureuse au gré de situations où les héros des contes de fées ont des moeurs pour le moins dissolues : cela aboutit à une comédie de moeurs grâtinée sous couvert d'une intrigue policière auu suspense efficace (on devine progressivement les tenants et aboutissants de l'affaire jusqu'au dénouement dans la plus pure tradition "agatha-christienne" avec réunion des protagonistes et discours du détective exposant comment il a tout résolu). L'aspect "polar" est en vérité un prétexte pour croquer tout ce petit monde : contraints de se fondre dans la masse des humains ordinaires, les "Fables" en ont souvent adopté les travers et hérité des tracas. Leur vie sexuelle mais aussi leurs problèmes domestiques (difficultés conjugales de la Belle et la Bête - ce dernier se transformant en monstre dès que son épouse ne l'aime plus - , magouilles du Prince Charmant, réputation de longue date de Barbe-Bleue, jeu d'attraction-répulsion entre Snow White et Bigby, observations amusées du Flycatcher et Boy Blue sur ce manège...) permettent à Willingham de rédiger des dialogues plein d'humour, et d'opérer un travail de caractérisation tranchant. Malgré le flot d'informations important que dispose le récit, on n'est jamais perdu : ce souci de lisibilité est essentiel dans le plaisir qu'on retire de la découverte de ce monde à la fois si proche du nôtre et pourtant si étrange.
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La partie graphique est assurée par Lan Medina et, au poste d'encreur, Steve Leialoha (remplacé par Craig Hamilton le temps du chapitre 4). Le trait est élégant, le découpage classique mais l'ensemble est très soignée (mention aux décors, intérieurs comme extérieurs) : Medina brille particulièrement lorsqu'il s'agit de dessiner des femmes (sa Snow White est superbe), mais Mark Buckingham peaufinera les personnages masculins (de façon notable avec Bigby dont la physionomie gagnera en originalité).
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Pour un début, c'est une totale réussite : l'histoire est prenante et divertissante, le casting est établi, et c'est un plaisir pour les yeux. Tous les ingrédients sont déjà là pour une oeuvre qui tiendra toutes ses promesses de singularité et d'inventivité. (NB : un court texte en prose, A Wolf in the Fold, relatant comment Bigby Wolf et Snow White se sont installés dans notre monde, clôt l'ouvrage. Il permet de découvrir que Willingham est aussi un illustrateur. Un bonus amusant.) Fables : Animal Farm rassemble les épisodes 6 à 10 de la série créée et écrite par Bill Willingham et dessinés par Mark Buckingham, publiés en 2002 et 2003 par DC Comics dans la collection Vertigo.

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La "Ferme" se situe hors de New York et c'est là où vivent les "Fables" à l'aspect trop curieux pour habiter en ville. Rose Red y est envoyée après avoir tenté de se faire passer pour morte (dans le tome précédent), et Snow White l'accompagne pour expliquer sa venue aux occupants de l'endroit. Ce que les deux soeurs ignorent, c'est que la Ferme est a bord de l'insurrection : à cause de GoldieLocks et des trois ours, les animaux ont décidé qu'ils ne voulaient plus vivre à l'écart de la société humaine. Gare à ceux qui oseront s'interposer pour contrarier leur projet indépendantiste !
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Si vous avez lu La Ferme des Animaux de George Orwell, l'histoire de cet album vous rappellera quelque chose : en choisissant d'intituler son récit ainsi, Bill Willingham ne cache pas son intention d'en écrire une variation, moins politique, mais très efficace. Ces nouveaux épisodes confirment l'ambition de la production tout en se gardant de prendre trop fermement (si j'ose dire...) position : il faut sans doute y voir une volonté de l'auteur de rester dans le divertissement en développant la recette qui a si bien fonctionné dans le volume précédent, avec des personnages humains cette fois placés au centre d'une intrigue où des animaux familiers ont la vedette (les trois Cochons, le Renard, Shere Khan le tigre, la panthère Baghera, la famille Ours, le Dragon...). C'est encore l'occasion pour Willingham de croquer, comme il sait si bien le faire, une galerie de portraits hauts en couleurs, réinterprétant avec malice et irréverence, des héroïnes comme Boucles d'or en passionaria révolutionnaire.
Difficile de ne pas être réjoui par l'exercice quand il est si bien exécuté. C'est aussi un bon prétexte pour traiter de la sororité et des rapports qu'entretiennent Snow White et Rose Red, cette dernière souffrant de la popularité de son aînée. En la tirant d'affaire lors de ce coup d'état raté, Rose Red tient sa revanche et saura en profiter : la voilà désormais régisseuse de la Ferme aux côtés de Weyland Smith. Loin d'écarter le personnage, cette situation va lui donner une épaisseur et une singularité dont Willingham saura se servir par la suite. Snow White qui voulait donner une leçon à sa soeur doit désormais la considérer comme son homologue dans l'enclave de la Ferme. Le scénariste affiche donc une nouvelle fois son brio dans la caractérisation et son habileté pour construire une histoire à la fois simple et accrocheuse, menée sur un rythme soutenu.
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Le nouveau duo artistique formé par Mark Buckingham, qui va véritablement donner son identité esthétique à la série dans un style évoquant à la fois l'énergie d'un Jack Kirby et l'élégante imagination d'un Winsor McCay, et l'encreur Steve Leialoha accomplit un superbe travail. Le découpage est nerveux mais fluide, la faune et le décor de la Ferme et ses environs sont admirablement rendus, avec un souci du détail immédiatement séduisant. En outre, ce livre offre de beaux bonus tels que les premières esquisses des personnages par Bill Willingham, d'autres sketches par Buckingham et les évolutions graphiques des couvertures (sublimes !) réalisées par James Jean.
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Toutes les promesses entrevues dans le tome 1 sont confirmées : la série est désormais lancée et conserver un niveau que bien des productions peuvent lui envier.
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Fables : Storybook Love rassemble les épisodes 11 à 18 de la série créée et écrite par Bill Willingham, publiés en 2003 par DC Comics dans la collection Vertigo. A la différence des deux précédents volumes, le programme présente plusieurs récits de tailles diverses, illustrés par un artiste différent à chaque fois : Bryan Talbot pour Bag O' Bones qui ouvre ce recueil, Linda Medley pour Baleycorn Brides qui le clôt, Lan Medina revient pour le dyptique A sharp operation-Dirty business, et enfin Mark Buckingham est en charge de l'histoire principale qui donne son titre à l'ouvrage et fait directement suite à Animal farm.
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- Bag 'O Bones (# 11) relate une aventure située durant la Guerre de Sécession américaine au cours de laquelle Jack Horner découvre une manière inattendue de tromper la mort.

