vendredi 12 août 2016

Critique 981 : STAR-LORD #1-2-3, de Sam Humphries et Javier Garron


STAR-LORD : YEAR ONE, PART 1 - FREE FALLING est le premier épisode de la série, écrit par Sam Humphries et dessiné par Javier Garron, publié en Janvier 2016 par Marvel Comics.
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Peter Quill a dix ans quand il assiste au meurtre de sa mère, qui l'a élevé seule, tuée par les extra-terrestres Badoon. Huit ans plus tard, grâce à une amie de la famille, Lisa Chang, commandant à la NASA, il espère devenir astronaute pour se venger.
Afin d'exaucer son rêve, il voudrait faire partie de l'équipage de l'Astérion I, un gigantesque vaisseau destiné à une expédition colonisatrice, et dont la technologie est inspirée d'un Warbird Kree que les Avengers ont légué à l'agence spatiale.
Manque de chance pourtant : s'il réussit à semer ses poursuivants, Peter n'arrive pas à redémarrer le Warbird, perdu dans l'espace...
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STAR-LORD : YEAR ONE, PART 2 - SPACE PIRATES OF THE GALAXY est le deuxième épisode de la série, écrit par Sam Humphries et dessiné par Javier Garron, publié en Février 2016 par Marvel Comics.
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Tandis qu'il tente de réparer le Warbird Kree à bord duquel il a quitté la Terre pour traquer les assassins aliens de sa mère, le jeune Peter Quill, 18 ans, est abordé par des pirates de l'espace, les Ravageurs de Yondu.
Il prend temporairement l'avantage sur ce dernier avant que la situation ne se retourne contre lui. Négociant avec son adversaire, il intègre sa bande... Comme agent d'entretien !
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STAR-LORD : YEAR ONE, PART 3 - INTO THE GREAT WIDE OPEN est le troisième épisode de la série, écrit par Sam Humphries et dessiné par Javier Garron, publié en Mars 2016 par Marvel Comics.
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Peter gagne la confiance de Yondu en lui parlant de l'Astérion I dont le pirate souhaite alors s'emparer. Si les Ravageurs y arrivent, Peter recevra en retour leur aide pour traquer les Badoon, les extra-terrestres qui ont tué sa mère huit ans auparavant...

Traduite en français dans la revue "All-New Les Gardiens de la Galaxie", je n'ai pas tout de suite accroché à cette série, écrite par un scénariste qui ne m'avait jamais convaincu auparavant (il était déjà l'auteur du titre antérieur à celui-ci, Legendary Star-Lord). Pourtant, après trois numéros, le charme a opéré et la lecture est de plus en plus agréable - suffisamment pour que je décide d'en rédiger une critique.

L'idée de départ est élémentaire : Sam Humphries, plutôt que d'imaginer des aventures parallèles à Peter Quill à côté de la série Guardians of the Galaxy de Bendis et Schiti, a choisi de nous raconter la jeunesse du héros et comment il a fini par devenir Star-Lord.

Pour réussir à rendre intéressante une origin story, il faut sinon de l'originalité, en tout cas du rythme, et c'est un point gagné ici : les scènes s'enchaînent sans temps mort, les rebondissements défilent, on est résolument dans le registre du récit initiatique sur un ton léger et entraînant. Un fulgurant flash-back rappelle la tragédie fondatrice du héros (la mort de sa mère, tuée apparemment sans raison - en vérité, mais cela, Peter Quill l'ignore, parce qu'elle a été la maîtresse d'un noble de la planète Spartax, J'son, ennemi des Badoon). Puis on effectue un saut dans le temps de huit ans : Quill a alors 18 ans et, à cause de son tempérament indiscipliné, est assigné à des corvées humiliantes à la NASA.

Il s'enfuit en commettant un premier méfait (le vol d'un vaisseau spatial, une prise de guerre des Avengers), annonciateur de sa carrière de brigand, se fait capturer par les Ravageurs de Yondu, sauve sa tête, remplit de nouvelles tâches avilissantes, jusqu'à ce qu'il négocie une promotion en livrant une cible à son nouveau chef.

Humphries écrit le personnage avec brio, traduisant parfaitement la rébellion de cet adolescent qui aspire surtout à sillonner l'univers et se venger mais qui tombe entre de mauvaises mains, comprend trop tard qu'il a vendu le sort d'un équipage humain à des canailles pour réaliser son objectif égoïste. Il y a dans le scénario un mélange réjouissant d'humour et de péripéties qui parlera aussi bien au fan de comics qu'au lecteur de BD franco-belges comme Valérian.

La série profite aussi grandement de son artiste et je dois avouer que, même si j'avais déjà entendu parler un peu de lui auparavant, Javier Garron est la grande révélation de ce Star-Lord. Son dessin est d'abord très expressif, avec des personnages très animés, une galerie de seconds rôles incroyablement élaborée (avec un lot important d'extra-terrestres). Aussi bien : il traite les environnements avec une quantité de détails impressionnante, qu'il s'agisse du design des vaisseaux spatiaux (aussi bien dans leurs aspects extérieurs que pour leurs décorations intérieures), les villes, les objets, les costumes (il suffit d'observer le look de Yondu, chargé de colliers, bracelets, bagues, tatouages...).

Ces planches fournies donnent de quoi occuper le regard, mais son découpage reste dynamique (voir la scène de la course-poursuite entre Yondu, Peter et Jacques), et la colorisation de Antonio Fabela (assisté par Frank d'Armata sur les deux premiers épisodes) est superbe.

Rafraîchissante, mouvementée, drôle, touchante aussi, cette jeunesse de Star-Lord mérite vraiment qu'on la suive.
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Ces épisodes sont disponibles en vf dans la revue "All-New Les Gardiens de la Galaxie" n° 1 à 3.  

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