- A Two-Part Caper (# 12-13) révèle comment les "Fables" réagissent lorsqu'un journaliste découvre leur secret - une ruse sophistiquée qui s'achèvera de manière radicale.

- Storybook Love (# 14-17) dévoile le complot ourdi par Blue Beard (Barbe-Bleue) et GoldieLocks (Boucles d'or) pour se débarrasser de Bigby Wolf (le grand méchant loup) et Snow White (Blanche Neige) . Cependant, le Prince Charmant décide de briguer la place de maire de Fabletown - et lui non plus ne reculera devant rien pour assouvir ses ambitions.

- Barleycorn Brides (# 18) est l'histoire de Smalltown telle que Bigby la raconte à Flycatcher.
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Pour apprécier ce volume, il est nécessaire d'avoir lu les deux précédents, même si un "who's who in Fabletown" figure en introduction. On peut d'ailleurs y noter avec quelle intelligence Bill Willingham a tissé les liens entre les personnages principaux et ainsi mieux comprendre les enjeux exposés dans le récit principal, Storybook Love.
Entre la complicité de Bluebeard et Goldielocks, l'idylle naissante entre Bigby et Snow White, et le projet électoral du Prince Charmant, ces chapitres tissent un faisceau d'intrigues amené à culminer dans les albums suivants (tout en réservant encore quelques surprises...). Cependant, il faut bien émettre un bémol : la variété, et l'intérêt inégal, des quatre histoires nuisent à la qualité de l'ensemble.
Ce sentiment est renforcé par le traitement graphique appliqué à ces récits. Ainsi, Bag o' bones est savoureux, à l'image de son héros, cet irrésistible filou de Jack Horner, mais les dessins de Bryan Talbot décevront ceux qui s'étaient habitués à la classe de ceux de Medina et Buckingham. Encore moins concluant est Barleycorn brides où ni Willingham ni Linda Medley ne brillent : cette parenthèse est anecdotique et pour tout dire dispensable.
Le polar en deux parties sur le sort réservé par les "Fables" à un reporter trop curieux relève le niveau : ces facéties au dénouement noir sont menées sur un tempo enlevé et permettent de retrouver avec plaisir Lan Medina aux illustrations. Briar Rose (la Belle au bois dormant) est au coeur de cette intrigue qui montre que la curiosité est un défaut qui coûte cher lorsqu'on s'intéresse de trop près aux résidents de Fabletown.
Mais, évidemment, le plus intéressant reste ce que relate Storybook Love : des héros de premier plan y disparaissent définitivement (et violemment, là encore), d'autres se rapprochent et tout cela ne demeurera pas sans conséquences. Willingham et Mark Buckingham nous gratifient de séquences mémorables dans un décor forestier magnifiquement exploité, et Bigby y gagne ses galons de vraie vedette de la série. Mais l'issue de la liaison entre le shériff de Fabletown et son adjointe au maire réserve une surprise de taille et annonce une suite difficile pour ce couple...
«Réservé aux adultes" prévient l'éditeur : ce n'est pas faux car le monde des "Fables" tel que le décrit Willingham n'a rien d'enchanteur. L'auteur écrit de manière sarcastique une société vivant en vase clos, avec comme priorité de préserver - à tout prix - ses secrets, et n'hésitant pas à s'entretuer par ambition ou rancoeur. Les créatures de contes de fées et de mondes magiques ne sont plus si sympathiques, mais paradoxalement en dévoilant leur côté obscur le scénariste leu insuffle une humanité, une vérité supplémentaires.
Toutefois, Fables conserve l'attrait des deux premiers tomes : les traits d'esprit y sont nombreux, la comédie maniée avec savoir-faire, Willingham alterne avec une aisance désarmante des scènes à la fois burlesques et horribles. Le style à la fois "cartoony" et figuratif de Buckingham illustrent mieux que quiconque cet alliage rare au gré de planches qui sont un régal pour les yeux, à la lisibilité virtuose.
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Tome de transition, Storybook Love prépare le terrain pour un quatrième volume exceptionnel par son ampleur et déterminant pour l'histoire des "Fables".
Fables : March of the Wooden Soldiers rassemble les épisodes 19 à 21 et 23 à 27 de la série créée et écrite par Bill Willingham, publiés en 2003 et 2004 par DC Comics dans la collection Vertigo. Il contient deux récits, The Last Castle, un "one-shot" de 46 pages dessiné par Craig Hamilton et P. Craig Russel, et les huit chapitres composant la saga donnant son titre à l'album, illustrés par Mark Buckingham.
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- The Last Castle (#19) est une histoire grand format racontant comment Boy Blue participa à l'ultime bataille contre les forces de "l'Adversaire" dans les Royaumes - bataille s'étant soldée par un double échec : la prise du château et la séparation entre le jeune homme et son amour, Red Riding Hood (le Châperon Rouge)... Ce qui constitue, pour ce dernier point, un des noeuds de l'intrigue suivante :
- March of the Wooden Soldiers (#20-21 et 23-27) se déroule durant la campagne électorale du Prince Charmant pour le poste de maire de Fabletown, lorsque la communauté des "Fables" doit composer avec l'(apparente) évasion des Royaumes du Châperon Rouge. Ne s'agirait-il pas plutôt d'une ruse de "l'Adversaire" alors que ses troupes de soldats de bois préparent un assaut sur le quartier ?
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Bill Willingham développe dans ce nouveau volume sa plus ambitieuse saga : un long prologue et huit chapitres, pas moins ! La série ne nous avait pas habitués à une telle ampleur mais le contrat est parfaitement rempli, le récit étant mené sur un rythme enlevé, avec une tension palpable, et son lot de morceaux de bravoure.
The Last Castle est un flash-back conséquent sur un épisode important de l'histoire des "Fables", symbolisant la victoire totale du mystérieux "Adversaire" sur les créatures des Royaumes. Mais c'est aussi l'occasion de s'intéresser de plus prés à un second rôle, Boy Blue, ici aux premiers rangs, et dont on comprend la mélancolie - il a perdu son amour dans la bataille.
La perte de cet être aimée servira de pivot à La marche des soldats de bois, puisqu'en resurgissant le Châperon Rouge bouleverse l'existence de Boy Blue mais interroge également la communauté des "Fables" toute entière. Comment a-t-elle pu échapper à "l'Adversaire" ? En revenant des Royaumes, cela ne signifie-t-il pas que l'Adversaire s'apprête à entrer dans le monde des humains pour le conquérir ? Mais, surtout, le Châperon Rouge est-elle vraiment qui elle prétend être ?
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Dessiné (un peu, seulement, hélas !) par P. Craig Russell et (principalement, malheureusement) par Craig Hamilton, ce retour dans le passé est très inégal graphiquement, et cette faiblesse fait un peu tâche dans un receuil qui, sans cela, aurait été un chef-d'oeuvre. Néanmoins, Le dernier château démontre une nouvelle fois la virtuosité de Willingham à s'approprier et à réinterpréter des classiques : ici, les références au film de (et avec) John Wayne, Alamo, à la trilogie du Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien, ou même aux Men in black sont explicites mais parfaitement intégrées à l'univers désormais bien en place du scénariste.
La découverte du subterfuge ennemi et la manière, spectaculaire, dont les héros vont résister permettent ensuite, durant huit chapitres de haute volée, à Mark Buckingham de nous gratifier de planches extraordinaires, l'artiste étant aussi à l'aise dans des scènes de comédie, d'ambiance paranoïaque que de passes d'armes avec moults figurants. Des scènes comme l'arrivée des renforts de la Ferme ou le retour de Bigby sont des classiques instantanés, procurant un sentiment de jubilation intense tant par la façon dont elles sont écrites et amenées que par leur mise en images.
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Les conséquences de cette épopée sont nombreuses, entre le sort réservé à Pinocchio (laissant deviner l'identité de "l'Adversaire"), ce qu'a enduré Boy Blue, le choix de Jack Horner de quitter New York, les pertes enregistrés parmi les "Fables" (notamment celles de la Ferme), l'atout décisif que se révèle être Fraü Totenkinder... Et enfin la grossesse de Snow White qui arrive à son terme et va bouleverser son existence, au-delà de tout !

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